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C’est vrai que lorsque j’entreprends de petits travaux d’écriture ou un autre boulot – comme installer bêtement des étagères ou piquer des salades dans un alignement, j’ai plutôt tendance à en relever le dérisoire : «Ah, le contentement, ah la satisfaction du travail bien fait, pffttt… Ce bonheur de créer, c’est de la Foutaise pour les nigauds !» (surtout quand un coup de marteau ou une guêpe ne vous ratent pas).
Mais parfois, quand vient le relâchement qui suit l’effort, quand arrive ce moment où je m’aperçois que ce qui s’est écrit sous ma plume (ou sous les touches de mon clavier) s’est approché de ce que je voulais écrire (ou a approché ce que je voulais dire ou faire), je me dis que finalement, non, non et non, j’ai quand-même traversé des minutes heureuses. Oui, il y a eu une sorte de petit bonheur qui est passé et qui restera inégalé. Oui, oui, il y a eu un mouvement, une rapidité qui a frôlé le Ravissement et parfois a touché à l’Allégresse même. Et de conclure – devant ce travail plutôt bien fait – qu’au final, je ne suis pas si… nigaud que ça 🙂
Voilà donc pour ma météo psychique du moment qui oscille entre l’Orage et l’Éclaircie.
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Il n’y a pas d’un côté de menus événements et de l’autre les grandes Questions. Tout marche à l’amble. J’ai pu le vérifier en passant quelques heures sur Twitter. J’avais démarré ma connexion par un pauvre jeu de mot sur le footballeur Messi se rendant au Vatican («On aura tout vu : le Messi à genoux devant le Pape») et j’ai enchaîné aussitôt après en bricolant un montage-photo. J’avais en effet rapproché et accolé deux photographies. J’avais pris la première dans le Souk d’Alep (Syrie) lors de mon voyage d’août 2010. La seconde provenait du journaliste de guerre Jack Hill. Il l’avait prise exactement au même endroit du Souk (juin 2013). Avec cette mise en rapport, cette terrible mise en abîme, j’étais loin de la rigolade. Mais entre ma tétanie devant mon montage et la frivolité de mon précédent tweet, il ne s’était guère passé beaucoup de temps. Deux minutes plus tard, je me remettais à nouveau à slalomer entre légèreté, futilité et pesanteur.
Le temps au dehors s’était aussi mis à mon diapason : passant de l’Orage à l’Éclaircie, du plus noir au plus clair à vitesse supersonique.
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J’ai écouté et ré-couté «La petite mer» de Thierry Titi Robin.
Beauté de toute Mer : son Murmure est celui qui fonde notre Vie (et qui en est même au Cœur). Murmure qui se transforme en gémissement d’aise, en agacement, en grognement de hargne ou en cri d’amour. C’est selon.
Sur l’écran, d’autres – comme Isabelle Pariente-Butterlin – venaient m’offrir une photo Instagram d’apaisement, un ruisseau, des prés à l’herbe verte, des arbres qui nous souhaitent la bienvenue… Éclaircie magique…
Éclaircie magique jusqu’à ce que le tweet suivant n’assombrisse le paysage, délivrant que «93% des cours d’eau en France sont pollués». Mon temps intérieur alors n’oscilla plus : il était à la fois de Rage et d’Orage.
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J’ai reçu une lettre de la bibliothèque m’intimant à juste titre de rendre les livres que j’ai empruntés. La date a en effet expiré et je vais devoir payer une petite amende. Autrefois, j’avais beaucoup de mal avec les emprunts de livres, je détestais les rendre surtout lorsqu’ils m’avaient enthousiasmé, j’avais de gros retards pour leur retour. De plus, moi qui lis un crayon à la main, qui rature, qui souligne, qui écris dans la marge, je me faisais souvent reprendre par les bibliothécaires.
Aujourd’hui beaucoup moins. J’ai peut-être (ap)pris (de) la Distance avec les livres, je suis moins dans la possession et la pulsion de la Propriété. C’est comme pour les Ami(e)s et nos propres enfants : il faut savoir lâcher les livres pour qu’ils vivent leurs vies ailleurs, vers d’autres lecteurs (et l’admettre). Peu à peu, je me suis persuadé qu’à la relecture des mêmes livres empruntés, ceux-ci me revenaient plus riches encore. Pendant longtemps, j’ai donc rendu mes livres à la bonne heure jusqu’à la lettre d’avertissement de ce matin. Jusqu’à cet acte manqué. Comme quoi, rien ne change vraiment…
Sauf qu’en regardant dehors, j’ai vu le Temps me contredire. Bob Dylan avait raison de chanter que «Les Temps changent».
Et le Temps était changeant cette fois-ci : l’Orage était fini et l’Éclaircie allait durer longtemps, très longtemps.
Salut l’ami, j’ai lu pendant mes vacances le recueil de nouvelles. J’ai passé un excellent moment …
Merci, ça fait toujours plaisir le plaisir d’un lecteur avisé. Bien à toi, Camarade.
vive le futile
@willycat
« Vive le futile » ?
Voilà une remarque très… utile ! 🙂
Photos d’Alep avant / après. BiBi comme Barbara.
C’est une pluie de deuil terrible et désolée […]
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre