Un jour, on saura ce qu’il y avait dans le coffre de Benalla.
Un jour, on saura pourquoi Cécilia Sarkozy n’était pas présente au Fouquet’s après la victoire de Nicolas en 2007.
Un jour, on saura qui a tué Khadafi et pourquoi.
Un jour, on saura pourquoi Checknewsfr ne répond pas à la question concernant Edouard Philippe, sa femme Edith Chabre et leurs rapports à SciencePo Paris.
Un jour, on saura enfin qu’Emmanuel Macron avait 14 ans lorsqu’il a « rencontré » Brigitte Trogneux qui, elle, en avait 39.
Un jour, on saura pourquoi le pédophile présumé Christian Giudicelli peut encore rester et plastronner dans le jury du Prix littéraire Valery Larbaud ?
Un jour, on saura pourquoi les Maires de Vichy d’hier et d’aujourd’hui (C.Malhuret et F.Aguilera) n’ont pas viré Giudicelli, eux qui sont associés au Prix V.Larbaud et qui le financent depuis 1967.
Un jour, on saura pourquoi tant d’hommes politiques et artistes divers aiment tant aller à Marrakech.
Un jour, on saura pourquoi Raymond Barre était encensé par les Medias alors que bon nombre de Rédactions savaient qu’il planquait ses sous en Suisse ?
Un jour, on saura l’étendue incroyable des réseaux de Bernard-Henri Lévy.
Un jour, on saura que Pétain, Laval, les ligues fascistes, les industriels et banquiers ont préparé Vichy dès les Années 30.
Un jour, on saura pourquoi Zidane a donné son coup de tête à Materazzi.
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Un jour, on saura quelle crapule sinistre fut l’homme de l’ombre de Sarkozy, de Hollande et de Macron : Jean-Pierre Jouyet.
Un jour, on saura pourquoi une femme de Roubaix est venue embêter Darmanin jusque dans les locaux de sa Mairie.
Un jour, on saura pourquoi le Canard Enchaîné est devenu si poli et si gentil avec les Pouvoirs sarkozyste, hollandiste et macroniste.
Un jour, on saura les responsabilités de Nathalie Loiseau dans le scandale soulevé par la lanceuse d’alerte Françoise Nicolas.
Un jour, on saura à nouveau que ce ne sont pas les Américains qui ont gagné militairement la Guerre 39-45 mais les Soviets et la Résistance intérieure.
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Un jour, on saura qu’il existe de plus gros scandales que celui, quasi-insignifiant, des Panama Papers.
Un jour, on saura pourquoi La Montagne-Vichy n’a pas écrit un seul article pour informer son lectorat sur le parcours passé de C.Giudicelli, juré au Prix de la ville.
Un jour, on saura qui a averti l’équipe du Quotidien de Yann Barthès pour être les seuls présents à 7 heures du matin lors de la perquisition de la France Insoumise ?
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Un jour, on saura que ce sont les agents de joueurs qui squattent la FFF et qui dirigent l’ensemble du foot français.
Un jour, on saura tout sur les Voyous de la FIFA.
Un jour, on saura comment Trump, Obama, Clinton sont devenus amis de Jeffrey Epstein.
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Un jour, on saura que je suis mort. Mort sans jamais avoir su ce que j’aurais dû savoir.
Il y en a eu des saloperies, des propos orduriers, des phrases calamiteuses du temps de Sarkozy et du temps de François Hollande. Mais avouons que depuis l’arrivée de Macron, nous sommes servis. De quoi avoir des nausées, hauts-le-cœur, vomissements quotidiennement.
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Jean-Luc Godard disait que pour connaître la teneur d’un Gouvernement, il fallait toujours regarder le poste de celui qui occupait le Ministère de l’Intérieur. Donc nous avons Gérald Darmanin, visé pour une plainte de viol, en position de Chef de la Police. Il va, il vient, au gré des catastrophes naturelles où il plastronne en Sauveur et de mariages (le sien) où invités, Sarkozy et Macron et (surtout) Mesdames ne se sont pas rendus de peur d’être…
Un duo stratégique : Darmanin – Dupond-Moretti.
