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Divergences mais sur une même longueur d’ondes.
Même longueur d’ondes
mais divergence.
Oui, c’est à propos de «Salopard».
Je n’ai pas aimé cette qualification hors champ politique de «salopard». Comme je n’aime pas les blogueurs qui – en lieu et place de l’incontournable férocité d’un débat – fuient le tranchant de la Pensée pour danser et rigoler sur l’insulte. Je n’aime pas qu’on me traite d’«andouille» ou de «connard» car je me sais capable de le dire moi aussi en écho et en réponse (pas très grave mais peu reluisant) et peut-être même (plus grave) de l’écrire.
J’ai peur : je n’aime pas avoir à lire ceci :
«Dans ces 17 salopards, il y a un Français, il a un nom, il a une adresse» (François Delapierre, secrétaire du Parti de Gauche).
Qu’une politique s’incarne dans un ou 17 noms, qu’elle soit attaquée, prise d’assaut, on ne peut que suivre. Mais je n’aime pas les applaudissements unanimes qui suivent.
Je n’aime pas donner des armes à nos adversaires.
J’aime l’argumentation subtile qui démolit, la conviction tranquille qui peut l’emporter, l’humour comme plus grande et plus belle arme offensive, j’aime la ruse de l’enfance qui lézarde les vilaines Pensées de l’Autre, j’aime la Flèche qui tombe juste, qui touche, qui fait réfléchir.
Je lis ceci : «Après tout, appeler un chat un chat et Moscovici un coquin ne relève que de l’évidence» (Bernard Langlois). Je n’aime guère ces jugements hâtifs, ces constats d’évidence.
Car le mot «évidence» est le Maître-Mot de l’Adversaire.
Et justement, toute Pensée (dite d’avant-garde) doit s’en situer à l’opposé.
Toute Pensée à naître doit se méfier de l’évidence.
Doit s’en méfier comme de la Peste.
Elle se doit de percer l’évidence à l’Infini, de se construire contre.
Non, non et non, «appeler un chat un chat» ne relève pas de l’évidence.
Je préfère voir ce félin descendre des lignes de Pablo Neruda et lire l’Étrangeté dans ses yeux perçants :
«Je ne connais pas le chat.
Je sais tout de la vie et de son archipel
la mer et la ville incalculable
la botanique
la luxure des gynécées
le plus et le moins des mathématiques
le monde englouti des volcans
l’écorce irréelle du crocodile
la bonté ignorée du pompier
l’atavisme bleu du sacerdoce
mais je ne peux déchiffrer un chat».
Voilà pour l’évidence (féline). Il y a bien sur le Fond, c’est ce qui importe, diront les Voix du Fond. Lisant ce billet de François Lapierre, je n’aurais rien d’autre à rajouter : l’homme politique Moscovici et ses actes sont plutôt finement analysés.
Seulement, il y a aussi la Forme. Et ce «salopard» descendu oralement de la Tribune m’est insupportable.
Et si les Partisans du Fond considèrent la Forme comme subalterne, négligeable, secondaire, alors il faut s’inquiéter. Car, à négliger la Forme, on consolide le Slogan. La Forme porte en elle un potentiel de nouveauté, de radicale nouveauté. C’est elle qui porte le Fond, c’est elle qui le rend audible, compris, offensif.
C’est elle qui le transfigure.
A propos de « chat », il y a ceux-là… (merci à l’intervenant sur le « Grand Soir » qui l’a déposé).
http://www.youtube.com/watch?v=T77UyD9EqME
Le terme « salopard » n’est plus aussi négatif qu’autrefois. C’est pourquoi je pense qu’on a fait trop d’honneur à 17 personnes. En même temps, ces 17 personnes ne sont que le sommet visible d’un iceberg énorme et répugnant qui fait des ravages dans le monde entier. Problème, une majorité de personnes dans « notre Monde Occidental » ont une petite part de responsabilité, en ne mettant dans l’urne que les bulletins correspondant au $¥$T€M€. Si Besancenot avait été élu en 2002, la donne n’aurait-elle pas été différente ? Pour reprendre l’analogie de la vidéo, parmi les chats, il y avait tout de même quelques souris….
@babelouest
Que le terme « salopard » soit négatif +++ ou —, je ne sais. Il est cependant suffisamment fort pour que je m’interroge sur le sujet énonciateur (pas rien : c’est le Secrétaire Général du PG), sur le lieu (Tribune du Congrès du PG) avec la distance d’un discours pesé, pensé, rédigé, corrigé.
Je n’en ferais pas un fromage mais j’ai du mal à accepter.
J’ai l’impression de ressembler à mes pires adversaires qui ont l’invective à la bouche.
Du « salopard », j’en donne en privé, en comité amical, en discussion vive et vivante.
Mais là, il s’agit d’un porte-parole. Dans ce cas précis, il ne porte pas ma parole.
Ni plus mais ni moins.
Je vais taper dans l’eau, mais taper quand même.
Ils peuvent nous asservir, nous réduire en esclavage toute une vie, nous abrutir à longueur de journée, nous exploiter, nous réduire à néant, nous traiter comme des bêtes, ils peuvent nous broyer, nous imposer tout, nous voler impunément, nous moquer, nous priver du savoir, nous ôter tout espoir, ils peuvent nous maintenir sous leurs bottes, nous faire croire ce qu’ils veulent, nous contrôler à leur guise, ils peuvent faire ployer nos nations, nous dicter leur conduite, nous faire la leçon, nous regarder de haut, nous mépriser, nier jusqu’à notre humanité, nous torturer, nous diviser, ils peuvent nous retirer nos droits, piétiner nos constitutions, s’assoir sur notre démocratie, nous sacrifier, nous humilier, nous dépouiller de tout, ils peuvent.
Mais pour peu que nous ayons l’affront de hausser le ton, de dire ce que nous voyons, à tort ou à raison, nous serions des voyous sans foi ni loi ?
La forme n’a rien de subalterne, celle-ci convient.
On est trop gentil à gauche.
Dans les médias je n’entends jamais de véritables discours de gauche argumentés.
Dans la vraie vie je n’ai jamais constaté un quelconque impact d’une argumentation de gauche.
Dans toutes les entreprises où j’ai travaillé la majorité s’est toujours ralliée au discours patronal. Dans la dernière, une filliale française de Shangaï Express, qui a subi 3 PSE depuis 2002 et qui depuis 3 jours s’est déclarée en cessation de paiement (alors que le groupe est multi milliardaire), la majorité des employés a toujours non seulement rejetée les arguments de gauche mais insultée ceux qui proposaient des solutions alternatives censées, argumentées et parfois approuvées par les autorités. Il y a 3 ans la CGT avait monté un dossier (avec des industriels du coin) pour diversifier notre activité vers les technologies vertes (qui pèsent dans notre département d’un bon milliers d’emplois)et ainsi de préserver chez nous un minimum de 110 emplois.Et bien la majorité des employés (la plupart des ouvriers partis à Pôle Emploi depuis??) a crée un Comité anti CGT qui a usé d’une violence verbale inouie et de menaces diverses pour un PSE qui a envoyé dans la galère plus de 500 personnes!
Doit-on utiliser les mêmes armes que l’adversaire ? Je m’interroge… ce qui est en soi une réponse !