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Ceux qui suivent Pensez BiBi depuis les premières heures ont déjà eu connaissance de ce Brigand haut-vol de la Publicité Politique, de son trajet, de l’inventaire de ses copains de Droite comme de «Gauche». Le long article qui me tombe entre les mains date de l’époque où Monsieur Fouks, défenseur de DSK et de Cahuzac, «refaisait surface» (mais a t-il jamais été dans le trou ?) Le journaleux du Figaro, Vincent Nouzille, commence donc son enquête sur un constat : Fouks est «un homme influent aux allures de revenant».
Fouks a 54 ans en 2015 et – dixit la légende de la photo du billet- il «cultive soigneusement sa décontraction». Ce bonhomme, c’est Janus : décontracté mais se présentant comme «une teigne». Il a des atouts : il est présent dans 75 pays, il occupe le 11ème étage d’une tour de Puteaux (ça doit classer son homme une tour à Puteaux avec – of course – vue sur la Seine). Plus loin, dans l’article, on écrira en passant que cette tour jouxte celle d’un certain Vincent Bolloré. Vous connaissez, hein ? Bolloré, actionnaire principal… d’Havas.
Il est aussi dit que Fouks travaille avec la publicitaire Mercedes Erra. On ne donne guère de précisions sur la puissance de cette dernière. Au Figaro, les fidèles lecteurs sont censés connaître le Beau Monde. Pas besoin de rappel mais pour le lectorat ignare de mon blog, voilà un billet sur la Dame,«féministe convaincue» mais retenez la leçon, les louloutes, «s’il y a aussi peu de femmes à de hauts postes, c’est avant tout leur faute… à elles». De votre faute, hein ? Compris ?
Les qualificatifs du journaleux sont somptueux. C’est que plus laudatif et plus dithyrambique que le Figaro, y a pas : Fouks est «un faux dilettante», un «nomade» (suffit de regarder les babioles du Monde entier posées sur son bureau). Un nomade donc qui file à New-York, à Davos, à Buenos-Aires, à Kiev avec son ami Victor Pintchouk. Qu’on ne se méprenne pas : ce type de «funambule» n’est ni de Droite, ni de Gauche. Pour lui, la gauche s’arrête à Valls et à DSK. Il prend tout, influe sur tout et travaille comme un fou(ks).
Le Figaro le taxe d’être un «drôle de revenant», un «endurant tout terrain», un «gourou maudit»… Euh… maudit par qui ? Pas par Antoine Frérot (Veolia), ni par Jean-Laurent Bonnafé (BNP), ni par Manuel Valls, son ami de plus de trente ans. Ni encore par Henri Proglio, par Patrick Drahi qu’il a conseillé dans son achat SFR, ni par le cimentier Lafarge aux grandes transactions avec les vilains de Daech. Le bonhomme tutoie sans complexe les journalistes comme les hommes politiques. C’est un «curieux fils de pub», un «homme de réseaux» (on s’en serait douté), un «homme rare à avoir une vision globale de tous les métiers de la com». Y a pas à dire : ce type d’homme est un OVNI, une créature incroyable, un travailleur hors-normes, héros des Temps Modernes, préfiguration de l’Humain 2116.
Mais comme tout homme au sommet (ou en souterrain), Fouks doit pouvoir compter sur des amis (les boss du Cac 40). Mais il a aussi des «détracteurs». Parfaitement, des ennemis ! Des ennemis très vindicatifs qui reconnaissent que «c’est vrai, il a du talent» et que c’est vrai, «il peut sortir à tout moment une idée géniale».
Dans son trajet de Grand Manipulateur, on insiste : évidemment le journaleux exagère beaucoup la terrible souffrance du bonhomme lors de la campagne de DSK, campagne pourtant «minutieusement préparée» mais, heureusement le malheureux Fouks «a gardé son sang-froid». Sur l’affaire Cahuzac, confident et bras droit alors de l’ex-Ministre, le même fils de Pub va minimiser son apport : «Je l’ai juste aidé avec quelques coups de fil». Des pécadilles, vous dis-je.
