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Patrick Cohen, le Grand Maître des Matinales de France-Inter, laisse dire, laisse faire et ne régule en rien les temps d’antenne. Plus subtilement, en fin d’émission, il lance le mot «héros» pour caractériser Jérôme Kerviel. Et les «héros», vous savez, il n’y a pas plus grand plaisir dans la vie médiatique que de les dégommer.
A sa suite, Augustin Trapenard, qui deviendra à n’en pas douter le Héros de la Cause Littéraire et qui chausse déjà les pantoufles de Bernard Pivot, en rajoutera une louche. Pour nos deux bonhommes, la Question importantissime, c’est Jérôme Kerviel et son statut de «Héros». Pas du tout le fait qu’une de nos grandes banques françaises se soit sucrée sur le dos d’un de ses traders (5 milliards volatilisés ne les empêchent pas de dormir du doux sommeil des Médiacrates), non, ce qui les offusque et qui résume l’Affaire de cette Société Générale, c’est l’héroïsation éhontée du Trader (avec au passage, une moquerie sur Mélenchon qui le défendit).
BiBi a déjà connu dans une autre affaire ce procédé. C’était dans l’Affaire Clearstream. On pourrait se reporter à un de mes premiers billets et on pourrait juste effacer le nom de Kerviel pour y substituer celui de Denis Robert.
Car ainsi va la manœuvre de ceux qui nous manipulent. Les Médias présupposent que Kerviel est un «héros», le fabrique en ne parlant de lui que sous cette forme. Quand il faut intervenir pour avoir un avis autorisé, tout est en place : celui qui est à critiquer, c’est le pseudo-héros, celui qui nous trompe, qui continue de nous tromper (n’a-t-il pas bluffé le public ? les actionnaires ? les dirigeants de la Société, hein ?) Ce Kerviel est un récidiviste qui se moque de nous, dont il faut se méfier, un roublard qui veut encore nous truander. Méfiez-vous, chers auditeurs.
Et voilà, hop, hop, le tour est joué. Il ne reste plus qu’à Patrick Cohen et à Augustin Trapenard à se parer des habits de Grands Médiateurs au service de l’Objectivité.
En son temps, Denis Robert avait essuyé les mêmes plâtres : on voulait lui faire endosser le costume, le rôle de «personnage» (de romans qu’il écrivait par ailleurs). Voilà ce que j’écrivais à l’époque (avril 2008) sur cette mascarade mené tambour battant par les Chiens de Garde de l’époque (Laurent Valdiguié, Richard Malka, Edwy Plenel entre autres).
«Un personnage est, en deux mots, un ego expérimental. Ce n’est pas une simulation d’un être vivant, c’est un être imaginaire et à ce titre, il peut tout faire, tout dire. Veut-on taire et étouffer le travail de Denis Robert ? Alors, il faut dire que Denis Robert «théâtralise», qu’il est «fascinant dans sa façon de mélanger le réel à la fiction ». Et cette fascination exercée par Monsieur Robert serait de… s’inventer sa propre «mise en scène ». Oui, oui, il est assurément un bon écrivain mais… dans le domaine financier, il est moins intéressant, n’est-ce pas ? Le tour de passe-passe est là, dans ce nœud où Laurent Valdiguié tente de brouiller les pistes en taisant le saut allègre qu’il effectue : il déconsidère le Réel en le rabattant sur l’Imaginaire et l’être quasi-imaginaire qu’est Denis Robert-écrivain-de-littérature. «Denis Robert est un poète. Un Jules Verne de la finance». Edwy Plenel, de son côté, nous joue la même musique : «Denis Robert est l’inventeur de Clearstream».(…) «Personnage» ? Guignol… ? Comme qui dirait : c’est-celui-qui-y-dit-qui-y-est.
Car imaginaires seraient les listings Clearstream et les milliers de comptes ouverts dans les paradis fiscaux consultables sur site ? Imaginaires les transactions, les comptes non-publiés ? Fictifs les 106 pays représentés à Clearstream dont plus de 40 sont des paradis fiscaux ? Créées de toutes pièces les filiales de banques honorablement connues (BNP, Crédit lyonnais et…. Société générale?)?»
«Héros» d’un côté, «personnage» de l’autre. La même posture finalement. Et les mêmes toutous pour défendre les cages dorées des Banques.
Il est 9 heures du matin et, Patrick Cohen, tranquilou, peut aller préparer son émission de demain. Et tranquilou, Augustin Trapenard peut aller nous parler des vrais héros de sa littérature et de tous ses personnages de romans.
En conclusion, je ne sais si Jérôme Kerviel est ou non un «Héros» (et je m’en fous un peu). Par contre, avec Olivia Dufour, Patrick Cohen et Augustin Trapenard, je sais qui sont mes vrais «Zéros».
Augustin Trapenard. Je ne sais pas pourquoi mais je raye mentalement tous les livres et tous les écrivains qu’il propose à la lecture. ;o)
France Inter. J’ai mis longtemps à décrocher mais je n’écoute plus guère. Je n’ai pas trop de goût pour les évangélisateurs. Surtout quand leur bible est le saint Marché.
Il était utile en effet de réagir sur ce sujet. Bon billet. Je suis moi-même également sensibilisé à l’affaire clearstream et à l’ostracisation dont a été victime Denis Robert de la part de ses pseudos « collègues », guère solidaires en l’espèce… Journalistes couchés !
@Un Partageux.
France-Inter, ouais, bof. Des fois, oui. Beaucoup de fois non. Juste que le Sieur Trapenard m’a élu meilleur troll du Web. A part ça, c’est vrai qu’ils sont bien insupportables tous ces grands nigauds. Je rajouterais que je suis allé voir qui était cette insupportable Olivia Dufour et il se trouve qu’elle tient un blog « La Plume d’Aliocha » et qu’en mes débuts de blogueur, j’avais été lui dire deux trois mots sur son blog. Ben, depuis, cette dame m’a bloqué de partout. Comme quoi, chiens ou chiennes de garde, ça continue d’aboyer.
Ah la plume d’Aliocha ! Oui je connais pour avoir lu quelquefois. Même jour où l’ex-PDG reconnaîtra devant la Justice qu’il a raconté des carabistouilles, elle ne sera encore pas convaincue que la banque savait ce que faisait son trader… ;o)
Bien vu comme d’habitude.
Mais où vont ils s’arrêter ?
Quand entendre Valls fait froid dans le dos….
Créer de tels héros revient à faire abstraction de la réalité des faits et à éviter toute analyse de fond sur le dossier.
[…] Ce matin, je suis sur France Inter. On parle de l'Affaire Kerviel. Enfin de l'Affaire de la Société Générale. Douce censure et manipulation : un matin comme les autres. […]
@despasperdus
Très bien résumé. 🙂
J’ai écouté aussi cette émission et la langue virevoltante de cette Olivia Dufour me cassait les oreilles.
La Société générale, victime « innocente » (comme aurait dit Raymond Barre) des turpitudes d’un de ses employés sûrement trop zélé…
Il est amusant d’entendre de telles plaidoiries : la « matinale » de Patrick Cohen, le premier à en rire à tout bout de champ, est un intermède comique à ne jamais manquer.
@DominiqueHasselmann.
Amusant, des fois.
Fatigant, des fois.
Révoltant, souvent.