La nomination de Darmanin est indissociable de celle de Dupond-Moretti. Derrière ce binôme, il y a une intention stratégique pour 2022 : d’un côté, un Gérald qui fait plaisir aux syndicats de Police, qui promeut les éléments qui jouent le mieux de la matraque et de la garde à vue et de l’autre, un avocat qui se pare d’un habit de grand défenseur des libertés, dans une supposée auréole de… Gauche (celle qui, descendue de Solférino, s’est jetée dans les bras de la Macronie). Ainsi le dispositif à deux têtes est prêt à fonctionner jusqu’en 2022, dispositif qui ne mise plus comme en 2017 sur «ni Droite, ni Gauche» mais sur un agencement «Droite (avec thèmes d’extrême-droite Peur/Violences Policieres/Migrants) ET Vernis de Gauche». Tout cela, bien entendu, pour préserver la pire des politiques depuis 1789 et en faire baver au populo comme jamais.
(Pré)fasciste le discours darmanien ?
Quand, dans l’Allemagne d’après le 30 janvier 1933 (Hitler Chancelier), les opposants politiques (principalement les Communistes du DKP) voulaient se faire entendre, Goering a fait donner sa propre Police dans les rues. Trait caractéristique de ce régime : les instances judiciaires habituelles ne comptent pour rien, c’est l’armature armée super-entraînée qui fait la loi. Voilà pour l’arrière-fonds.
Que vient nous dire Darmanin à nous, Citoyens de la République ce 11 septembre 2020 ? «C’est la police, la gendarmerie, les forces de l’ordre qui font la loi dans notre pays». Grande inquiétude à entendre un Ministre dire que ce sont les R-é-p-r-é-s-e-n-t-a-n-t-s de la Loi qui, désormais, la font. Voilà Monsieur Darmanin, tout tranquillement, qui se pose en facheux facho. Attendons les réactions.
Sans les Medias-Moutons, Darmanin n’existerait pas.
Hélas, le pire dans cette affaire, c’est le silence des Medias-moutons qui va suivre cette déclaration. Où sont-ils donc les Thomas Legrand, Léa Salamé de France Inter, les chroniqueurs du Monde, les loulous de Libe, les rebelles du Figaro, les Delahousse, les Aphatie, les Apolline de Malherbe et les Grandes Gueules pour pousser leurs grandes gueulantes ? Vous les croyez silencieux et occupés à d’autres travaux : que nenni ! Pas du tout, voyez ce que fabrique cette basse-cour médiatique qui caquète tous les jours sur les Libertés et leurs défenses. Ils ouvrent toutes grandes les portes à Darmanin, leur Ministre bien-aimé. La palme revient au JDD, le torchon Lagardère (dont j’ai, ici, légèrement changé le bandeau publicitaire « Le Journal de Demain » en « Journal de Darmanin« ).
Arrêtons-nous sur la dernière invitation en date : Darmanin, le Chef d’Orchestre de la Police-qui-matraque, est reçu à… Radio Classique de Bernard Arnault avec Guillaume Durand aux cymbales. Ce cher Gérald se vante donc d’avoir un boulot harassant. Il nous présente son bilan de la semaine. Retenez bien le mot de «bilan», un mot qui nous fait croire qu’il va détailler ses activités de Ministre. Hé bien, oui, il s’en charge et avec fierté ! Seulement, en nous penchant sur ses travaux d’Hercule, nous voilà éberlués : son travail se résume à… ses passages en radios et TV.
« Ils peuvent faire une erreur »
Plus question de nier les violences policières comme l’ont fait Macron et Castaner. Impossible de censurer aussi les vidéos en nombre incroyable, de taire les interventions ultra violentes et les comportements inadmissibles, jamais vus des policiers de la Macronie. Alors, voilà Darmanin sur le reculoir, admettant la possibilité pour ses policiers de «faire UNE erreur».
UNE erreur ? Darmanin n’est pas loin d’être un (mauvais) humoriste, de ceux qui ne font rire personne. Qu’il aille donc voir le dernier film de David Dufresne.
