Category Archives: Photos, peinture & cinoche

BiBi lit de tout et de rien (1).

BiBi lit Femme Actuelle.

Chez son dentiste, une cliente avait reposé le numéro d.un hebdo. Peut-être parce que le bruit de la fraise lui faisait froid dans le dos, BiBi se saisit machinalement de cette revue qui trainait là, afin de se rassurer. Il tomba sur un numéro de l’hebdomadaire Femme actuelle, pas encore passé au pilon ( N°1282 du 20 au 26 avril). Surprise : la page 18 est celle de David Abiker et de son buzz de la semaine intitulé «Le Clip du scandale». Il y parle d’Orelsan et de son clip «Sale P…». Le journaliste écrit : «Sa maison de disques se veut rassurante, Orelsan a eu un gros chagrin d’amour et ne voulait heurter personne avec cette œuvre de jeunesse. On croit rêver. En attendant, la chanson court toujours sur la Toile. C’est une honte !» BiBi veut bien admettre la honte et le cri douloureux de David.

En feuilletant plus avant l’hebdomadaire, BiBi est attiré par cette page publicitaire qu’il donne à détailler à ses ami(e)s avec les quatre encarts photographiques ci-dessus. BiBi se demande alors si l’obscénité n’est pas aussi grande que celle du clip d’Orelsan. Car que voit-on ? Une femme : elle est attaquée par une équipe de laveurs de carreaux (La Femme doit être sale ici aussi puisqu.elle a besoin d’être passée au karcher), elle est astiquée par des petits ramoneurs (La Femme a probablement besoin d’être ramonée). Casqués et en habits de spécialistes, les Experts s’occupent d’une femme quasi-dénudée qui a besoin qu’on lui refasse le portrait (cuisses, ventre, hanches inclus). Ils veulent en faire un prototype parfait avec trois consignes incontournables : on draine, on élimine, on affine. Et au final, pas de plus bel objet. Après, on peut écouter de la musique : la chanson d.Orelsan par exemple, c.est de la même veine, non ?

« Welcome » de Philippe Lioret.

Welcom

Vous avez donc appris pas mal de choses sur la manière dont les immigrés sont traités en France ?
– Philippe Lioret : Oui. Il y a même une compagnie entière de CRS qui ne s’occupent que d’eux, qui font tout pour obtenir leur départ volontaire du territoire. En France, il y a une loi scélérate. Si on l’applique à la lettre, les Citoyens qui aident les immigrés risquent la mise en examen, voire pire.

Militante bénévole de l’Association Salam à Calais, Sylvie Copyans a guidé Philippe Lioret sur son film. Elle parle des réfugiés dans une interview à La Montagne :

«Ils vivent un peu comme des animaux, dans la Jungle (les bois autour de Calais) ou dans les squats insalubres. Aujourd’hui, ils sont environ 700. Il y a des femmes africaines, des mineurs afghans qui ne sont pas protégés». Quant à la répression, ce n’est pas du cinéma : «Elle s’exerce sur les milieux associatifs. Le Vice-président de Salam a écopé d’un mois de prison avec sursis il y a quatre ans pour… propos racistes à l’égard d’un CRS. Le fait que le CRS ait reconnu en appel que c’était faux n’a pas changé la peine. Ces procès ont pour but de nous faire peur pour que nous arrêtions notre action». Sur les passeurs : «On voit les passeurs qui font du business sur le port mais on ne voit pas beaucoup de filières démantelées. La Police a assez de moyens pour les arrêter mais ce n’est pas ce qui se passe. Pourquoi ?» Un pourquoi adressé à Monsieur Besson.

BiBi comprend que la Droite et ses appuis médiatiques ne supportent pas le succès naissant du film «Welcome». On y met en images les lois insupportables qui mènent un jeune homme de 17 ans à faire la Manche. Film nécessaire, film militant, film avec un impeccable Vincent Lindon.
Subsistent pourtant des anachronismes pour BiBi.

Petits actes de résistance.

Résistances.

1. Les Georgiens ont de l’humour. Leur terre a fait naître Joseph Vissarionovitch Djougachvili (Иосиф Виссарионович Джугашвили) dit Staline. Mais humour plus rigolo encore, le groupe georgien « Stephane & 3G » a signé une chanson qui devait être celle qui représente leur pays au Grand Prix de l’Eurovision. Le titre en était : «We don’t want put in», petit jeu de mot entre l’orthographe anglaise du nom Poutine (sans « e ») et le verbe « to put in », qui signifie « mettre », « se faire plaquer » en anglais. Le morceau a été évidemment refusé par les sommités de l’ «Europe» (Musicale) toujours aussi rétive au progrès de la Démocratie et aux Actes de Résistance. La Géorgie a jusqu’au 16 mars pour en changer. En humoriste de soutien, BiBi leur suggère de refaire une version modernisée de «Georgia on My Mind».

