Category Archives: Rock &… Musique sans bémol

EXCLUSIF! BiBi retrouve le N°1 de « ROCK & FOLK » (1).

Rock et Folk et Michel Polnareff

C’est dans les années 70 que BiBi attrapa la maladie de Rock & Folk. Tous les mois, il courait chez son buraliste et attendait fiévreusement l’arrivée de la revue. A la radio, il écoutait l’émission Campus de Michel Lancelot sur Europe 1. Ensuite venait le Pop Club sur France-Inter, quotidiennement lancé à 22heures 30 avec le disque de la semaine précédé du gimmick : « Oui la vie serait bien duuure / sans le Pop-Club/ de José Artuuur« ! Les interviews de José Artur (aidé plus tard par l’ami et arrangeur de Carla Bruni, Patrice Blanc-Francard ) étaient un peu mysogines. Episodiquement, BiBi achetait Best ou encore le magazine Extra (pour les photos).

BiBi lit pour vous le Numéro 1 de ROCK & FOLK (2).

Le premier numéro.

Dans la rubrique en papier jauni (pages 11-18), on y faisait les compte-rendu des Musicoramas, concerts diffusés sur Europe 1, on avait la page Télégrammes ( ceux-ci par exemple : « Elvis Presley aurait voulu rencontrer une seconde fois les Beatles lors de leur triomphale tournée aux Etats-Unis ; mais ses efforts furent vains » ou encore « Johnny Hallyday est allé voir Otis Redding à Londres en septembre »). A la page Révélations, on notait Les Troggs en Angleterre, les Sunlights en Belgique et les Lovin’Spoonful aux USA. Suivait un dessin-concours sur une page (photo 2) : il fallait deviner le chanteur français sur scène… (réponse à la fin de l’article).
Toujours dans ces pages « jaunes », on annonçait la venue en France de Little Richard et on y apprenait qu’en 1961, il avait enregistré quelques gospels avec Quincy Jones, le futur arrangeur de Michaël Jackson.
En pages 20 et 21, on trouvait article et photo sur Donovan, le chanteur folk rock né à Glasgow puis suivaient cinq pages pour le concert d’Otis Redding à Paris avec photos de sa prestation. Venaient ensuite deux articles sur le rock anglais (Small Faces) et sur les concerts de l’Alhambra du 24 et 25 septembre 1966 qui réunissaient Bill Haley, Spencer Davies Group, Pretty Things et les Walker Brothers. Enfin deux pages (49 et 50) rendaient compte de la tournée belge de Vince Taylor, rocker maudit et déchu.
Pour finir, retour aux pages jaunies, ce fut la sélection des 45 tours au prix de 9,73 F et des 33 tours au prix de 26,90 F. On remarquait les grands disques d’Eddie Cochran (mort en 60 pourtant), de Blonde On Blonde (le chef d’œuvre de BoB Dylan) et une réédition d’un disque sorti en 56 d’Elvis Presley (toujours en vie).
Mais les deux articles qui faisaient alors l’intérêt du premier numéro étaient le compte-rendu sur deux pages du Disque de l’Année (Revolver des Beatles) et l’interview de Michel Polnareff saisi par l’objectif de Jean-Pierre Leloir.

Les Beatles : « Le dernier disque des Beatles est ENORME…On peut dire quelques réserves sur leurs qualités individuelles en tant qu’instrumentistes : pris séparément, ils ne cassent rien. On trouverait facilement une centaine de batteurs supérieurs à Ringo et probablement autant pour les autres membres du groupe…Non, ce qui frappe chez eux, c’est leur « génie collectif ».Car il s’agit d’une explosion de talent qui englobe la composition des thèmes et des arrangements, des paroles et des interprétations. » Avec une mention particulière pour Eleanor Rigby.

