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Je pensais à ces enfants en « péril » scolaire, catalogués dans les appréciations professorales, je pensais à tous les mots-guillotine qu’ils ont du entendre, à ces couperets qui ont tranché leurs langues, aux verdicts meurtriers de l’école où ils sont passés avant de trépasser. Je pensais à tous ces insupportables discours d’«intégration », à ces bla-bla millénaires sur le Devenir scolaire (Travaille mon p’tit gars, tu seras récompensé), à ces péroraisons laïques (autant de sermons assassins contre ces Malchanceux), à ces fanfaronnades satisfaites sur la pseudo-Egalité des Chances.Voici quelques textes de bravoure (de courage) et d’acharnement…
Voici quelques textes de bravoure (de courage) et d’acharnement qui viennent dire tranquillement et terriblement que la poésie n’a rien à voir avec les Gens lettrés. La grammaire de ces Jeunes Poètes explose les contraintes, franchit en border-line les barrières, pulvérise et cloue au piloris ceux qui jouent l’Intimidation normative.
A leurs lectures, vous verrez, il se passera quelque chose d’important, de très important : entre leurs proses (un lien invisible et présent, une mémoire commune, des fondations célestes), entre nous et leurs textes, entre eux et nos oreilles (elles murmurent fort ces pépites qui palpitent). Ces enfants (soi-disant derniers de la Classe) nous laissent sans voix car ils n’ont eu cure de ce qu’il faut faire et écrire, ils ont fait Désordre dans leurs nuits, oubliant tout Ordre du Jour.
Ils s’appellent Mohamed Bouchta, Louis Casarin, Martial Gonin, Miloud Khalouta, Roland Venet. Je ne sais qui ils sont, ce sont juste des enfants d’une Génération 70/80, je ne sais ce qu’ils sont devenus mais leurs textes nous parlent encore intensément. Soyez prêts aux tremblements de leurs feuilles et soyez – comme eux – intrépides devant les tremblements de la terre qu’ils ont fait tourner.
Voilà la première livrée sur l’Amour, sur l’Immigré, sur la Frayeur. D’autres de leurs textes suivront :
*
L’Amour
J’aime les ruisseaux qui traînent dans les paysages de mon cœur.
(Louis Casarin.)
L’Amour
L’amour est une chose qui s’arrête
jamais on ne sait pas où elle se cache
On ne sait pas où la trouver, parfois elle fait de belles choses
mais il arrive qu’elle n’a plus de larmes
alors elle s’éteint petit à petit
et elle s’évapore à jamais
Au revoir l’Amour.
(Louis Casarin.)
L’immigré
L’immigré, homme d’ailleurs
homme à être bon travailleur
Il vient en France
chercher délivrance
Malheureux sans ses enfants
joyeux avec les gens
aimable avec le monde
attend d’être pris de ce monde.
(Mohamed Bouchta.)
La frayeur
La frayeur est une peur
elle passe ici
Elle passe la bas
Elle ne fait que passer
Je l’ai vue
SON temps est de courte durée
Parfois elle court
Parfois elle marche et s’arrête
Je la connaît bien
Elle me rend parfois visite
Je dis Frayeur en pensant
a l’oiseau tombé du nid
Je me retient de penser
Parfois je ne peux pas
Elle s’empare de nous
des dents claquent et des genoux tremblent
Ah il aura tenu presque deux mois ! Mais, après avoir pensé que l’annonce du premier avril serait poissonnière, je me suis dis ensuite que ce serait un serment d’ivrogne.
Deux mois sans boire, heu pardon, sans donner de nouvelles sur le blogue !
Maintenant qu’il a repiqué au poison, on ne va plus l’arrêter… Garçon, l’addiction s’il vous plaît !
Bon retour parmi nous !
@partageux
« On ne va plus l’arrêter » ? écris-tu.
Pas si simple car il y a toujours, par dessus mon épaule, ce Surmoi exigeant et autoritaire qui vient me dire régulièrement : « BiBi, je vous demande de vous arrêter ».