Mais Darmanin n’est pas qu’un menteur-manipulateur. C’est aussi un retourneur de veste comme beaucoup de Macronistes. Délectons-nous de ce tweet supplémentaire, retrouvé (Août 2016).
Darmanin ouvre une Chaîne You Tube.
Grande innovation macroniste : Darmanin fait son entrée dans les bureaux de You Tube. Brrrr… Je ne dirai plus rien. Je laisserai juste le dernier mot à ma copine d’à côté. J’avoue qu’elle a bien raison de lui répondre ainsi :
« Perso, j’ai vraiment très très peur d’entrer dans le bureau de ta chaine, Gérald. Qui sait ce que tu pourrais me demander de faire ? »
Quand on a travaillé pendant de longues années avec des mineur(e)s abusé(e)s sexuellement, quand, dans son parcours professionnel, on a essayé d’aider ces victimes abîmées pour longtemps, quand on a vu du désespoir, des vies brisées, des suicides, on ne peut que réagir avec force et s’interroger sans complaisance lorsqu’on apprend que Christian Giudicelli, copain de virée de Gabriel Matzneff, continue de délivrer chaque année son avis en tant que juré officiel dans la délivrance du Prix littéraire Valery Larbaud.
Le dernier prix a été décerné le 7 mars dernier. Malgré de grandissantes protestations (1) et les demandes d’exclusion du Jury, le Maire LR de Vichy s’est défilé de façon incroyable et a fait la sourde oreille.
Mutisme completjusqu’à ce 21 septembre où il a été interpellé sur cette affaire au Conseil Municipal. Ce qui l’a obligé à répondre publiquement. (Enfin !)
C’est la « minoritaire» (2) Isabelle Rechard (Radical de « gauche » et non de Gauche radicale) qui a posé la question à propos du maintien du juré Christian Giudicelli au jury du Prix Larbaud. Cette question n’était pas prévue puisque la séance du Conseil ne devait pas porter sur la présence de Giudicelli mais sur l’intention de Vichy de participer au « Village ami des Enfants » de… l’UNICEF !
Le Maire LR, Frédéric Aguilera, a donc répondu. Et sa réponse en devient encore plus ahurissante.
Maitre du soutien financier au lauréat (donc à la finalité essentielle de l’existence du Concours), la «Mairie» LR ne veut pas exclure Giudicelli. Voyez comment le Maire passe d’une responsabilité collective derrière laquelle il se cache («NOTRE seule responsabilité »), responsabilité qu’il minimise (« NotreSEULE responsabilité ») à un JE (« JEsuis sensible à cette problématique »). Il ne manque pas de culot ce Maire : réduire une responsabilité à une « sensibilité ». De qui se moque t-il ?
Répétons : Le Maire de Vichy a la main mise sur les finances du Prix. Absolument rien ne l’empêche d’exclure ce présumé pédocriminel. Or il se défausse en parlant – délirante position pour un élu responsable – de « suspension ».
Les amateurs de Sports savent ce que veut dire « être suspendu ». On quitte l’équipe temporairement puis… on y revient.
Mr Aguilera ne « demande donc pas l’exclusion ». Là, les bibis sont en droit de se demander ce qui empêche l’exclusion du Monsieur Giudicelli ? Délirons un peu : est-ce parce que Christian Giudicelli a une telle importance qu’il en devient inattaquable ? Est-ce qu’il est si puissant que ça ? Et si cette puissance est réelle, les Citoyen(ne)s de Vichy et du Val d’Allier sont en droit de savoir sur quoi elle reposerait. Oui : sur quoi se baserait cette puissance ? Bah, évidemment, hypothèse absurde mais… y aurait-il quand-même des choses qu’on nous cache ?
Regardons encore de plus près la réponse du Maire : « En fonction de cette réponse, [Celle des membres du Jury] nous DECIDERONS de continuer à SOUTENIR OU NON le Prix Larbaud».
