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L’article s’intitulait : «Biennale de Paris. Juliette Binoche au Pays des Merveilles ». Je dois avouer que mon attention avait été plutôt attiré par le nom de l’Actrice (pour qui – hou hou – j’ai un petit faible) que par les péroraisons de la Chroniqueuse. Toute «lumineuse», Juliette portant «saphirs et diamants de Bulgari» et un «somptueux collier». Nul doute qu’à cet instant-là, notre actrice était loin de penser aux Opérations humanitaires dont elle est le symbole (marraine de six enfants au Cambodge, soutien aux Reporters Sans Frontières emprisonnés).
«Les dominants occupent une position sociale qui interdit de donner de soi une image dégradée. Tenir son rang en toute circonstance. Ce qui suppose de maîtriser l’outrage des ans, d’affirmer ainsi son pouvoir sur le temps» (1)
Le Capitalisme tout-puissant nous promet la Beauté éternelle mais il est à parier – crédules que nous sommes – qu’il nous fera aussi croire un jour à notre Immortalité. Mais regardons ces visages et suivons encore Monique Pinçon-Charlot (1) : «Le sentiment de puissance que génère l’abondance de l’argent incite à intervenir sur les stigmates du corps, qu’ils soient de naissance ou le fruit des vicissitudes du temps».
Visages botoxées. Lèvres gonflées. Rides désespérément combattues. Peaux lisses. Noeuds paps, chemises exrêmement blanches. Très souvent, avec l’appui du journal et de sa Section Photoshop, on gomme les fatigues du Temps. Le compte-rendu donne à voir les tenues de nos Héros. Ailleurs que sur le support-papier (page Web de Paris-Match), on insiste sur le vêtement (féminin), ce vêtement qui cache l’outrage des années, qui dissimule les peaux flasques, les rides profondes, les ceintures abdominales ou que sais-je encore.
Lisons : «Parmi les invitées, Natalia Vodianova, âgée de 32 ans, avait choisi une longue robe blanche, dénudant son épaule gauche. Deux couleurs qu’avait aussi privilégiées Juliette Binoche qui apparaissait dans une longue jupe fendue noire et un chemisier blanc ouvert sur un soutien-gorge noir. L’actrice de 50 ans avait orné son cou d’un superbe collier de pierres précieuses. Fleur Pellerin, la nouvelle Ministre de la Communication, avait quant à elle tout misé sur le blanc avec une robe bustier courte, assortie d’un serre-tête fleuri. Bernadette Chirac, elle, arborait une robe bleue au corsage agrémenté d’un gros nœud».
Regardons ces visages, ces corps et tentons de les (re)connaître.
D’abord un homme (et deux femmes) politiques. Laurent Fabius, habitué de la Jet-Set, paradant dans les Salons, les Rencontres. Est-ce au titre de Ministre des Affaires étrangères qu’il est présent ? Non, Monsieur est féru d’Art, de Collections, de Ventes (comme son fiston). Sa présence marque une fois encore ce Medley né sous l’ère-Tapie dans les années 80 entre Politique, Mondanités et Argent. «Les alliances entre la politique et l’argent ont toujours existé, mais elles sont devenues plus cyniques, on les affiche aujourd’hui sans complexe. Cela crée de la violence symbolique, très fortement ressentie par les dominés, dont une partie vote, a voté pour le Front National» (1).
Monsieur Laurent Fabius, marié depuis 1985 avec Marie-France Marchand-Baylet. Baylet, ça vous dit quelque chose. Baylet Jean-Michel ? C’est ce socialiste, Directeur de la Dépêche, Président des Radicaux de Gauche, qui avait perdu son poste de train-train de Sénateur du Tarn et Garonne et qui s’en alla pleurnicher dans les jupons de Hollande.
Pas n’importe qui ce premier mari de notre Marie-France. Il plaça son ex à la tête du Comité financier du groupe La Dépêche du Midi. C’est elle qui créa une Fondation pour aider les pauvres étudiants de Midi-Pyrénées en siégeant au CA de l’Université Toulouse 1 et en trônant à la tête d’Hima Media. On rappellera pour mémoire que nos ex-mariés furent condamnés par la cour d’appel de Toulouse pour abus de biens sociaux, à des peines d’emprisonnement avec sursis, car ils s’étaient octroyés des avantages dans les années 1990, sur le budget de La Dépêche (mars 2003). Et on notera encore que le fiston, Jean-Nicolas Baylet – c’est comme ça la transmission dans les Dynasties françaises – fut nommé Directeur général adjoint du groupe et directeur de la publication (septembre 2012)
Autre politique d’importance : Fleur Pellerin, Ministre de la Culture et de la Com.
On connaît sa féroce envie de notoriété, rappelée dans un billet du Canard Enchaîné. On l’a remarquée encore tout dernièrement aux côtés de Valls et de Zahia pour l’inauguration de la Fondation Vuitton. Mais ce qui attire l’œil, c’est le commentaire de la chroniqueuse, un commentaire qui clôt l’article. Fleur est présentée comme «discrète et souriante» qui fait le «tour de l’exposition» mais, qui, «studieuse ne resta pas au dîner». Ces importantes personnes ont vraiment toutes qualités surtout celle-ci : l’acharnement au travail. La preuve ? Fleur laisse tout ce beau Monde, refuse un repas de très haute saveur pour s’en aller servir l’Intérêt Supérieur de la France et de ceux qui l’habitent. Pas magnifique cet état d’esprit ? Gloire à elle ! Elle mériterait bien un beau bouquet, notre Fleur !
Et puis, il y a l’incontournable Bernadette Chirac qui s’y connaît en mondanités et en connaissances.
Rappelons que Bernard Arnault embaucha Madame un temps à LVMH et qu’elle a le bras long pour s’immiscer dans le Cercle des Grands Mécènes. De quelle façon ? Il suffit de lire cette petite phrase : «A la table d’honneur (SVP !) elle partit rejoindre son amie Maryvonne Pinault». Une amitié durable, déjà soulignée par BiBi dans des temps anciens (2009)
Mais de mécènes il n’y eut pas que du Pinault. Il y eut aussi la Famille Arnault. Et dans la Famille du Mécène célébré par l’Artiste Hollande, je tire la carte du fiston de la Dynastie : Antoine Arnault (et sa bien-aimée Nadia Vodianova).
(1) Tous les extraits cités sont tirés du livre de Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon. L’Argent sans foi ni loi. Editions Textuel.
(A suivre).
SECONDE ET DERNIÈRE PARTIE DE CE DÎNER DE GALA, CLIQUEZ ICI.
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