2. BiBi a été le premier à parler du film de Gilles Perret («Walter, retour en Résistance»), film amené à avoir un grand retentissement en France résistante. BiBi n’a pas encore vu le film mais aux réactions épidermiques de Bernard Accoyer et des vives réactions de l’UMP, BiBi ne manquera pas d’assister à la projection du film en Haute-Savoie (1). Ce film fait un parallèle entre l’histoire d’hier (les avancées sociales du CNR au sortir de la guerre) et celle d’aujourd’hui (la régression-répression sociales actuelles) à travers le portrait singulier de Walter Bassan. On y parle du Plateau des Glières. On y montre aussi Little Nikos dans une scène qui fera date. BiBi espère que pour remplir les salles officielles ou salles de fortune, on se passera le mot et l’image. En commençant par soutenir Gilles Perret sur son site : http://www.walterretourenresistance.com

(1) Espace Cinéma (Douvaine) le mardi 17 mars à 20h et Cinéma Le Royal (Evian) le mardi 24 mars à 20h.

Cinéma, Télévision, Mages et Images.

C’est sur notre écran.

LES GLIERES, PLATEAU DE CINEMA.
Walter Basson est la figure résistante du film de Gilles Perret sur les maquis des Glières. Les Glières reste un épisode douloureux dans l’histoire de la Haute-Savoie. Il paraît que le documentaire n’a pas reçu l’assentiment de l’UMP qui verrait d’un bon œil de Censeur qu’on expurge du film quelques passages à connotation ironique sur… Little Nikos. Faut dire que ce dernier, Résistant de la 25ième heure, vient faire son cinéma sur le plateau chaque année. Gilles Perret, lui, ne manque pas de cran : puisse t-il ne pas manquer d’écrans.

GERARD DEPARDIEU.
Gilles Jacob nous livre ses petites confidences dans son dernier livre «La Vie passera comme un rêve» aux Editions Laffont. Celle-ci par exemple : Jacques Chirac est présent pour un déjeuner-éclair avec le jury et les Palmes d’Or à Cannes. Gérard Depardieu, sachant que le Président est là, s’invite en repoussant les membres du Service d’Ordre et se précipite vers lui, bras ouverts : « Ôooo…mon Jacquôt !» BiBi en conclut que Gérard a voulu jouer un remake du… »Dîner de Cons ».

JEAN RENO.
Il commence à se poser en successeur de Lino Ventura (Le Figaro du 4 mars). Un Lino rénové en somme. Y aura juste à marcher dessus.

MARC-OLIVIER FOGIEL.
Il a pris possession du Pavillon de la Volaille pour son émission d’Europe1. Petit coq s’installe au poulailler.

JEAN-LOUIS COMOLLI.
Pour oublier ces deux imbéciles, BiBi s’est replongé dans le livre du cinéaste «Voir et Pouvoir» aux Editions Verdier. Il n’a pas pu s’empêcher de relever ce beau et lumineux passage à propos du film de Fritz Lang, M. le Maudit :
« Le cinéma est injuste, ou plutôt sa justesse n’est pas notre justice. Filmés dans leur calvaire, les bourreaux peuvent paraître devenir «victimes». Dure leçon de Fritz Lang : le spectateur croit bêtement être du «bon côté» de la représentation, de l’histoire, du film. De l’autre côté du monstrueux. Et voilà que le film avance et que la police s’associe avec les bandits pour donner la chasse au maudit. Drôle d’alliance annonçant le consensus politique entre pègre et nazis : encombrants alliés pour le spectateur (…). De quel côté sommes-nous donc ? Ce jeu de bascule nous dit toute l’ambigüité de la place du spectateur : le bon côté, la bonne conscience, la bonne cause, la bonne âme sont au cinéma des pièges à nous tendus sous un masque protecteur. Le spectateur est exposé à y perdre ses protections idéologiques et culturelles». Méditons. Méditez.

BiBi a fait son cinéma :

« Gran Torino » de Clint Eastwood.

Clint Eastwood, cinq fois.