1. Ne soyons pas dupes de cette manoeuvre qui veut entériner le fait que ce bon Maire se place hors du Prix Larbaud en se tenant « hors de la réponse collective » des membres du Jury. Hors du Jury ? Une simple photo prouvera pourtant le contraire : Frederic Aguilera n’a pas hésité à se pavaner avec ce Jury en entier, nous voulant faire croire à sa culture littéraire et voulant augmenter son (pauvre) capital culturel. Voyez Mr Aguilera si jovial de poser ici avec… Christian Giudicelli.
2. La réponse est donc claire : le Maire se défausse sur les membres du jury (jury avec lequel il n’a pas hésité à se montrer – y compris en 2019 à la remise du Prix). Est-ce cela être un Responsable ( aussi responsable des Affaires Culturelles de la Ville) ? Est-cela être un défenseur et protecteur des Enfants ? (Unicef). Le voilà encore qui parle de SUPPRESSION de ce prestigieux Prix en la faisant reposer sur la SEULE décision du Jury qu’il aurait alors beau jeu de s’approprier ! (3). Que pensent les primés et membres du Jury de cette honteuse manoeuvre ?
Pour résumer, mon titre de billet se justifie entièrement : Mr Frédéric Aguilera, Maire LR de Vichy (aidé de 5 LREM sur sa liste), mérite bien le qualificatif de couard.
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(1) Malgré le compte-rendu de ce Conseil du 21 septembre, la Montagne Vichy n’a jamais enquêté sur ce scandale. Aucun article du quotidien depuis le 7 mars, remise du Prix. Une journaille rédactionnelle à genoux.
(2) Isabelle Rechard n’est pas le porte-voix (ou porte-parole) de PensezBiBi. Peut-être «s’est-elle fait la voix d’un internaute» comme l’écrit La Montagne ? Mais je ne la connais pas et je n’ai aucune accointance avec cette élue Radical de « gauche » qui refuse d’être rangée sous le terme « d’opposition» de peur de passer pour «un épouvantail extrêmiste». Ami(e)s-bibis, vous pouvez rire de son tweet qui laisse à Mr Le Maire tout pouvoir de catégoriser.
Enfin, ultime rajout : je n’ai aucune accointance non plus avec Simon Roetig qui a écrit plusieurs articles sur Giudicelli et sur les Prix littéraires à Mediapart. Les bibis sont indépendants.
(3). Oui un prestigieux prix qu’il faut défendre. Voici quelques grand(e)s primé(e)s : Paule Constant, Georges Perros, Henri Thomas, Philippe Jaccottet, Jean Rolin, Emmanuel Carrère, Jacques Réda. On n’oubliera pas aussi de nommer le gagnant 1982…. Christian Giudicelli himself.
Il est des intellectuels d’aujourd’hui qui font honneur à leur statut, se parant en gilets jaunes, défilant, manifestant, signant aussi la pétition pour les défendre. Bien entendu, ils n’ont guère d’espace médiatique pour faire connaître leur soutien. En sens contraire, on voit à longueur de journée des intellectuels mediatiques qui sont bien loin de penser le libéralisme (sa violence économique et policière) comme le premier des périlset quioccupent massivement la piste audiovisuelle. La plupart, sous-fiffres au capital culturel faiblard ou vieux arrogants indéboulonnables, déversent hargne et haine contre les Oubliés de l’Histoire, des Oubliés qui se rappelent chaque week-end, à leurs très mauvais souvenirs.
Tout cela est connu. C’est la France de Macron.
Guère besoin de présenter ces grandes étoiles du Cirque médiatique, experts en tous genre, sondeurs inamovibles, animateurs (trices) serrant amoureusement leurs micros, cyniques à l’humour de potaches, Chevaliers à l’écharpe rouge ou à la chemise blance, Goupil sorti des fourrés de 68, acteur berléanisé et terrorisé etc. Au total, une petite cinquantaine de personnes fières d’être touche-à-tout, répondant à tout, à tous, ouvert à tout, à tous. Avec bien entendu du poil à gratter anti-élite quand il est urgent de ne pas paraître trop servile, avec un zeste de citron acide pour endosser l’habit très consensuel du Rebelle, cet habit très bien porté par la nouvelle génération libérale-libertaire.
