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«Notre monde est un monde de barbares /J’ai appris la condamnation de ce mot, barbare, que je croyais stupide et interdit, terme de mépris des Grecs à l’égard de ceux qui ne parlaient pas leur langue (…) J’écris ce texte pour hurler». Billet Constat 2 (sans résolution)
Barbare : ce terme de mépris se transforma plus tard en bla-bla-bla. Association de la puissance des Puissants (qui nomment ceux à invectiver) avec ce ronronnement constant, ces psaumes du Malheur distillés quotidiennement (le bla-bla-bla médiatique). Hier, juifs assimilés aux rats. Hier, aujourd’hui, tsiganes, Roms, sous-hommes à vilipender, à détruire. Hommes sous le joug revenu de la torture. Vieux à la casse. Jeunes laissés-pour-compte. Au loin, très loin, Banquiers d’affaires à Singapour, Londres, Moscou et Luxembourg. Au loin, très loin, les Actionnaires anonymes aux vies bien rangées.
Ecrire un texte pour hurler. Cette hurlade vient de loin comme l’écrit superbement José Cabanis. Et dans ce même élan, il nous faut entendre le silence des dits-barbares qui n’écrivent pas, qui ne lisent pas, voir leurs yeux rougis, leurs lèvres muettes, il nous faut maudire ce bla-bla-bla-propaganda qui parle à leur place, qui étouffe leurs paroles.
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Des Pas Perdus marche sur les traces d’Hervé Mariton, umpiste. Cet obscur béni-oui-oui de l’Opposition loue le projet de loi Macron «L’UMP n’a pas intérêt à voter contre car cela reviendrait à faire du gouvernement l’otage de la gauche de la gauche, qui veut empêcher à tout prix la mise en œuvre de cette réforme (…) Ne laissons pas le gouvernement à la merci de Melenchon et des frondeurs !» Petit soldat du Bla-Bla-Bla.
L’immigré, ce «barbare» reste celui qu’on n’écoute pas mais qui paye des impôts, celui qui parle jargon et qu’on ne comprend pas, celui dont le descendant a fait gagner la Coupe du Monde de football. L’immigré a été au cœur du discours de Hollande de ce mardi au Musée de l’immigration. Comment ne pas être d’accord avec ces envolées lyriques – «Trop de nos concitoyens se considèrent encore comme des étrangers. Trop de nos compatriotes ont le sentiment de ne plus être chez eux» ?
Mais il me vient comme un doute sur ces bonnes intentions. Un désagrément qui s’installe contre ces Politiques à la lecture de cet interview de Claire Rodier, Ici, pas de bla-bla-bla mais des constats implacables :«Mon propos, rapporte Claire Rodier, n’est pas de dire que la seule raison pour laquelle il y a des contrôles migratoires, c’est de faire des affaires. Mais je pense que depuis dix ou douze ans, ce volet-là est en train de prendre une place de plus en plus importante». Et de citer les mastodontes qui reçoivent l’aval de nos amis Hollandais qui, par leur bla-bla-bla, couvrent les agissements des sociétés Frontex, G4S dont «le chiffre d’affaires augmente de 10 à 12 % chaque année». Conclusion-BiBi : ce bla-bla-bla hollandais, plein d’humanisme et vide de résolutions offensives, ne gênera ni EADS, ni Dassault, ni Simiens, ni Thalès, nos belles et grandes Sociétés toutes embarquées sur le même bateau de surveillance et d’expulsions.
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Rod Le Diazec n’est évidemment pas un plagiaire. Il n’a pas recopié la légende d’avatar-BiBi sur Twitter où je me présente ainsi : «Optimiste de plus en plus inquiet». Il s’agit non de coïncidence fortuite mais d’une rencontre réelle (même si elle reste – pour l’instant – virtuelle). Rencontre autour de cette association qui, de loin, peut paraître incongrue : «Optimiste» et «inquiet». Tout à la fois.
Lier optimisme et inquiétude ne relève pas ici de je-ne-sais-quelle bi-polarité, pas non plus d’un paradoxe intenable, de simagrées politiques, d’introspection de bobo mais d’un continuel rapport au monde. Rapport à la fois nouveau et continu. Rapport d’un monde porteur de Joie – à la condition que la Joie soit fracturée, et qu’on y reconnaisse dessous des empreintes de désespérance.
C’est ce doublon qui nous surplombe. Nous sommes là, agissants, bras ballants et bras baissés, poings serrés et mot hurlants, baîgnés par cette ombre qui fait lumière, dansant désespérément dans ces ombres qui nous rappellent à la basique joie de vivre (Vivre c’est espérer) : joie du nouveau-né à son premier cri, râle d’agonie pour le proche Générique de fin.
