Category Archives: Photos, peinture & cinoche

Vincent Van Gogh : The Artist.

C’était le Tome XIII de chez Gallimard. Les œuvres complètes d’Antonin Artaud entrèrent dans ma vie pour ne plus en ressortir. Les effets furent si fulgurants que dès la lecture du «Van Gogh, le Suicidé de la Société», je n’eus qu’un impératif : traverser toute la France, la Belgique et foncer au Van Gogh Museum. En ce matin de visite, il n’y avait pas les hordes organisées d’aujourd’hui. Les 3 étages étaient à moi. Je n’étais jamais entré dans un Musée comme visiteur – même si j’avais travaillé comme Gardien du Musée Déchelette de Roanne pendant plusieurs mois d’été.

« Twitter : 25 gazouillis sur Sarkozy » (une vidéo-BiBi)

BiBi a répertorié quelques-uns de ses gazouillis sur Twitter pour prendre place dans la Guerre des Images 2012.

C’est le Top 25 des tweets de  BiBi : ils concernent bien entendu notre Président, sa Troisième Dame, son entourage.

A l’heure où les rapaces pillent la Grèce et nous font banquer pour les banques, BiBi a ressorti ses tweets, les a mis en ligne, en musique et en images. «Cui Cui cui» dit le refrain final de sa chanson. Alors faisons tous en sorte que l’insupportable Président soit cuit cuit en 2012.

*

Sarkozy, Kadhafi : poignée de main et main à poigne.

*

Ah les Dictateurs ! Qu’il est bon de se réjouir lorsque, tuméfiés, immobiles, définitivement immobiles, ils nous apparaissent. Qui oserait s’arrêter et déplorer les photos de ces visages défigurés, sanguinolents, déchiquetés ?

Ah les photos de Dictateurs terroristes ! Cela avait commencé en Roumanie où on se chargea d’éliminer Ceaucescu en lui mettant tout sur le dos et en le fusillant sans détours, cela avait continué avec Saddam Hussein, pauvre bougre et méchant souteneur. On eut droit ensuite à Ben Laden touché, coulé, noyé. Voilà maintenant le furieux Kadhafi.Un jour, il faudra se pencher sur ces visages photographiés, sur leur circulation dans le Monde, sur leur diffusion ultra-rapide et plus généralement sur le rôle de la Photographie dans les Concerts politiques du Monde.

Points communs sur toutes ces morts violentes : ils échappèrent tous à un procès en bonne et due forme.

Bah ! Quelle importance de vouloir juger ces odieux personnages ? A quoi bon convoquer juges, témoins, familles torturées, lire plaintes et faire étalage de possibles complicités ? Allez ! Hop ! Dégage Kadhafi ! Ta fin restera aussi noire que ton pétrole… euh… que notre pétrole.

Lumières et Obscurité du Monde.

Quatre morceaux extraits du livre du cinéaste Jean-Louis Comolli («Voir et pouvoir» chez Verdier). Le livre a déjà 11 ans mais il dit présentement les choses.

1. Toutes les lumières du spectacle ne mettront pas fin à l’obscurité du monde, et je dis cela comme un espoir pour ce qui vient, qu’un peu de cette précieuse obscurité résiste dans la part du cinéma réfractaire au spectacle, que l’on cède aux grâces de l’ombre, aux beautés de l’inconnu, aux coups du sort. (…) Que reste t-il de nos jours s’il s’agit de tout éclairer, si le mot d’ordre (de tous les ordres) est d’y voir toujours plus jusqu’à la nausée ?

2. Nous en sommes arrivés à ce point de perfection, à ce brillant, que la loi de l’Information rejoint celle de la Marchandise : que toute chose devienne visible, que tout le visible devienne chose. «Transparence» était le nom d’un trucage cinématographique : c’est devenu celui d’une idéologie qui prétend percer tous les trucages. Cette sorte d’éclairage général qui commande à tout se propage à partir de la télévision (l’ombre, elle, rôde encore au cinéma). Comment en effet oublier que c’est au cinéma, dans les films par exemple de Feuillade, Hitchcock ou Jacques Tourneur autant que chez Edgar Poe, Lacan ou Debord que nous avons appris combien montrer c’était cacher ?

 

 3. Nous sommes dans l’idéologie de la transparence – ce mot depuis dix ans s’est montré le maître mot des pouvoirs politiques, le slogan publicitaire majeur, le régleur des consciences ; il était déjà la forme ultime et triomphante de la communication ; il nous assurait de ce que, entre «émetteur» et «récepteur» (comme entre spectacle et spectateur), il n’y avait point d’altération du message, aucune résistance, aucune perte, rien qui «travaille», au sens où l’on dit d’un souci ou d’un problème qu’il nous travaille. La Com’ comme bonheur impeccable. Réussite enchantée. La Communication, c’est la Grâce.

4. Trop lourdes, l’histoire intime et l’expérience vécue. Trop lourds, trop encombrants les corps réels. Trop résistants les Signifiants. Trop contraignantes les écritures. Il faut qu’il y ait à la fois du «plein» (l’illusion, le spectacle) pour conjurer la peur du vide de toutes ces vies vécues dans l’aliénation et la Soumission. Et il faut qu’il n’y ait pas trop de Sujet en jeu, car le Sujet, c’est la crise et la révolte. Entre ces deux écueils tente de passer l’économie libérale dominante.

« La Course de Ma Vie ».

Il y a trois ans, BiBi et son collègue A. furent à l’origine d’un premier court-métrage réalisé avec les enfants et adolescents du Centre où ils travaillaient. Petite caméra en poche, logiciel Final Cut et générique conçu par un professionnel, ils se lancèrent dans cette expérience éducative aux contours incertains. Ils ne savaient où ils posaient les pieds mais avaient quelques idées sur l’endroit où ils pouvaient déposer leurs regards. Des images s’ensuivirent : ce fut «La Course de ma Vie». Au sortir de la Maternité, l’enfant va grandir. Il ne cessera de courir, toute sa vie durant. Aujourd’hui, poursuivant leur expérience éducative A. & BiBi ont grandi eux aussi : ils achèvent un second court-métrage, mieux rôdé, qu’ils présenteront à des festivals. Celui de Frangy (Haute Savoie) par exemple, le 5 novembre. En attendant, ils vous offrent leur premier petit travail.

*