Ces clowns de la Grande Parade, les Medias n’ont guère besoin d’aller les chercher, ils les sonnent, ils arrivent, tous déjà connus de par leurs réseaux (ce sont les mêmes). Leurs lieux de retrouvailles ? Les Diners du Siècle, les repas chez Alain Minc, les séances photos de Mimi Marchand, les petits fours Avenue Montaigne, les parties de chasse en Sologne, les Croisières en Méditerranée, les petites sauteries (le JDD pour le 70 ème anniversaire du torchon) etc.
Tout cela est connu. C’était la France de Sarkozy-Hollande, c’est celle de la France de Macron.
Toujours étonnante la défense tarabiscotée de beaucoup de cesintellectuels dès qu’il s’agit pour eux de répondre, de se positionner vis-à-vis de ce mouvement social : «Et vous ? Et les Gilets Jaunes ? Et leurs revendications de justice sociale, dites-nous un peu ? » Les silences à ces questions… très rarement posées (il ne faut pas mettre ces gentils invités sous pression) sont toujours recouverts par leurs parlottes publicitaires. Nous en sommes à l’acte 16 des gilets jaunes mais ils causent : «Oui c’est mon dernier livre ; oui c’est mon dernier album ; c’est important de rappeler combien l’amour est essentiel, oui, il faut se battre, la Planète est en danger, les extrêmes, ah oui les extrêmes, et l’antisémitisme, mon dieu (le visage est grave, une seconde d’arrêt, de recueillement) mon dieu comme c’est affreux ».
Tout cela est connu. C’est la France de Macron. C’est aussi la France des BiBis.
Et là, voilà des questions qui me mettent mal à l’aise. Comment expliquer la gêne qui me prend à suivre ces émissions LCI-BFMTV-GGRMC-CNEWS, où je vois et entends des intervenants avec lequel je suis solidaire ? Pourquoi ai-je toujours cette impression durable qu’ils s’enfoncent, qu’ils s’embourbent irrémédiablement alors que ce ne sont pas leur arguments très justes qui sont en cause ? Pourquoi ai-je ce dépit toujours tenace qu’à la fin de ces pseudos-débats, de ces émissions-poubelles (aux thèmes pré-définis, jamais interrogés), de ces nullités télévisuelles ces Opposants se sont fait avoir ?
ANALYSE. Osons l’écrire : singulières croyances, singuliers aveuglements que les leurs. D’abord, cette croyance que leur présence va faire avancer les luttes en cours, illusion qui perdure même lorsqu’ils écoutent les saloperies distillées. Sur ces ignominies, ils vont quand-même répondre alors que le seul geste à faire serait de se pincer le nez et quitter le studio. Croyance donc increvable que chacune de leur intervention leur fera gagner un ou une électrice. On oublie hélas le passé, ce passé où les communistes du PCF de Georges Marchais avaient été fascinés par les interventions TV de leur Premier Secrétaire pendant que, dans le Réel, le potentiel militant était, lui, de moins en moins nombreux, qu’il était de moins en moins écouté, passant de 22% à 2% dix ans plus tard. On a aussi oublié qu’au référendum de 2005, 95% des Medias omni-présents pour le Oui ont été insuffisants pour contrecarrer le résultat.
C’était la France de la fin du XXème siècle mais on continue de l’ignorer.
On l’a oublié et – hélas – ces Organisations contre l’Ordre établi (et leurs chefs charismatiques) croient toujours que présenter leurs arguments politiques devant les présentateurs de JT, devant les animateurs des émissions politiques feront avancer leur Schmilblick. Et voilà ces mêmes organisations prises totalement au dépourvu devant le Mouvement naissant des Gilets Jaunes, s’étonnant que malgré leurs (souvent justes) revendications, ces mêmes Gilets Jaunes se montrent réticents à leurs arguments (souvent convergents d’aileurs) et se méfient de la bureaucratie de leurs Organisations.
