Category Archives: Livres de lecture & Poésie(s)

Michel Butor, Garcia Lorca, Imre Kertész et quelques autres.

 Lectrice

*

Tout m’est venu lorsque j’ai trouvé cette magnifique phrase de Michel Butor en dialogue avec  Madeleine Santschi :« Travailler sur le langage change la réalité par le seul fait que cela change la façon dont nous voyons la réalité ». La maxime de Butor fut aussitôt mise en tweet. Je fus heureux de voir qu’elle rencontra et toucha nombre de mes followers (et même au-delà). J’ai alors repris mes livres de Butor et quelques autres livres – lus autrefois – quelques auteurs jamais quittés. J’ai retrouvé quelques passages soulignés au stabylo, des textes en morceaux, des phrases éparses toujours aussi fortes, aussi intenses, aussi vibrantes. Phrases ensoleillées en ce début d’été pluvieux.

Ecrire : une tempête créatrice, un dur labeur.

 Main dans livre BBb

 

Il est bon de se reposer en retournant sur les livres qui vous ont marqués, bon d’être en relecture sachant que vous ne relirez pas le même texte de la même façon que la première fois.

Les textes qui vous portent ne cessent de vous emporter, de vous déporter vers des horizons imprévisibles. La relecture des grandes Odes n’est en rien une répétition : premièrement parce qu’entre les deux lectures, du temps a passé et que ce temps a modifié votre rapport à la lecture. Deuxio : parce que les grands textes lus appellent les relectures et vous offrent – à chaque fois – un nouveau trésor d’inédites interprétations.

Des livres vous sont venus entre les mains, vous ont fait grandir et vous ont servi de pivot. Pivot non seulement dans votre manière d’aborder la lecture mais dans celle d’aborder la vie.

Avec (les livres de) Georges Haldas – écrivain majeur dans la constellation de mes lectures – on peut avoir des divergences mais ces désaccords restent minimes en regard de l’essentiel.  Même si son «œuvre» peut être discutée, elle reste indiscutable.

Voici quelques extraits loin de toute virtuosité (qu’il exécrait). Voici quelques notes qui continuent de me parler jusqu’au cœur de mes nuits silencieuses.

 *

A propos de « Médias contre Médias », le livre de Clément Sénéchal.

Clément Sénéchal 3

*

Toujours bienvenus sont les livres critiques sur les Médias. Avec celui de Thierry Guilbert (L’«évidence» du Discours néolibéral» – Analyse dans la presse écrite), celui de Jean Stern («Les Patrons de la presse nationale»), celui, plus ancien d’Alain Accardo sur les «Journalistes au quotidien» (Editions Le Mascaret), le livre de Clément Sénéchal vient complèter la vision que chacun peut se faire de l’extraordinaire domination de l’idéologie libérale sur nos consciences, idéologie qui, toujours, «parvient à se présenter comme évidente, comme dépourvue de toute alternative»(Bourdieu). On veut croire quand-même, malgré tout, à une presse-papier alternative qui irait de Fakir à La Décroissance, des sites Web (Acrimed, Arrêt sur Images, Mediapart) aux blogs critiques et polémiques 🙂 mais le chemin est long pour gagner lecteurs et internautes-citoyens.

Le livre de Clément Sénéchal vient opportunément compléter ce trio Guilbert/Stern/Accardo en se focalisant sur le développement d’Internet qui aurait, selon lui, changé la donne. Le champ du Numérique y est donc analysé dans sa mouvance, dans ses contradictions, traversé qu’il est par des luttes sans concession.

*

Vers un fascisme « ordinaire » ?

 Heartfield 2

Tout se passe comme si les leçons sur les plus terribles moments de l’Histoire humaine n’avaient pas été tirées. Résumons pourtant les arguments des Partis d’Extrême-Droite ici et ailleurs : La Démocratie ? C’est «Ferme ta gueule et marche droit». Le seul objectif ? Le «Lager». Les paroles si douces de leur Chef & Cheftaine ? Des rodomontades qui te mettent le couteau sous la gorge et te traînent jusque dans les wagons et les trains.

Je viens de finir le livre de Hans Fallada («Seul dans Berlin»). Si tu veux savoir, lecteur et lectrice, comment l’Allemagne (et Berlin) de 1933 à 1945 vivait à l’époque des Loups, tu cours acheter le livre de Hans Fallada en Folio.

*

Mots pauvres, riches correspondances.

 Les Mots Pauvres

Tout à coup, s’imposèrent les deux tweets. Ils m’arrivèrent de biais, comme surgis du ventre de la baleine. Deux tweets, deux uppercuts que je mis aussitôt en ligne sur le ring des Réseaux Sociaux, ce 8 avril.

1. Elle me disait : « Flots de paroles ? Ton naufrage est proche. Accroche-toi plutôt à un mot, ce sera ta bouée »

2. Elle me disait : « Tu te tais et tu crois observer le silence mais sauras-tu admettre un jour que c’est le silence qui t’observe »

*