Voici, en extrait, la fin de sa préface de l’essai (à venir, OK mais quand ? Où ? Quoi ? Comment ?) «Oeuvrières et Oeuvriers» de l’ami Diazec :
« – Donc, te voilà pessimiste !
– Non. Inquiet, très. Mais optimiste-inquiet car ne cesse de s’inventer l’Espoir. Luttes sociales multiformes, créations collectives nouvelles dans leur esprit, qui s’affrontent à la Bête… et parfois à d’autres inquiets bien trop pessimistes-individualistes, démoralisants. C’est aussi pour eux, mais surtout pour ta génération que j’écris cet essai».
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BiBi attend en vain que le Proprio de la Main de Singe reprenne du poil de la Bête, sachant qu’il se tient là le meilleur blog de littérature de langue française. Et là-dessus, on ne discute pas la place de ce toujours Maillot Jaune.
Un éblouissement chez ETC-Iste avec la découverte d’un certain Billy Childish. Ce merveilleux poème se trouve dans un billet intitulé «C’est ça qui me plait et tant pis pour les emmerdeurs», formidable morceau de bravoure ici mis en ligne. Que dire d’autre ? Ah oui, lire, se taire et méditer sans essayer de la ramener.
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On engueulera Cui Cui L’Oiseau qui ne donne pas de ses nouvelles. On l’attend avec impatience sur les branches Twitter ou sur le tronc de son Blog. Alors mon cher Pic-Vert, c’est quand que tu toques chez tes amis, tout retoqué que tu es, que tu dois être à présent ?
Et, chers lectrices & lecteurs, si vous ne savez pas ce qu’est la «Modernité» y a qu’à à aller faire un petit tout, Rue Affre chez les Bidochon.
«Perdre la Raison», lui, nous parle des fermetures d’usine avec force graphiques (pas ceux de ce pauvre François Lenglet). Des graphiques qui disent la détresse ouvrière («Rien n’est plus terrible qu’une défaite ouvrière») et l’arrogance des Puissants. Des chiffres ? «Entre 2009 et 2014, 1.512 usines ont fermé et 156.595 emplois ont été supprimés».
Et dans ce même billet, on conseillera un arrêt sur cette épouvantable carte de France (reprise de L’Humanité) qui en dit long en faisant court.
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Enfin, pour finir ma tournée, louons le courage de Librelulle qui frotte les parquets (comme aide-domicile) et qui continue de polisher ses petites proses avec ténacité.
Je pense que Cuicui est un oiseau migrateur…
bonjour, merci pour ce billet ,
je ne vais plus sur twitter en ce moment,mais on lit les mêmes blogs….quand je peux.
la maladie de marc emporte tout sur son passage….un oued que personne ne peut contrôler …. Bises
très bon choix. Bon billet. On ne fait jamais assez de promotion des blogs qu’on aime…
Bonjour BiBi. Merci pour le relais. Toujours aussi clean. Pas trop le temps ces temp-ci d’écumer le territoire de la blogosphère), pour cause d’expo collective (peinture-sculpture-musique-poésie) qui me bouffe temps et énergie.
Comme vous je regrette cette absence prolongée de notre plus bel oiseau, j’ai nommé Cui-cui. Entre ennuis de santé (à ce que j’ai lu dans son blog il y a un moment) et lassitude, je pense que cette pause il l’a largement méritée. Lui souhaitant le meilleur, je lui (nous) souhaite un retour fracassant !
Sinon, en ce qui concerne le terme « d’optimiste inquiet », il est l’oeuvre de l’ami Rem*, associé et collaborateur régulier de « Cailloux dans l’Brouill’Art », tout comme son essai « Oeuvrières et Oeuvriers » en cours de finition, ouvrage qu’il publie à compte d’auteur, comme le reste de ses écrits depuis quelques décenies. Une info détaillée sera publiée dans le blog quand il aura mis la touche finale à son travail.
Pour ma part, je me désigne en toute circonstance comme « sceptique jubilatoire ayant marre d’être heureux » (trop c’est trop) et m’amuse dans le polar, dont le premier d’une trilogie (« Il faisait encore nuit ») est disponible aux éditions alternatives Edilivre et dont vous trouverez la vidéo de la bande-annonce dans la caillasse du jour.
@Le Diazec
Merci pour ces infos et succès pour ton Entreprise collective.
Quant à Cui cui, il reviendra… avec son subtil gazouillis à n’en pas douter.
Pour ma part, c’est optimiste de plus en plus inquiet que je suis.
Enfin dites à Rem que même publié – sans l’être à compte d’auteur – reste une sacrée galère. J’en ai fait 5 fois l’expérience…
@GdC
Merci. Je passe régulièrement te voir sans laisser de commentaires.
Sur ton « ami » jgoun, laisse tomber, la maladie est incurable.