Category Archives: Pensées très politiques

Il s’énerve, il pleure à chaudes larmes : c’est Thierry Gaubert.

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Le JDD – via les écoutes de la Police – révèle que le 14 septembre dernier, les deux filles de Papa Gaubert se parlent au téléphone :

PaPa m’a dit.

–  Maman a tout dit au juge. C’est une folle.

–  Genre quoi ?

–   PaPa m’a dit : «Il faut que je vous en parle tout à l’heure» (…) PaPa m’a dit : «Vous allez vous retrouver à la rue à cause de votre mère. Et genre, IL AVAIT LES LARMES AUX YEUX QUAND IL DISAIT CA. C’était horrible».

Horrible, oui.

C’est vrai : c’est horrible, Thierry. Horrible de voir qu’on te délivre un réquisitoire supplétif pour subornation de témoin, horrible de te faire construire une Maison en Colombie où régnait une drôle de «débauche morale» ou encore de soulever des valises jamais assez lourdes. C’est horrible et pas gentil de dire à Hélène, ta jolie femme : «Qu’est-ce que tu as été raconter aux flics, il paraît que tu m’as balancé ? Tu es complètement folle, tu vas partir à l’asile». Cher Thierry, tu devrais au contraire féliciter ta belle Hélène pour avoir bravé l’Omerta.

La Vérité ? C’est à pleurer ?

Allez, sèche tes larmes, grand nigaud ! Pourquoi t’énerves-tu si fort lorsqu’elle donne – sans rétrocommissions – ta clé USB aux policiers ? La vérité ferait du bien à tes deux filles, non ? Pourquoi n’es-tu pas fier d’avoir été le témoin de mariage de tes amis Nicolas et Carla ? Et aussi pourquoi verses-tu tant de larmes lorsqu’Hélène évoque les dîners politiques dans ton appartement de Bagatelle où défilaient Sarkozy, la famille Hortefeux ou les Balkany ? Pourquoi pleures-tu encore lorsqu’elle évoque ta transaction en 1996 de la maison de Tourgéville (13 pièces à Deauville) au Mont Canisy, entre vendeurs et le couple Balladur ?

Pleure pas, Grand Nigaud !

Allez, ne pleure pas et n’aie pas honte, Thierry ! Tu aimes la campagne, ça doit être ça : campagne normande (où tu possèdes une si belle maison), campagne présidentielle. Tu les préfères à tes compagnes : Diane Barrière (la compagne des Casinos), de laquelle tu avais divorcée ou Hélène (la compagne de Yougoslavie)… Dommage.

Et dire aussi que tu ne regrettes pas de fricoter avec ce Claude Guéant qui insulte les Roumains alors que ton propre papa venait de là-bas. Dommage.

Sèche tes larmes, Thierry ! D’accord, il est fini le bon vieux temps où tu étais chef de cabinet adjoint de Nicolas Sarkozy au ministère du Budget mais la vie ne s’arrête pas pour autant. Tu pourras toujours te reposer dans ta belle Maison de Colombie, hein ?

Oui tout à fait, Thierry, pour tes gosses.

Allez pleure pas, Thierry, tout ça, c’est juste pour te dire que c’est dommage pour tes deux filles, Milena, Nastasia et pour ton garçon, Léopold. Dis, Thierry, tu y penses à ton petit garçon lorsque tu persistes à dire tous tes mensonges ?

Un plumitif chez Sarkozy : Camille Pascal.

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Notre Président n’en finit plus d’être fasciné par le Monde Intellectuel. Toujours à la recherche de belles plumes, Nicolas Sarkozy vient de donner carte blanche à Camille Pascal, agrégé d’Histoire, érudit en col blanc, pour écrire ses discours. Celui-ci a consacré toute sa vie professionnelle à naviguer dans le monde politico-économico-médiatique : Camille-la-belle-anguille.

Un itinéraire multidirectionnel.
Ce genre de Conseiller des Puissants est multicartes : on le voit postulant à la Présidence de l’INA comme être promu directeur de cabinet de Dominique Baudis (alors à la tête du CSA) ou devenir ami-ami de Frank Louvrier, une des têtes pensantes publicitaires de Sarkozy.
Notre Camille Pascal, si féru d’Histoire, a depuis longtemps choisi son camp : louvoyer, slalomer mais toujours sur les terres des Puissants. Homme à tout faire à France Télévisions (il y est Secrétaire Général), il est aujourd’hui Conseiller audiovisuel de Sarkozy (on sait l’importance de l’image présidentielle dans la Guerre 2012). Notre Homme a encore quelques réticences : il se défend d’être «un Sarkozyste historique» (N’aie pas honte de l’avouer, mon p’tit Camille) mais se vante d’être un ami historique de l’incontournable ex-taulard, Alain Carignon (visiteur de prison du temps de l’emprisonnement d’Alain ?)

Bruits de casseroles à la Télé.
Pascal est aujourd’hui cité par Le Canard Enchaîné. Le Palmipède rappelle qu’il est possible que notre Camille ait suivi de près une Opération dans laquelle des appels d’offres n’auraient pas été lancés, notre Camille ayant préféré «faire appel lui-même à deux sociétés, NPA Conseil et Bygmalion» pour de bien juteux contrats. Pas rien ce Marché puisque d’après le Palmipède, «22 millions d’euros auraient été dilapidé entre 2009 et 2010», précisément à l’époque où notre bon Camille officiait à la Télé Publique.
Notre Camille se justifie ainsi via un flou étonnant pour cet historien : «JE CROIS ME SOUVENIR que des appels à concurrence avaient été lancés et plusieurs devis examinés». Pas merveilleux d’écouter ça ?

Un gratte-papier infatigable.
Donnons-lui acte de sa (piètre) défense : «J’avais une grosse charge de travail». Et c’est vrai qu’il s’est toujours démené le bougre. Shooté à l’écriture des Discours, le bon Camille se pavanait déjà en 1995 au cabinet de François Bayrou alors au Ministère de l’Education nationale. C’est lui qui écrivit récemment le Discours de Sarkozy au Puy-en-Velay sur «nos racines chrétiennes», c’est encore lui qui écrivit le Discours sur le transfert des cendres d’Alexandre Dumas au Panthéon pour l’ami d’Alzheimer, Jacques Chirac. Serviteur zélé de Patrick de Carolis, il l’est aujourd’hui celui de Claude Guéant qui l’a repéré et d’Henri Guaino. Pas rien, hein ?

Un travailleur au service des Puissants.
Désormais sous l’autorité de ce pauvre Henri, voilà que le Président himself «lui confie de plus en plus de missions». Notre Camille représente désormais l’Elysée dans le groupe piloté et structuré autour de Jean-René Fourtou (président du conseil de surveillance de Vivendi), de Gérard Carreyrou et d’Etienne Mougeotte, groupe qui a pour but de maintenir le Petit Chef au Pouvoir en 2012. C’est probablement en leur compagnie qu’il peut dire que «l’Elysée est un endroit de… très grande liberté intellectuelle». Il a récemment invité les «historiens» à la table de son Maître, Maître qui n’en peut plus d’essayer de rattraper son retard intellectuel (Lire ici billet-BiBi)

Qu’il s’en aille en mai 2012.
Camille Pascal, notre pseudo-historien, a donc beaucoup de travail. Ainsi justifie t-il son trou de mémoire dans le vague Appel d’Offres. Il écrit, écrit, écrit… mais reste évidemment un sous-fifre de troisième zone dans l’Ecole Française des Historiens. Ce n’est bien entendu pas avec la biographie d’une maîtresse cachée de Louis XV, une certaine Marie-Louise O’Murphy (1) qu’il pourra gagner ses galons au Top de l’Ecole française.
Notons encore que ce Montpelliérain (ou Versaillais) va religieusement à la messe tous les dimanches et qu’il se plaît dans les odeurs d’encens. Camille Pascal fait dès lors partie du fameux «Premier Cercle» de notre Président. Prions alors que dès mai 2012, ce énième Bouffon du Roi fasse partie du «Cercle des Chiens de Garde disparus».
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(1). BiBi attendra avec intérêt le volume 2 du «Goût du Président». Que le très religieux Camille – qui aime bien s’encanailler dans l’écriture des Courtisanes – garde une couverture du même type ! (voir photo du présent billet !)

17 octobre 1961: Meurtres pour mémoire.

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Par ses gouvernants, la France se fait arrogante donneuse de leçons d’Histoire. Sarkozy, le dernier en date : il vitupère les Turcs sur le génocide arménien mais nul doute qu’il a oublié les meurtres perpétrés le 17 octobre 1961, jour où la Police française – sous les ordres d’un certain préfet de la Seine du nom de Maurice Papon – jeta dans la Seine des opposants algériens qui venaient protester contre l’injuste couvre-feu qui, seul, les concernait.