Après avoir connu les affres de la Communication politique, lucide sur ses deux échecs, notre Stéphane (pourquoi ne pas le tutoyer ?) continue dans l’esbrouffe qui rapporte – pas seulement des profits pécuniaires mais des profits de notoriété. Pour ce fils d’un ancien résistant communiste (il a du tuer le père depuis longtemps), «c’est fini», il a juré «de ne plus se brûler les ailes dans le conseil politique rémunéré». Une vérité… comme celle énoncée par Sarkozy décrétant que «les paradis fiscaux, c’est fini». Défense donc de rire (deux fois).
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Bon, voyons tout cela de plus près et focalisons-nous sur les ami(e)s.
Le travail de notre Stéphane, c’est de faire des petits, d’étendre ses réseaux. Il sème par-ci, par-là des boites de Com, des Agences. Il peut ainsi dire qu’il n’intervient que sur «son temps libre» auprès des politiques. Exemples ? Il a poussé à la création de l’agence Majorelle PR & Events d’Anne Hommel, celle-là même qui a placé ses louveteaux à l’Elysée et qui vient bien entendu du sérail (EuroRSCG). Il a cajôlé Gilles Finchelstein, directeur des études chez Havas Worldwide, détaché à Bercy pour Moscovici et Cahuzac. Il a dirigé le Think-Tank du PS (la Fondation Jean-Jaurès), conseille et roule pour Macron aujourd’hui.
Détaillons ceux qui officient dans les équipes de Havas Worldwide :
Michel Bettan (ancien bras droit de Xavier Bertrand). Anton Molina (ancien directeur adjoint du Medef). Ajoutons encore : Valls bien sur, Sébastien Gros son chef de cabinet, Alain Bauer («criminologue averti consulté autant par Sarkozy que Valls»), Patrick Drahi à qui «il a conseillé d’investir dans les médias français dont Libération», Patrick Kron, patron… d’Alstom, Sacha Mandel qui conseille Jean-Yves Le Drian. Et aussi ce petit inconnu qui deviendra grand : il a suivi Macron dans les bureaux ministériels et organise aujourd’hui En Marche, Ismaël Emelien qui est né chez… Fouks.
Ami(e)s et ex-consultant(e)s : Marie Murault (chez Valls), Marie-Emmanuelle Assidon (chez Bernard Cazeneuve), Mathilde Renoir (chez Marylise LeBranchu), Anne Descamps s’occupait de Macron comme Ismaël Emelien au cabinet du ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique et, aujourd’hui, à En Marche), Marion Bougeard, ex-attachée de presse de Cahuzac, «formée chez EuroRSCG», aujourd’hui au… Ministère de la Culture. Ou Nathalie Mercier, soutien de Jospin et Valérie Trierweiler etc etc.
Les conclusions du journaleux figaresque sur Stéphane sont délicieuses :«En dépit de ses déboires passés, cet acrobate retombe souvent sur ses pieds».
J’avais à peine achevé ma lecture que le mécano de Norauto vint me trouver et lâcha : «En dépit des déboires passés, votre voiture, Monsieur BiBi, retombe souvent sur ses quatre roues».
Ce fut bien la seule bonne surprise de ma matinée.
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J’ai horreur des salles d’attentes avec leurs piles de magazines du Figaro. Jamais un magazine de « gauche », étonnant?
« Saint Augustin écrivait qu’on trouverait au Paradis un dimanche éternel. La vie n’est juste qu’une longue attente jusqu’au week-end. » (Pekka Himanem dans l’Ethique hacker)
Heureusement,L’I-phone (belle invention) me permet de lire partout « Pensez Bibi », la semaine et le week-end. Contrairement à ce que dit la chanson, j’espère qu’on n’ira pas tous au Paradis…pour y rencontrer les Fou(ks) et Cie, non merci!:-)
@RobertSpire.
Rares deviennent les lecteurs de blog.
Du mien aussi.
L’époque de la Belle Epoque des blogs semblent être une époque lointaine.
Heureusement il reste des Robert Spire.
Robert. Je pensais que notre ami envoyait son chauffeur réparer la limousine familiale 🙂
Mais non, il peut ainsi retrouver ses amis 😀
Ceci dit, excellent billet sur un oligarque très influent.