Category Archives: Livres de lecture & Poésie(s)

Au sujet des morts et de quelques vivants.

Nous sommes tous plongés dans l’illusion biographique qui veut qu’une histoire – la nôtre – se construise à partir des fondations de l’Enfance pour se hisser – via des rencontres – à hauteur des Adultes. Mais tout ne se déroule pas de façon chronologique. En chacun de nous règnent la Confusion, le Désordre. En nous, se déclenchent inopinément des Incendies et des Feux croisés. Aujourd’hui sur le Bûcher des Souvenirs : Nino Ferrer, Georges Haldas, Thomas Bernhard et dans les Forêts du Présent : Mathieu Kassowitz et un Fakir bien dans ses clous.

Les Jours d’Après.

Depuis que j’ai relâché la tension (l’attention) sur Nicolas-la-Fripouille et ses mesures abhorrées, il y a comme un air léger, comme une envie de picorer, de butiner, d’aller de-ci, de-là sans souci de la destination.

Et d’abord de s’en aller piocher – comme jadis – dans les livres.

Jean Genet, ce « cul-de-Paris ».

J’ai décidé de parler de la Racaille à nettoyer au karcher, de tête brûlée, de Blouson noir, de Graine de Crapule. Jean Genet, le poète-écrivain, fut de ceux-là. Je fis un détour par Larache (Maroc) pour découvrir sa tombe tellement ses textes m’avaient impressionnés dans mes débuts de tout jeune lecteur. Genet avait été enterré non loin du cimetière espagnol. Une simple pierre avec deux gros cailloux sur le côté. Une tombe face à l’Océan. Un habitant de Larache me raconta qu’il avait connu l’écrivain (très humble) et qu’il le rencontrait souvent au Café… Cervantès (!) sur la Place centrale qui ressemble un peu au centre-ville des villages mexicains.

Quand les petites revues littéraires sortaient la mitraillette…

Dans le champ concurrentiel du (petit) Monde littéraire, il y a les petits, les grands, les aspirants à la notoriété, les divins j’men foutistes, les carriéristes, les plumitifs, les Yann Moix, les Beigbeder etc. Mais on sait que la littérature – qui ne demande rien – mérite mieux. Dans les années 1985-2000, BiBi avait trouvé ses petits bonheurs entre ses propres découvertes littéraires (Blanchot, Butor, Hrabal, Bernhard, Imre Kertesz, Kleist et bien d’autres) et ses lectures occasionnelles et/ou assidues de revues (Lettre Internationale, TXT, L’Autre Journal etc) dont la plupart sont mortes au Champ d’Honneur d’un Libéralisme impitoyable.

Hasard de rencontre : BiBi croisa d’abord la revue «Actuels», petite revue de grand intérêt qui fut remplacée par «La Main de Singe» (une vingtaine de numéros) – revue qui renaît de ses cendres via son site tonique (cliquez ici) – puis par «La Polygraphe».

Dans ses papiers, BiBi retrouva un double feuillet édité par les Editions Comp’Act (bases de lancement : Frangy puis Chambéry). Ce samidzat de papier défendait la création française et étrangère, en appelait au lecteur de tous les pays, exhortant les poètes (in)connus et écrivains à passer à l’offensive. Nous entrions alors dans le XXI ième siècle et les petites revues – même à l’agonie – affûtaient leurs armes et dressaient leurs barricades. Extraits écrits à la mitraillette.

« Se frayer un passage dans la langue ».

On croit que le Monde se réduit à l’élection présidentielle et que, dans l’attente du nom du prochain Élu, la Planète a cessé de tourner. Jour après jour, les Médias et les Médiums se targuent de nous parler d’actualité. Attachons-nous plutôt au rude Présent, à l’Actuel.

Derrière les citations et les blocs textuels relevés ici au hasard, point une brise douce et vivifiante, se lèvent vents violents et tremblements ravageurs. Ils sont d’hier et d’aujourd’hui confondus. Souffles jamais en désespoir de cause. Désirs humains d’existence. Rages increvables que celles de l’expression, de la création, du Sens.