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Lectures tous azimut cette quinzaine. Temps de lectures partagés entre livres d’auteurs de haut-vol et revues de presse alternative. Puis, lecture inédite : dans ma boite aux lettres, une lectrice de blog me déposa le dernier numéro de Femme Actuelle. Alors, voici les extraits les plus précieux retenus. Y sont évoqués le climat des Années 30 entre Communistes et Surréalistes, des propos d’un écrivain qui prend la vie avec philosophie ou encore les flèches acérées du gentil Robert Walser.
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J’ai fini de lire les Lettres de Robert Walser, écrivain de l’autre côté du Lac Léman, lettres pour la plupart adressées à sa copine/maman Madame Mermet. («Dans une histoire qu’une revue féminine de Francfort a publiée, j’ai écrit que pour un écrivain, c’est une chance d’avoir des amies qui lui reprisent ses chaussettes»). Celle que j’ai retenue avait été envoyée à la rédaction d’une revue («Individualität»). Robet Walser donnait ses précieux conseils : «Beaucoup, beaucoup de choses aguichantes, voilà ce que doit proposer une revue. Les lecteurs, pour ainsi dire, sont tous des avachis. Il faut leur faire claquer un fouet aux oreilles».
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José Corti, l’éditeur décédé en 1983, avait écrit ses Souvenirs dans le désordre. Il y racontait les rapports entre Surréalistes et Communistes dans les années 30-35. Au Parti Communiste qui avait le vent en poupe y régnait un détestable courant ouvriériste. L’Alliance des Intellectuels avec la Classe ouvrière était un objectif plutôt de bon aloi mais en pratique, de vieux ressentiments remontaient en surface. André Breton venait de gifler en public Ilya Ehrenbourg, délégué de l’URSS, écrivain et journaliste. «Juin 1935 ! Pour les communistes, il faut le redire, les surréalistes étaient d’insignifiants petits-bourgeois, homme de plume et de parlotes, que la Révolution, qui a besoin de bras, de courage et d’action, doit tenir à l’écart. Ils ne reprochaient rien à Aragon depuis sa volte face à Kharkof et les gages qu’il avait donnés trois ans auparavant mais à Eluard et à Breton, leurs fréquentations mondaines, l’argent qu’ils gagnaient de leur commerce d’objets d’art et de tableaux, ils disaient leur «trafic»»
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Réjouissante lecture que celle du philosophe Frédéric Schiffter («Philosophie sentimentale») qui aimerait voir dans le fatras des thèses de chaque Philosophe la trace d’un chagrin personnel. Sur Montaigne, il écrit : «Ce n’était pas la philosophie qui lui apprenait à mourir mais l’approche de la mort qui lui apprenait à philosopher». Il poursuit : «Piètre consolation. Au lieu d’un doux et bref passage, la nature lui réserva une agonie des plus dégradantes». BiBi ne peut que l’accompagner d’un rire rabelaisien lorsqu’il écrit : «Quelle différence réelle distingue la curiosité du savant de celui du concierge ? En tout cas, chez moi, les deux curiosités n’en font qu’une et j’incline à affirmer que le premier regard que l’apprenti philosophe doit pouvoir porter sur un auteur est celui du domestique qui, entrant au matin dans la chambre de son maître, l’aperçoit en petite tenue».
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Mes pulsions de lecteur se sont portées sur la Presse Alternative (Soutenons-la !). Dans ce billet il sera donc (rapidement) question de Fakir et de CQFD. Dans le numéro de Fakir, une parole d’ouvrier de chez GoodYear : «François Hollande devait faire la guerre à la Finance, il a fait la guerre au Mali. Il s’est donc trompé de guerre». On y lit un portrait de Dame Roselyne Bachelot qui «déclarait son amour pour le Service Public» tout en n’ayant pas trop envie de «choses trop formatées sur France-Télévisions». Aussi alla t-elle choisir la chaîne D8 et ses 20.000 euros/mois. Fakir ajoute les cadeaux-conseils de Rosy parus dans Elle : «ballerines de Pierre Hardy à 650 euros la paire, un bonnet en laine à 250 euros et des bougies Diptyque à 52 euros l’unité».
Sur CQFD, on apprend qu’avec «ses 2400 familles ayant perdu leurs logements en 2012, Rome peut être désignée comme la Capitale européenne des expulsions». Il est peu probable qu’Anne Hidalgo ait rappelé à Ignazio Marino, Maire de Rome, cette vérité insupportable lors de son Gala au Cirque d’Hiver.
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Je ne saurais terminer sans mentionner ma lecture du dernier numéro de «Femmes Actuelles» tombé dans ma boite aux lettres (une admiratrice-BiBi ?). Ce magazine appartient au richissime groupe allemand Bertelsmann qui possède entre autres Gala, Voici, Géo, VSD, Capital, ça m’intéresse, Cuisine Actuelle, National Geographic, Télé Loisirs, RTL Group avec RTL, M6.
Au sommaire de cette Femme très «actuelle», le Top des dossiers va de la Mode à la Beauté, de la Cuisine à la Maison, de l’Actu à la Santé-Psycho, tout cela saupoudré de pages à la pointe de questions sociétales. Bien sur, on y parle des rapports Femme/Homme. Dans ce numéro du 10 au 16 mars, on a droit à un inventaire de conseils relatifs au Code du Nouveau Romantisme. Il y aurait ainsi un Avant («Avant on évitait de trop la ramener/ Avant on marchait au drame passionnel») à l’opposé de ce qui se passe Aujourd’hui («Maintenant, on affiche notre féminisme/ Maintenant on adopte la Positive Attitude»).
Le plus difficile dans ce genre de magazine, c’est quand-même de trouver les articles «sérieux», très souvent confondus avec des encarts publicitaires (pleines pages sur le Lait Nivea, la crème Diadermine, le fond de teint Better Skin, la coloration Dessange etc). J’ai finalement trouvé le Psycho-Courrier (ex-Courrier du Cœur) et la lettre émouvante de Solène exposant son problème à la psychothérapeute-Maison : «Voilà quinze ans que ça dure. Mon compagnon a de grosses envies sexuelles. Il peut même me réveiller la nuit. Le pire, c’est que le plus souvent, le lendemain, il ne s’en souvient plus».
Hein ? Quoi, Solène ? Il a Alzheimer au petit matin ? Alors, chère Solène, suivez plutôt le conseil-BiBi : «Virez votre bonhomme illico et je vous garantis que, là, il s’en souviendra».
Bibi tu as une boite aux Lettres attirante…
Robert Walser mérite d’être plus connu.
Le Surréalisme influença de façon déterminante mes engagements. Montaigne est a mettre dans toutes les mains depuis qu’existe une traduction en français actuel des œuvres de ce philosophe.
Fakir, CQFD,que dire? Qu’il faut s’abonner!
Vive la lecture.
@RobertSpire
Merci pour tes lectures de mon blog.
Voilà qui fait plaisir.
Un de ces jours autour d’un verre à Paris ou en banlieue 🙂