Ces Opposants – hors micro et écran – analysent très souvent avec justesse les Medias mais ils y vont quand-même. Et dès qu’ils sont sur les plateaux ou dans les studios, curieusement, ils rangent leurs armes critiques. Pourquoi ? Je crois que cela tient à une insuffisance de reflexion sur les dispositifs de ces émissions et surtout-surtout à un manque d’analyse sur la place prépondérante des grands Chefs que sont les animateurs/trices. Véritables despotes aux gestes amicaux, aux sourires consensuels etc, ce sont eux et eux seuls qui mènent la danse pro-libérale et gagnent toujours à la fin.
Cette impression de défaite des Opposants ne tient pas seulement à leur minorité (seuls contre deux, voire trois autres invités).
Cette déception qui nous prend à toute émission de cet acabit tient à ce que ces Opposants acceptent d’emblée – sans jamais la critiquer (on rêve d’un Godard venant décentrer toute question de Ruth Elkrief ou d’Yves Calvi) – la supposée position de neutralité, d’indépendance, d’objectivité de ces Meneurs d’émission qui sont là, nommés par leurs Patrons milliardaires, parce que d’obédience libérale.
Là où le bât blesse, c’est que ces invités estimables de la Gauche ne voit pas le dispositif qui les enserre. La contrainte inexorable n’est pas dans le trois contre Un, elle se situe dans l’omni-présence décisive à chaque moment (jusqu’au mot final) du présentateur/trice.
Seul moment de grace : lorsque Xavier Mathieu, invité des Gilets Jaunes, fit exploser le studio de BFMTV en s’en prenant à la position mise en pleine lumière de la pseudo-neutralité de la présentatrice Ruth Elkrief et de Bruce Toussaint.
Car c’est bien là que, tactiquement et stratégiquement, ces invités devraient porter leurs coups – quitte à… quitter majestueusement le studio.
Hélas, tout cela n’est pas assez connu. Et le restera encore longtemps.
Ce que les Chiens de garde médiatiques ne peuvent pas faire, c’est prévoir l’avenir. Désorientés, ils ne peuvent pas imaginer ce qui se passera désormais les samedis qui viennent. Ils ne sont plus maitres des jours et des nuits, abasourdis par la tenacité et le courage de ces gilets jaunes. Ces derniers les dépossèdent de la maîtrise du Calendrier. Ces derniers ne les écoutent pas, ils construisent leurs combats de fins de semaine sans prêter l’oreille aux pilonnages de LCI -Pujadas, sans demander l’avis de Ruth Elkrief BFMTV, de Delahousse de France2 ou d’Yves Calvi. Ils se gaussent – suprême outrage – de l’ami Aphatie écumant sa haine sur Radio-Lagardère.
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Il faut mesurer ce que veut dire cette phrase : les Dominants ne sont plus maîtres du Temps, ce Temps qui, habituellement pour eux, est de l’Argent. Essayez de vous asseoir quotidiennement devant les écrans TV. Ils pensent que, passé le week-end, les gilets jaunes vont se rhabiller, qu’ils vont remettre leurs bleus de travail, que le lundi, le mardi, le mercredi, tout va rentrer dans l’Ordre (du libéralisme).
Ces Chiens de garde pensent qu’ils vont pouvoir souffler, retrouver leurs baballes, sortir dans le jardin, recommencer leurs petites conversations habituelles. Mais, malgré leurs efforts habituellement couronnés de succès, leur espace de vision reste surchargé de couleur jaune. Aux carrefours, sur les routes, jusqu’au cœur de l’Entreprise Drahi-Bouygues-Bolloré, ils sont cernés. Ô stupeur ! Les gilets jaunes frappent à leur porte et s’installent sur leurs plateaux jusqu’à lâcher à l’une d’entre eux «Vous êtes méprisante, vous êtes méprisable».