Michel Polnareff, un sacré-cœur…(du temps où, Beatnik, il rôdait sur la colline parisienne) :
– A part le Musicorama de l’autre soir, as-tu fait déjà de la scène ?
Oui. Dix jours, cet été, dans la tournée Claude François. Le public était fantastique.
– Y a-t-il beaucoup d’interprètes qui sont venus te demander d’écrire pour eux ?
– Oui, beaucoup. Johnny Hallyday par exemple.(…) Pour « L’Amour avec toi », j’ai du tempêter et ruer dans les brancards comme un fou. La première fois, je l’ai chanté dans le bureau de mon éditeur. Ils me sont tous tombés dessus à bras raccourcis : «  T’es pas dingue ? C’est porno ce machin-là ! ça ne passera jamais à la radio ! » Moi, j’ai tenu bon : » Ce n’est pas du tout porno ! Au contraire, c’est très pur ! ».

La chanson sera longtemps interdite d’antenne avant 22 heures sur les ondes et l’Archevêque de Paris fera tout pour l’interdire. Hé oui, nous sommes deux ans avant 68 !

Ce fut le premier numéro. BiBi a perdu de vue le Rock & Folk d’aujourd’hui mais il y eut de grandes plumes qui y passèrent Paul et Marjorie Alessandrini, Philippe Paringaux, Yves Adrien, Philippe Garnier, Jacques Vassal et Alain Dister. Clin d’œil de BiBi à ceux qui restent encore vivants et à Jacques Dutronc, chanteur enfin démasqué sur le dessin !

Bernard Lavilliers : Samedi soir à Beyrouth. Lundi soir à Genève.

Lavilliers 3 X

Lorsque BiBi décide de « vivre musicalement » et de suivre ainsi le conseil de Vincent Van Gogh à son frère Théo, il se rend à Genève sur l’espace de la Fanzone de Plainpalais qui accueille tout au long de l’Euro 2008 les amateurs de football. Mais ce lundi, en remplacement de Cesaria Evora malade, c’est Bernard Lavilliers qui occupe le devant de la scène. L’écran géant ne servira pas à la retransmission des matches ce lundi soir puisqu’il y a relâche avant les demi-finales. BiBi a déjà vu Bernard Lavilliers plusieurs fois en live, la première à la Bourse du Travail de Lyon au temps de ce bel album que reste son préféré « Quinzième Round ». A cette période, François Bréant ( arrangeur aujourd’hui de Enzo Enzo) et Pascal Arroyo – du groupe Nemo -suivaient Bernard Lavilliers et lui composaient des morceaux forts et intenses.
BiBi était curieux de ces retrouvailles car il avait perdu de vue le Stéphanois qui chantera en point d’orgue de l’année 2009 au Brésil (avec Chico Buarque de Hollanda et Gilberto Gil).
Le concert démarre avec le dernier album « Samedi soir à Beyrouth ». L’assistance est nombreuse. Ce n’est pas la ruée mais l’assistance est nombreuse : 6000 spectateurs pour la Tribune de Genève et le Temps. Genève et les frontaliers français ( 40/50 ans surtout) sont fans.

C’était Lundi soir à Genève.

La dernière photographie de Jim Morrison.

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BiBi n’avait pas beaucoup apprécié le film d’Oliver Stone avec Val Kilmer «Les Doors ». BiBi n’est pas non plus de ces groupies qui hantent la division 6 des allées du Père-Lachaise. Il soupire à ces dévots, ces cocos, ces alcoolos, ces écolos en procession qui viennent se recueillir sur la dernière tombe où l’on cause. Oui, très peu pour BiBi. Si Jim Morrison est un de ses frères de poésie, c’est que le poète américain vit au travers de ses textes, de ses paroles et musique et qu’il a été à l’origine des découvertes littéraires de BiBi (William Blake et Nietzsche en particulier). Rien d’autre. A lire la biographie de Jerry Hopkins, BiBi se rend compte à quel point, pendant toute sa période Doors, le beau chanteur aurait mérité quelques coups pied au cul pour ses conduites inconvenantes de sale gosse et pour ses caprices de star invivable. Nulle fascination donc pour les traits de caractère et les comportements peu dignes de James Douglas Morrison mort en 1971. Voilà : quand BiBi aime bien, BiBi châtie bien aussi !