@ BiBi
Et il y a cet autre double qui dit : bon, je ne vais pas m’astreindre à pondre X billets par mois mais je ferais bien un petit billet pour raconter ceci, pour dire mon enthousiasme pour cela, pour hurler mon dégoût d’autre chose…
@Partageux
Jamais – sauf justement les derniers mois – je me suis dit » il faut m’astreindre à faire X billets par mois ». Même surpris par le nombre, je ne me suis jamais considéré comme un Stakhanoviste à qui mon Surmoi demanderait du rendement. J’en suis même le premier étonné car j’ai carburé à la Jouissance d’écrire ( et non forcément au plaisir).
Mais c’est vrai qu’en jachère, on prend du temps ( un autre temps), on redécouvre autrement les choses, on hurle et on trépigne d’une autre manière.
Et surtout, on découvre l’effet revigorant d’écrire par ailleurs ( en écriture romanesque par exemple).
Alors ce billet n’est pas forcément… une remise des pieds à l’étrier du blog.
Mais chacun sait comme le Vent peut tourner. Demain, j’aurais – peut-être – un autre Discours. 🙂
ca me fait un grand plaisir : comme il est doux d’être bercée de beaux mots et de belles pensées.
Oh, que j’ai bien fait de passer voir si BiBi était sorti de sa léthargie, et oui !
On ne m’a jamais compté parmi les derniers, j’étais naïvement fier d’être parmi les premiers, je ne m’en veux pas ; on m’a rarement vu faire les « devoirs » de mon plein gré aussi, quand je consentais à les faire ; souvent j’apprenais l’existence du « contrôle » devant la porte de la « classe ».
Cette année là j’étais en pension, je me connaissais, je savais que pour m’ouvrir les portes de l’avenir il fallait me concentrer un peu. Tout était possible, je n’avais qu’à choisir.
Perdu dans les limbes du temps, ce texte insignifiant par qui tout arrive ; mais je m’en souviens. J’y dénonçais la stupide exigence d’écraser son prochain pour grimper dans la hiérarchie sociale.
Un camarade de chambrée, à sa lecture, sans mot dire, l’accrocha bien en vue dans le dortoir, que chacun sache que la seule exigence à laquelle il est tenu est d’être lui-même.
Cette année là mon choix fût de claquer les portes de l’éducation nationale, sans aucun diplôme en poche, au grand désespoir des équipes pédagogiques qui ne comprenaient pas, qui ne comprennent toujours pas…
Tous les autres sont restés là-bas, perdus dans le temps et la terre a continué de tourner.
@Arthurin
Merci pour ton témoignage.
Salut tout le monde sa fait bizarre de voir avec du recul,un article de 1976, de moi et mes anciens camarades. J’aimerais les revoir. Je lance un appel à tous ceux qui ont connu Patrick lopain, l’instituteur aux Prado de Sébastien gryph dans le 7eme. Pour ceux qui me connaissent ou reconnaissent, envoyé moi un message sur ma boite mail, cela me ferait un très grand plaisir pour des retrouvailles.
Miloudkhalouta@gmail.com merci a vous tous
@Miloud Khalouta
J’espère que votre appel sera entendu. J’ai connu un peu Patrick Laupin du temps de la Croix-Rousse et des parties de boules lyonnaises sur la Place Tabareau. Oui ce serait bien que l’un des lecteurs (ou lectrices) de BiBi s’en souvienne et vous écrive. Vous dont les poèmes ( cités dans mon billet) m’ont fortement marqué. 🙂
Moi aussi je l’espère que l’on me recontacte, @bibi pouver vous me ecrire le poèmes cité dans mon billet svp. Est ce que vous (@bibi),m’aviez connu.
@Miloud Khalouta
Non, je ne vous ai pas connu si ce n’est par vos poèmes mis en page dans un ouvrage collectif qui s’appelait « Mémoire Commune » et par le livre de Patrick Laupin qui s’intitulait « Le Courage des Oiseaux » ( dont je parle aussi dans un des billets de mon blog).
Lire ici : http://www.pensezbibi.com/categories/photos-cinoche-peinture-et-videos/les-grands-oiseaux-dans-le-ciel-61
Je vais essayer de retrouver vos poèmes et de vous les envoyer en fichier joint.
Bien à vous.
Merci Bibi