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Les Chiens de garde ont perdu momentanément l’initiative, les voila obligés de bousculer leurs programmes financés par l’argent des publicitaires, renonçant aux invitations de longue date d’autres Chiens de garde. Prisonniers de l’audimat, en fureur ravalée, ils annulent leurs rendez-vous et ne peuvent faire autrement que de faire place aux manifestants sur les plateaux (sinon, adieu l’audience !). On voit leur gêne, leurs visages décomposés, leur effroi. On lit leur stupeur devant ces extra-terrestres qui, il y a deux mois, leur étaient invisibles, inconnus. Et pour cause, vissés sur leurs fauteuils d’éditocrates, comment pourraient-ils avoir la plus petite idée de ceux qui, habituellement, les regardent ?
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Un mot ici, sur les analyses de journalistes à propos des audiences TV. Il y en a, dans les chaînes (principalement en continu) qui exhibent fièrement leurs chiffres d’audience, insistant sur la place redevenue centrale de la Télévision. Ils ne se doutent pas que ces millions de télespectateurs (21) qui ont regardé par exemple l’intervention de 13 minutes de Macron, qui ont allumé leur poste pour Xavier Mathieu et pour Emmanuel Todd, pour cette femme-là qui crache sa souffrance d’humiliée, pour cet homme qui serre les poings devant les caméras, cette journaille ne veut pas entendre cette hypothèse confirmée : les gilets jaunes et ceux qui les soutiennent regardent leur télévision parce qu’ils la haïssent et parce que – secondairement mais non sans importance – parce que ça fait du lien social. Quand tu traînes dans les carrefours, tu entends cettejoie : «T’as vu ce que Xavier Mathieu leur a mis hier !» etc.
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Bien entendu, les pseudo-sociologues, ces experts à la con traduiront cette colère en haine -mauvaise-conseillère bien malvenue dans le «débat démocratique» et qu’il faut «raison garder». Mais, ce faisant, c’est la grande frousse des Dominants qui se montre malgré leurs dénis, malgré leurs tentatives de conrôler le débit de leurs voix, malgré la distribution de la parole qu’ils ne peuvent plus organiser ni maîtriser.
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Cela écrit, le Pouvoir n’est pas vacant. Et je pense qu’on se trompe à croire qu’en trois semaines, la position des Dominants est désormais «fragile» (oui, en partie) , qu’elle vacille (oui, en partie). J’ai trop connu d’espoirs avortés, trop de désillusions pour envisager l’avenir de façon complètement sereine. Ici, pas de Merlin l’Enchanteur qui lit l’Avenir dans sa boule de cristal, ce n’est pas en mon pouvoir de savoir ce qui va se passer.
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A la différence des Chiens de Garde que cette imprévisibilité effraie au plus haut point, je me suis senti joyeux, empli d’une joie qui dépasse le contentement narcissique et la pulsion quelque peu sadique de voir la débandade de ces Roitelets de l’Information (d’Alain Duhamel à Ruth Elkrief, d’Aphatie à Eric Brunet). Nul ne m’enlèvera cette joie qui monte des entrailles de la Terre, ces secousses qui, à l’air libre, m’ont fait danser, rire, hurler « Macron, démission » à gorge déployée.
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Une joie qui, surtout, fait parler. Il n’est que de participer aux Manifestations, de se tenir aux Carrefours en jaune pour écouter la… circulation de ces paroles, le croisement, le chevauchement joyeux des échanges. Une extraordinaire joie qui traverse vos fibres, qui ramène de la lumière, instants d’échanges et de partage, si, si… quasi-christiques. La joie des Dominés, c’est quand-même quelque chose : ça ne parle pas pour soi (on n’est pas dans le misérabilisme mis en scène par les montages audio-visuels de TF1). On est dans une autre dimension parce que ça parle pour UN et ça parle pour TOUS.
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Cette parole, chacun, chacune s’en empare, chacun, chacune sent qu’elle vibre intensément ici et ailleurs, dans une joie collective, marmite nationale toute jaune. Une joie qui traverse une infinité de corps fourbus, marqués, fatigués mais soudainement métamorphosés. Et dans cet incroyable charivari, naissent des propositions admirables (mi-spontanées mi-superbement pensées) de lutte. Qu’on s’arrête un instant sur la trouvaille de s’être parés de gilets jaunes, gilets rendus obligatoires par les Forces de Sécurité (routière, gouvernementale) et détournés de leur sens imposé. Qu’on s’arrête aussi à ces Carrefours et à leur symbolique.
