Category Archives: BiBi en voyages

Ecologie et Glamour.

Tapis volants de Yann-arthus Bertrand

Yann Arthus Bertrand prend de la hauteur.  Avec son dernier film «Home», le voilà propulsé au Sommet. Financé à hauteur de 15 millions d’euros par François-Henri Pinault (le fils), marketé de produits dérivés signés Sergio Rossi, Yves Saint-Laurent, Gucci, Boucheron, Bottega Veneta, notre Français Volant ne fait évidemment pas de politique car, dit-il, «je suis photographe avant tout».
Pourtant lorsque le journaliste de la Tribune de Genève lui demande son avis sur Ecologie et Politique, il répond : «Si l’écologie veut aujourd’hui dire anticapitaliste et si elle s’oppose à toute stratégie industrielle, je ne suis pas d’accord». Il ne nous dira pas que – via son Agence Altitude Anyway – il a eu comme clients de bien grandes Sociétés polluantes. Vous voulez revoir le rapport d’activité de Total 2005 ? Les photos sont signées : YAB.
BiBi ne croit pas que le Français Volant soit là par hasard et qu’il occupe le terrain grâce à son (réel) talent. Ce sont plutôt les nouvelles tendances structurelles et idéologiques du Capital financier et de ses partisans qui l’ont accepté à cette place de Serviteur de la Bonne Cause.

La Bonne Cause ? C’est celle de l’Ecologie-Glamour, de la Généra(lisa)tion Verte, des Idées décomplexées et bien vagues sur la Planète Terre, de flirt rapproché avec les généreux Capitaines d’Industrie, de haussements d’épaules devant les Ringards de l’Ecologie première génération. Tout cette Opération idéologique complète bien celle du Petit Homme Vert et de son versant plus directement politique (Voir l’article tout récent : Little Nikos : le petit homme en Vert. du mercredi 3 juin 2009).

Vu de haut, tout se mêle : Le Petit Homme vert est ami du Sponsor François-Henri Pinault qui lui-même soutient YAB qui lui-même tutoie le petit homme vert qui a vu Home en avant-première privée etc. Et si on voit rôder autour de ce grenouillat un Besson, on ne peut pas se tromper, ce sera Luc et Eric.

Terminus du voyage : The Aids Walk à Central Park.

Aids Walk à New York le 17 mai 2009.

Aids Walk du 17 mai (La Marche contre le Sida à Central Park : elle a réuni plus de 20000 participants. Les grandes organisations et les grandes entreprises ont distribué gratuitement café, bananes, bouteilles d’eau, chips, glaces, ce qui a évidemment fait la joie des new-yorkais de Manhattan et de ceux descendus des faubourgs. Ils repartiront satisfaits, sacs des magasins Duane Reade remplis à ras-bord. Les Associations de bénévoles distribuaient aussi préservatifs et lubrifiants par pelletées. Les gays étaient là, au premier rang mais aussi les travailleurs sociaux, les étudiants, les pom-pom girls, les membres de l’Oréal (en tee-shirt de la boite) etc. On courait, on marchait et, à la fin du circuit, on se voyait remettre un diplôme de course. On pouvait faire un don et recevoir un tee-shirt. Des familles entières portaient des tee-shirts qui appelaient à se souvenir des défunts. Emouvant. Des chanteurs et groupes sur la Scène centrale. Pas terribles. Des hobos faisaient les poubelles sous un soleil radieux. Quelques heures après les derniers arrivés sous la banderole, deux à trois mille personnes occupaient une partie de la Septième Avenue pour demander l’égalité du Mariage hétéro-homo ( pour faire pression sur le Sénat qui va voter fin juin sur la Question). A bibientôt pour une autre promenade à New-York ou ailleurs.
Pour BiBi, l’heure est au turbin et le chemin est moins rigolo.

Jane Fonda, Nicholas Cage et Sean Penn.

Jane Fonda et les Cinoches.

1. Les New-Yorkais aiment les acteurs, le spectacle et aiment recueillir les autographes des vedettes. On les voit se précipiter à la sortie des artistes et prendre d’assaut les balustrades en attente des stars du show nocturne auquel ils viennent d’assister. BiBi a fait de même. Cela se passait à l’Eugène O’Neill Théâtre. La pièce de Moisés Kaufman avait pour titre «33 Variations». Pour son interprétation, Jane Fonda avait reçu 5 Tony Awards (l’équivalent de nos Molière). L’actrice signa des autographes tout en répondant en un français impeccable à l’admiration de BiBi. Ensuite, elle retrouva son petit caniche blanc gardé par son garde du corps puis quitta Broadway dans son taxi aux vitres fumées. A ce moment-là, BiBi se souvint de sa lecture d’un article de Jean-Luc Godard dans un Tel quel de 1972 qui analysait merveilleusement une photo de Jane Fonda apportant son soutien au peuple vietnamien.

2. Le mois de mai est propice aux tournages new yorkais. La sixième Avenue a été bloquée pour de longues journées et de longues nuits pour des scènes du prochain film avec Nicholas Cage: «The Sorcerer’s Apprentice» (L’Apprenti Sorcier). Il est minuit. La moitié de l’Avenue est barrée dans sa longueur. Des taxis jaunes sont alignés en d’impressionnantes files d’attente. Tout est en place mais le tournage de la scène de poursuite à travers New York se fait attendre. On a pris plus de précautions que d’habitude car la veille, il y a eu des dérapages de voitures incontrôlés et on a frôlé la catastrophe. BiBi ne restera pas : il attendra Noël pour voir le film sur les écrans.