Nous étions dans la guerre d’Algérie, à cinq mois des Accords d’Evian. Le massacre du 17 octobre 1961 s’inscrivait dans un long et féroce cycle de répression policière. Selon les archives judiciaires, on compta 246 décès d’algériens de mort violente en 1961 dont 105 en octobre. Encore aujourd’hui, il y a des falsificateurs qui présentent ces évènements comme des règlements de compte entre Algériens.

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BiBi eut connaissance de ces évènements lorsqu’il tomba dans les années 90 sur le livre de Didier Daeninckx («Meurtres pour Mémoire») paru en Série Noire. Les deux premiers chapitres du numéro 1945 de l’édition noire racontent le massacre en plein cœur de la Capitale. A partir de ce fait occulté par presse et médias, Daeninckx construisit une intrigue qui nous amène à Toulouse vingt ans après. L’inspecteur Cadin va mener l’enquête. Pour BiBi, ce polar restera un de ses meilleurs souvenirs de lecture de la Série Noire.

Les dernières nouvelles de Monsieur Hortefeux.

Sarkozy a perdu une bataille, pas la Guerre.

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Après la prise du Sénat par la Gauche, de grandes voix s’élèvent pour célébrer la dislocation du Sarkozysme, pour blablater sur la Peur de la Droite (Titre du Libération du numéro de Mardi).

Pour BiBi, on aurait grand grand tort de croire à la défaite définitive de l’UMP même si les sondages accumulés montrent un rejet du Président. (BiBi rappelle qu’on peut voter pour un homme qu’on déteste). Sarkozy – même avec une marge étroite – garde quelques atouts : d’abord, évidemment, les moyens d’inculcation et de persuasion que restent les Grands Médias à la botte, ensuite les puissantes idées de la fatalité de la Crise, l’argument fort de la crédibilité face à cette inéluctabilité (on peut donner raison à Celui qui se bat, à Celui qui «agit») ou encore la peur du «changement» (on ne sait jamais ce qu’on gagne, on sait ce qu’on va perdre).

Sarkozy a compris qu’il ne peut être un Rassembleur dans la lignée des De Gaulle ou de Chirac (qui joua finement à celui qui résorbera la «Fracture sociale»). Sarkozy réaliste mise, lui, sur le minimum : les 50, 01% au second Tour. Quitte à voir se renforcer l’hostilité de certaines couches moyennes (les enseignants), il  poursuit ce discours «ouvriériste» contre les fonctionnaires-assis-dans-leur statut-qui-les-préserve-de-la-crise en espérant qu’il sera «majoritaire».

Hier, mardi, Nicolas Sarkozy a continué sur le versant droitiste du «Diviser pour Régner». Pour cela, lire l’article d’Alain Accardo sur cette idée (1). Notre Chouchou a estimé que son «devoir» de chef d’Etat était «d’abord de penser aux ouvriers, aux salariés, aux cadres qui sont lancés dans la compétition internationale» plutôt qu’aux «emplois de la Fonction publique», qui «ont un statut qui les protège», en référence implicite au mouvement de grève à l’Education nationale.

Mensonges qui peuvent porter et rapporter. Il y en a d’autres. Citons : l’anti-intellectualisme, l’héroïsme du petit Chef à l’action, la haine du «BoBo» etc., courants encore forts dans la population française. Visions certes simplistes et, bien entendu, mensongères : nous savons combien Sarkozy reste le Puissant des Médias (Bouygues, Dassault, Lagardère etc) et combien il creuse la tombe de la classe ouvrière de plus en plus chaque jour. Qu’il retourne à Gandranges !

Ne pas croire à la «décomposition» du Régime, à l’approbation massive des idées et propositions de la Gauche. Prendre garde à ne pas oublier Marine LePen, et  la volonté abstentionniste etc. En cette période confuse et contradictoire, bien malin qui peut y voir complètement clair … même si la victoire au Sénat est une belle avancée.

Seules perspectives présentes et à venir : pilonner, pilonner, encore pilonner.

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(1). «Depuis qu’il y a des classes sociales, celles des possédants ont continûment, pour asseoir leur domination, recouru à la même stratégie fondamentale que résume le vieux slogan « diviser pour régner ». Pour écarter le seul danger qu’elles redoutent véritablement, c’est-à-dire la coalition massive de tous ceux qu’elles spolient, exploitent et oppriment de mille façons, et qui devraient trouver dans leur commune condition de dominés le ciment de leur union, elles s’ingénient à les dissocier, segmenter et disperser à l’infini».