AU SEUIL DES LIVRES ET DES JOURNAUX.

 Fatras

Ma dernière semaine où je me suis abruti de textes, sautant des pages de Serge Daney au Canard Enchaîné, retrouvant de vieux signes de lecture soulignés au stabilo. Beckett, Jacques Dupin, la poésie, la prose, toujours.

Numériquement vôtre.

Cédric Biagini vient de faire paraître un livre aux Editions L’Echappée. Il relève un mot d’un ponte de Sun Microsystème pour dire l’emprise numérique, pour démontrer que les Nouvelles Technologies ont colonisé nos vies (titre de son livre) : «Nous engageons nos employés par ordinateur, ils travaillent sur ordinateur et ils sont virés par ordinateur». Et BiBi de rajouter : «Par quoi apprendrez-vous la parution de ce livre de Biagini ? (voir mon billet sur un de ses articles )… Té ! Par l’ordinateur, voyons». Source : Le Canard Enchaîné du 30 janvier 2013.

Promoteurs et mots tueurs.

Les promoteurs de l’extraction du gaz de schiste sont bien embêtés car le mot «fracturation» – qui rappelle fracture, guerre, facturation et prix à payer – ne leur convient pas du tout. Ils cherchent dans les vocables le mot le plus adéquat. Pour l’instant, ils cherchent, ils forent pour trouver la faille dans le vocabulaire. Source : Le Canard Enchaîné du 30 janvier 2013.

Le morpion.

Toujours tiré du Canard Enchaîné de cette semaine : «Quel est l’animal qui peut changer de sexe en deux secondes ?» Pour la réponse, se raccrocher au titre du paragraphe.

La TV ? Une grande famille.

L’ex-PDG d’Arte, Jérôme Clément, a remis les insignes d’Officier des Arts et des Lettres à Philippe Chazal, ex-collaborateur de sa chaîne qu’il vira pourtant faute d’audience. Petit détail : Philippe Chazal est le frérot de Claire.

Admirateurs de Nico.

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«Ils savent qu’elle fut fauchée la plus grande partie de sa vie, qu’elle faisait peu de concessions, qu’elle aimait Goethe, et que chaque matin elle chantait tout son répertoire, très fort, et que les voisins ne se plaignaient pas». In Serge Daney («La Maison Cinéma et le Monde» POL)

François Truffaut.

A Aline Desjardins qui l’interroge en 1971, Truffaut raconte : «J’allais faire les courses le matin, je devais rapporter le lait et le journal. Dans la rue, je lisais déjà, ce qui fait que je connaissais le journal avant mes parents, avant d’en entendre parler par eux, je savais donc quels spectacles se jouaient à Paris, principalement les films». In Serge Daney («La Maison Cinéma et le Monde» POL)

Ecrire, comme à 20 ans, sur un ring…

Boxe

Jacques Dupin est un poète méconnu, il est mort le 27 octobre dernier à Paris. Dans la correspondance entre Maurice Blanchot et Pierre Madaule (Chez Gallimard), j’ai relevé de ce petit extrait de L’Echancré (POL, 1991) : «Ecrire entre les cordes, écrire, comme à vingt ans, sur un ring, dans les banlieues, arcade ouverte, dans le décompte des secondes… à présent, dans le décompte des années, plus sordides, plus échancrées, sans coquille sur le sexe, sans résine sous le pied… » Il y a des boxeurs-poètes au-dessus du lot, ils ne boxent pas dans la même catégorie que les plus communs des poètes.

Question de temps.

Dans le livre de Claude Burgelin (Critiquer la Critique ? Presses Universitaires de Lyon 1994), j’ai retrouvé cette entame d’article écrit par l’artiste-peintre-dessinateur Pierre Gaudu :

«J’ai fait le deuil, ces dernières années, d’une certaine forme de reconnaissance, d’une certaine critique trop complice à mon goût d’un système médiatique moderne, lié à l’argent, au pouvoir et aux institutions. Cela n’a pas été sans souffrance, j’y ai mis le temps nécessaire, car c’est un vrai travail. Mais aujourd’hui, je me trouve, de ce fait, plus libre dans ma création».

Samuel Beckett.

beckett

Et puis, oui, Beckett : « Quand je suis dans la merde, je chante ». Allez, chers lecteurs & chères lectrices ! Tous en chœur : «La la la la la, la, la la lalère… »

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