BiBi a trouvé son Bonheur dans le Pré. Ému, il a croisé ses amies tant décriées, camarades de jeu cataloguées « folles » mais qui ont cet art inimitable de… ruminer.
Dans la vie, il y a des carrefours, il y a des voies inédites qui s’entrecroisent pour se fondre en un point nodal. BiBi fut à la croisée du texte de Bernard Noël (1) et de l’instant qu’il passa avec ce jeune tisserand syrien (août 2010).
BiBi ne pouvait faire autrement qu’obéir à cette nécessité de faire du lien, de tisser un petit ouvrage sur sa chaîne de montage. A la croisée de ce clip-vidéo : un texte, une séquence-vidéo et la très belle musique de Titi Robin.
Cadeau de Noël pour les ami(e)s de BiBi qui pensent, eux aussi, beaucoup à la Syrie.
« Le spectacle de ces mains qui lancent le fil, qui le glissent, le passent, le nouent, toujours aériennes dans l’allégresse de leur propre maîtrise – ce spectacle déclenche derrière les yeux du visiteur une crise : rien ne va plus, ni le temps, ni le sens, ni la présence.
C’est que la main, ici et en ce temps, ne fait pas qu’une tapisserie : elle continue et elle projette – continue à inscrire le présent dans la chaîne de la durée ; projette la réflexion dans le geste de telle sorte que chaque point soit dans le voisinage de son avenir. Bien qu’indubitablement «manuel», ce travail ne saurait être défini par opposition à «intellectuel» et à «esthétique» : il inclut les deux et, de ce fait, dérange l’ordre des choses actuel réglé par la vitesse où, perpétuellement, viennent s’accélérer la production et la consommation.
La main introduit dans cet ordre-là un ralenti, qui est son rythme et sa justesse, et qui a pour effet final d’ajouter à l’œuvre terminé un contenu mystérieux».
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(1) Extrait de Bernard NOËL. La Castration Mentale (POL).
Il y a un peu plus d’un an, BiBi s’est rendu sac à dos en Syrie. Damas, Homs, Hama, Palmyre, Alep. Il y a rencontré des Syriens dans une Syrie vivante, très silencieuse sur Bachar Al Assad. Hier, dans l’émission d’Envoyé Spécial et dans le reportage de Manon Loizeau, il a revu ces terres de poussière, ces combattants acharnés, ces enfants croisés, ces hommes et ces femmes si hospitaliers. BiBi renvoie ses lecteurs à ses premières impressions de voyage (Lien ici). Il rajoute quelques photos d’hier et avant-hier en pensant très fort aux combats sans merci que les Syriens mènent de Homs à Hama, d’Alep à Bosra.
Il est retourné à l’Opéra de Paris, visite qu’il effectua il y a très longtemps, enfant émerveillé. Le rouge velouté, la dorure des encarts, le silence feutré, les machinistes au travail sous la coupole dessinée par Marc Chagall font de l’endroit – encore aujourd’hui – une petite merveille.
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A l’opposé, non moins magnifiques, les photos d’Yves Marchand et de Romain Meffre à la Galerie Wanted Paris (23 rue du Roi de Sicile) invitent à la pensée avec la dégradation de la ville de Détroit. Ainsi, les grandes photographies de hauts lieux de la capitale de General Motors nous offrent – in visu – le déclin de l’Empire américain. Elles traduisent avec émotion l’agonie de la Ville, l’abandon de ses bâtiments (grands escaliers aux trois-quarts désolés, opéra et salle de spectacle rongés, piano devenu jetable etc). Nous sommes de plein pied dans ces lieux désaffectés, terriblement désaffectés. On sent cette désolation silencieuse, on est triste devant ces déserts citadins, on est révolté devant la logique industrielle d’un Capitalisme délirant, féroce et sans pitié. Ici, nulle place pour les habitants délocalisés eux aussi vers la périphérie, obligés de fuir le Centre en ruines.
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Au Onze Bar, 83 rue Jean-Pierre Timbaud (Paris 11ième), les soirées et les nuits sont empreintes de relents de bières, de chuchotements et de chants. Au fond de la salle, on entendit les mélopées douces et folkeuses des Buskers. Dans la tiédeur de la nuit de ce jeudi, BiBi apprécia le service de Ben et de Nathan, gardiens de but du Onze. Jazz, Soul, Blues, World Music : ne demandez pas le programme, il est sous vos yeux.
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Hôtel de Villeavec les Indignés, Puces de Saint-Ouen le samedi (Un livre sur William Blake à deux euros) et Vide-Grenier d’Avron le dimanche. Les photos des Indignés sont de Pauline A. Les autres sont nées des Click-Clak de BiBi.
Un lampiste umpiste : «Hollande n’a pas de caractère. Ce sera le Balladur de la Gauche». Karachi, préfecture de la Corrèze ?
Sur mon île.
Pêché dans le Monde, cette phrase d’Edouard Glissant. «L’écrivain est quelqu’un qui extrait sa parole d’un terreau, du passé, de l’avenir, de la paole d’un dieu qu’il a entendu, de la voix d’un peuple qu’il a écouté, des cris qui sont montés de là et que nous avons écoutés».
USA : Harry Belafonte.
BiBi aime bien ces anticonformistes qui pensent singulièrement, à distance et engagés. C’est le cas du chanteur Harry Belafonte qui ne manque pas de courage : «Qu’est-il advenu de la vérité morale ? Obama et sa mission ont échoué parce qu’il a manqué d’un certain courage moral, d’une certaine vision dont nous avons besoin. Quand il a dit : «Yes, We Can», c’était peut-être habile mais que disait-il exactement ?»
Afric Music.
André Manoukian et Têté vont ajouter 7 épisodes sur France 5 avec des documentaires musicaux sur l’Afrique. Ce sera peut-être le moment de ramener les valises déposées par Bourgi et de chanter la Chanson «Remboursez» par Kommandant Simiol.
Europe, Bruxelles : Michel Barnier
«C’est en ayant confiance en l’Europe, en sa capacité de réunir, de dépasser les logiques nationales du passé et de s’affirmer que nous inspirerons confiance aux marchés et aux citoyens (…)» Comme le souligne un lecteur du Monde, il faut D’ABORD inspirer confiance aux Marchés et aux Citoyens ENSUITE. Pour dire encore plus précisément les choses : les Marchés auront la bise de la Miss Tour de France à l’arrivée. Quant aux Citoyens exténués, on pourra toujours aller les trouver dans la voiture-balai.
Tunisie.
Tarek Ben Ammar, producteur tunisien, va sortir un film sur la vie du martyr tunisien Mohamed Bouazizi. Que Monsieur Tarek Ben Ammar se soit acoquiné professionnellement avec Silvio Berlusconi, bah, pourquoi pas ? Mais on ne peut oublier que ce même Tarek , tonton d’une certaine Yasmine B. elle-même femme d’un certain Eric Besson, a fait partie des 65 signataires qui avait lancé un appel en faveur du président Ben Ali pour sa réélection en 2014 et pour un mandat présidentiel… à vie ! (Lire ici). Tarek Ben Ammar a su retourner sa veste. C’est vrai qu’avec Eric Besson dans la famille…