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Elles : il faut le dire, le répéter : les femmes tiennent le haut du pavé dans cette lutte. Elles qui ont été si longtemps étouffées, honnies, ignorées.
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Et côté faiseurs d’opinion, rédacteurs, journalistes de pointe, éditocrates, experts, sondeurs-politologues, politiques (pas tous), ils continuent de nous exposer leurs visions abracadabrantesques. Souvenons-nous de la façon dont ils nous ont seriné depuis des siècles les pourcentages de Fillon, de Marine Le Pen, de Macron, de Mélenchon (ils plaçaient Marine Le Pen à 30%) avec ce point continu de leur aveuglement de Dominants : ignorer les 70 à 80% d’abstentionnistes qui, aujourd’hui, occupent majoritairement routes et carrefours. Aujourd’hui encore, ces Chiens de garde ne comprennent toujours pas les raisons de la colère. A l’Assemblée, Edouard Philippe tressait des lauriers au nouveau député élu LREM à Evry, il le faisait applaudir pour sa victoire alors que plus de 80% d’inscrits avaient opté pour… l’abstention.
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Paroles : celle du Président avant-hier. Ce n’est pas l’esbrouffe de ses annonces qui m’a frappé. En effet, qu’attendre comme mesures positives d’un banquier Président, lorsqu’on le sait suppôt du MEDEF, en plein accord avec l’Europe libérale qui délègue des policiers belges aux frontières pour les Casseurs, qu’il est aux ordres de Juncker et de ses lois d’airain, que c’est un poltron qui poste des avions pour préparer sa fuite ? Non seulement il n’y a rien pour le populo mais il y a encore beaucoup pour les Employeurs et le Grand Patronat.
Non, ce qui m’a frappé une fois encore chez lui, c’est le grain inhumain de sa voix lorsque, cravate de travers, il parle des Gueux et choisit ses exemples. Ce que j’ai retenu de lui une fois encore, c’est le timbre blafard, couleur de mort, de sa voix lorsqu’il dit ressentir «cette colère juste à bien des égards». Parole non habitée sur cette scène télévisuelle, parole avec laquelle il massacrait probablement les textes shakespeariens sur la scène de son Collège privé d’Amiens.
Ecoutez le réciter son texte écrit par ses Agents de Com. Là, il se penche sur ce «couple de salariés qui ne finit pas ses fins de mois et qui se lève chaque jour tôt et se lève tard pour aller travailler loin »(ouf !), là il pleure sur cette «mère de famille célibataire, veuve ou divorcée qui ne vit mêmeplus, qui n’a pas les moyens de garder ses enfants et d’améliorer ses fins de mois et n’a plus d’espoir». Ouf ! Ouf ! Comique. Du plus haut comique.
Et c’est à cet instant-là que je me souvins de cette Lettre aux Acteurs de Valère Novarina.
«Faut des acteurs d’intensité, pas des acteurs d’intention. Mettre son corps au travail. Et d’abord, matérialistement, renifler, mâcher, respirer le texte. C’est en partant des lettres, en butantsur les consonnes, en soufflant les voyelles, en mâchant, en mâchant ça fort, qu’on trouve comment ça se respire et comment c’est rythmé ». Avec Macron, on en est loin. On est dans l’étouffement, dans l’apnée, dans la cadence d’En Marche militaire.
Tu vois, ami(e) lecteur, à l’écouter, tu sens tout de suite qu’il y a un autre monde, que ça ne boxe pas dans la même catégorie.
Et dans ce choc des contraires qui me gagne instantanément, dans l’étincelle de cet antagonisme de classe, je suis parti d’un rire, d’un rire inconnu, des pieds à la tête, du bas-ventre au plus haut de mes pensées.
Un rire pantagruelesque, un rire tout habillé d’un magnifique gilet jaune.