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Artaud.
Artaud découvert sur les bancs du lycée avec un gros livre d’Alain et d’Odette Virmaux (si je me souviens bien). Artaud : Flèche de feu minant, illuminant mes nuits. Un cataclysme. Des textes au-delà des critiques où il y aurait à trancher entre le Beau et le Pas-Beau, entre le Pas Mal ou le Très Bien et bla-bla-bla et bla-bla-bla.
Une seule phrase d’Artaud et c’est toute la Littérature qui vole en éclats… en éclats d’une féroce Beauté qui ne demande ni une adhésion, ni des propos laudatifs : ça vous emporte, vous secoue en tous sens, ça vous vrille, vous tord, vous tourbillonne, vous blackboule, un point c’est tout. Reprenant le Tome XIII de ses Œuvres Complètes, je me suis à nouveau immergé dans son Van Gogh, le Suicidé de la Société (encore un écho, avec ce Van Gogh qui me fit voyager jusqu’au Musée du peintre à Amsterdam).
Il me faut vous l’imposer avec ces deux extraits aiguisés comme une lame. Une lame qui vous prend à la gorge et ne vous lâche plus.
Sublime ! Pas une ride ! L’éternelle jeunesse, en somme !
« Quand on a lu Artaud, on ne s’en remet pas. » écrivait A. Jouffroy. A 15 ans. Je l’ai d’abord vu en Marat dans le film d’Abel Gance. Plus exactement j’ai vu avant le film une photo d’Artaud dans un exemplaire (dédicacé de Gance)du scénario de son Napoléon. Ce bouquin avait atterri par le plus grand des hasards dans la bibliothèque de ma mère…Depuis je l’ai perdu et j’espère qu’il a encore semé dans d’autres têtes.
@Robert Spire
Oui dans Marat. Me souviens d’avoir vu ça au Ciné club de Claude Jean-Philippe. Dans sa baignoire. Torchon autour de la tête. Et puis ses Tomes volés chez le libraire de Roanne. Et puis son enregistrement sur son Jugement. Et encore les anecdotes autour de sa sortie de Rodez ( par Adamov et Marthe Robert).
Et surtout le Grand Chamboulement de ce Texte sur Van Gogh.
Aujourd’hui, il pleut. Je lis Charles Juliet (vivant). J’écoute Nina Simone, Léo Ferré, Antonio Carlos Jobim. Les Fantômes sont de retour.