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Les Ondes, les Ecrans à Haute définition, les Journaux en ligne et les Gazettes de papier n’ont eu que le Congrès de Reims en bouche (ou à la bouche). Les Socialistes ont occupé le haut du pavé médiatique et les innombrables commentaires sur leurs querelles intestines ont ravi les Congressistes rémois. Pour ceux qui hausseraient les épaules devant le constat, BiBi rappelle qu’il y a toujours beaucoup de plaisir dans l’ostentation et l’étalage de la Souffrance.
Deux sondages de fin de semaine dernière sont venus jeter de l’huile sur le feu et donnent à penser à BiBi que Little Nikos remportera haut la main les prochaines élections de 2012.
Dans le sondage TNS-Sofres du Monde de vendredi, 55 % des personnes interrogées pensent que le PS traverse une « crise profonde et durable ». Seulement 31% continuent de lui faire confiance pour la lutte contre le chômage et 34% pour le pouvoir d’achat. Les sondés, pour 72% d’entre eux, jugent que le parti d’opposition est « plutôt pas très dynamique ». Dans un autre sondage – celui d’Ouest-France Dimanche – seulement 45% des personnes interrogées considèrent que le PS est proche des préoccupations des Français et ils ne sont que 42% à penser qu’il s’oppose suffisamment au gouvernement.
Il n’y a que les instances du PS qui ne se rendent pas compte du décrochage de la France sociale et qui sont aveugles devant le désespoir des couches sociales qui sont ainsi laissées à vau-l’eau ou/et à des protestations corporatistes sans débouché politique.
BiBi a cherché les raisons de cette distance qui se creuse entre le PS et les catégories populaires, distance qui verra Little Nikos en recueillir l’usufruit électoral en 2012.
Il s’est penché sur la composition sociologique du Parti Socialiste et a retrouvé l’enquête réalisée en 1998 par Henri Rey, chercheur au Centre de Recherches politiques à Science-Po : 10% d’ouvriers parmi les adhérents en 1985, pourcentage qui descend à 5% en 98 (et toujours en diminution aujourd’hui). Les chômeurs, les salariés en situation précaire sont aux abonnés absents. Seuls les fonctionnaires sont là, piliers de Ségolène Royal, mais ils glissent doucement vers le Modem.
Constat d’importance, constat inquiétant donc : les catégories du populo sont loin, très loin d’être acquis au premier parti de gauche.
Rajoutons que la moyenne d’âge y est de 55 ans avec 40% de retraités chez les cotisants ! Autre fait à noter : alors que la France n’a que 29% de bacheliers, le PS compte 66% d’adhérents détenteurs du diplôme. BiBi demande aux lecteurs de ne pas comprendre trop vite : il n’a rien contre l’effort intellectuel et aime bien la France-Senior, si inventive lors des luttes des Juniors contre le CPE par exemple.
Certains se veulent optimistes. Il y a, disent-ils, « des militants socialistes dans les syndicats ». Mais BiBi remarque que dans la rue, ils taisent leur appartenance (pas de banderoles le plus souvent) et qu’ils n’ont pas un mot (d’ordre) de leur Parti pour éviter le fractionnement et l’éparpillement des luttes. Les Optimistes disent encore qu’il y a aussi « beaucoup d’élus dans les collectivités ». BiBi veut bien l’admettre mais tous ces élus locaux ne pensent que réélection personnelle, positionnement tactique personnel, stratégie personnelle.
Autre constat notable (Source « Le Monde Diplomatique » article de François Ruffin) : les adhérents socialistes sont davantage à l’abri de la concurrence internationale avec leurs diplômes de grandes et moyennes écoles, avec leur âge Senior, avec leurs activités plutôt protégées… pour l’instant. Tout cela entraîne une indifférence politique et militante à l’égard des classes populaires, à l’égard de leurs tourments dans la tourmente de la Guerre économique impitoyable.
En tous les cas, il y en a un qui se frotte les mains. Les Américains ont un adjectif pour lui : « Little » et les Dieux grecs l’ont affublé d’un joli prénom : « Nikos ».
Si je te suis bien, enfin plutôt l’enquête du monde diplomatique, le PS est plutôt un parti de vieux, d’intellos, et de fonctionnaires. Ok, d’accord pour la centaine de milliers de militants que compte le parti. Mais le PS se définit bien au delà de ceux qui paient une cotisation. Il y a aussi des gens comme moi, ceux qu’ont appelle les sympathisants. Et eux, nous, sommes des millions. Des vieux mais aussi beaucoup de moins vieux, des jeunes mêmes. Il y a parmi nous des intellectuels mais aussi beaucoup de gens qui lisent Marc Levy, et même des gens qui ne savent pas lire. Il y a des fonctionnaires, mais aussi des chefs d’entreprises (enfin pas beaucoup, c’est vrai !), des employés, et même des ouvriers. Nous, les sympathisants socialistes sommes beaucoup plus bigarrés que l’étude du Monde le laisse entendre. Nous sommes là, nous observons, parfos euphoriques, mais le plus souvent désespérés. Alors, au train où vont les choses, je suis d’accord avec toi, Sarko n’aura même plus besoin de faire campagne en 2012. Et ça, c’est juste hors de question.
Il s’agissait de s’arrêter sur une face peu montrée dans les médias, de dire quelques mots sur la composition interne du PS et non sur sa base de masse. Le PS reste un parti à l’audience populaire et la reconstruction de la Gauche passe évidemment par sa présence (militante et sympathisante). Maintenant il s’agit de savoir de quel côté penchera le navire au moment des projets : ratisser du côté Modem ? S’allier avec la gauche de la gauche ? A eux de voir. Pour BiBi, c’est tout vu : il attend le navire à gauche de la gauche.