3. Autre lieu de tournage sur South Central Park cette fois-ci : une entrée d’hôtel réquisitionnée pour des scènes du dernier film avec Sean Penn en vedette : «The Fair Game». Là encore, BiBi attend, attend et restera là avec sa peine mais… sans son Penn.

4. Au Flea Market du dimanche matin de Colombus Avenue, on y a vu Catherine Deneuve, Madonna et Yannick Noah. Le vendeur de DVD pirates a vu le Velvet Underground du temps de sa splendeur underground mais sans la chanteuse Nico. BiBi s’est consolé en entrant au Chelsea Hotel où Nico et Léonard Cohen se sont connus.

5. C’est Tom Hanks avec «Angels and Demons» qui sont star et film et qui occupent les écrans lumineux et incroyables de Broadway.

New New-York.

New New York.

Les étudiants de la New York University ont fêté leurs grades. Revenus du Geant Stadium où Hillary Clinton a loué leur grande sagesse de futurs administrateurs de la Nation, ils ont fêté leur intronisation dans la future élite, tout autour de Washington Square. Derniers moments collectifs avant la séparation, ils ont mangé saucisses et poulet, dansé dans les rues, pleuré dans les bras de Maman, fumé un pétard hors la présence de Daddy. Le Monde qui les attend sera moins rigolo.

Dans la partie d’Harlem où vit Zoé, il faut débourser 1200 dollars pour un logement de 30 mètres carrés. Pas de vie de quartier hors le bénévolat et les Associations caritatives cloisonnées en ethnies. Pas de bistros, pas de cinémas mais de la bouffe en épicerie, en self-services, en pizzerias.
L’amie de Zoé doit dépenser 300 euros par mois pour une couverture sociale et Zoé 400 dollars pour un détartrage. La santé, passée la quarantaine, reste le grand souci de la petite classe moyenne. On craint la moindre fièvre, la moindre rage de dents, le moindre vertige. Les Français ne savent pas assez combien la Conquête de la Sécurité Sociale en 1945 fût un très très sérieux acquis démocratique (évidemment à défendre).

A New York, on fume beaucoup moins mais l’angoisse à ne pas fumer fait… grossir. Les 68 kgs de BiBi font de lui un poids coq (gaulois évidemment) ou – au choix – poids plume (acérée éventuellement).

Deux artistes rencontrés :
Joël Simpson
. Américain, sosie de Léon Trotski, il explique à BiBi sa technique-photo avec des projections de diapositives sur des corps féminins nus. Joël a eu sa quinzaine de gloire parisienne lorsqu’en juin 2008, il a exposé ses travaux au Musée de l’Erotisme. (www.joelsimpsonart.com).
A l’exposition de 60 créateurs new yorkais sur le Projet de www.onebrooklin.com, BiBi n’a retenu que le travail de Luis da Cruz, décorateur sensible (www.luisdacruz.com) et de Katie Quarrier. Une tenture avec un bouddha garni de feuillets d’or, un sol jonché de fleurs en boites métalliques ouvertes en corolle d’un bel effet. Pour le reste, les artistes américains sont confinés dans un individualisme forcené et un ego surdimensionné. BiBi a noté une absence de rage dans leur art, une permanence bien soft dans la dénonciation. Les «Œuvres» tournent beaucoup autour du Sexe, de la Méditation et de l’Exotisme. Ne pas compter y voir une joie de vivre là-dedans, ne pas compter non plus une évocation en formes originales d’un quelconque lien social.

Les New-Yorkais ne s’embrassent pas lorsqu’ils se rencontrent. Ils se serrent dans les bras avec, à peine, un joue-contre-joue. Le toucher sans frein, la bourrade, la bise, le bisou, l’étreinte, le corps-à-corps ne sont pas new-yorkais. Dans la rue, l’habitude est de se frôler sans jamais se toucher (même dans les rues souvent noires de monde). Et même si c’est BiBi qui fait le faux-pas, c’est toujours l’Américain qui se fend en excuses. 

John Lennon pas mort.

John Lennon, le mémorial à Central Park, l’immeuble du Désastre.

A Central Park, BiBi aurait bien aimé qu’on lui foute la Paix avec John Lennon, défenseur «anti-conformiste» des valeurs pacifiques et autres fadaises. Tout ce mythe est alimenté par la triste artiste-peintre, Yoko Ono. Sur une des allées de Central Park, un admirateur vétéran rescapé de la Beatlemania, raconte la triste fin du chanteur devant une étoile en mosaïque. Un autre fan photographie la porte de l’immeuble où tout s’est terminé. BiBi, lui aussi, fait la même chose et arme son appareil en suiveur zélé. Pourtant, il avait lu une bio non autorisée du chanteur dans laquelle Papa Lennon avait été décrit comme une personne bien peu recommandable. Le génial compositeur des Beatles avait été odieux tout au long de l’enfance de son fils Julian Lennon, le «généreux» chanteur se bourrait à l’héroïne, du Japon aux Indes et de NYC à Los Angeles et avait été toujours insupportable avec ses admirateurs.

Qu’on honore ses chansons, d’accord, qu’on loue sa subtilité dans sa collaboration avec Paul Mac Cartney, encore d’accord, mais sur les à-côtés, de grâce, Paix à son âme et… à la nôtre.