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C’est dans les endroits publics et espaces découverts que se manifeste l’agoraphobie, cette peur irrationnelle de la foule qui survient de manière imprévisible et qui suscite une inquiétude grandissante chez le sujet.
Cela entraîne, dit-on, un comportement d’évitement. Par exemple, le Sujet fait tout pour ne pas voir les mouvements de foule, les grèves suivies (toute grève passe inaperçue pour lui), les cortèges etc. C’est tout cela qui pousse le sujet à l’accélération de son rythme cardiaque, aux tremblements, aux secousses musculaires (surtout aux épaules) et qui peut finir en malaise vagal. Parfois, précise la nosographie médicale, il y a une sensation de déréalisation, de dépersonnalisation : le Sujet se croit le Maître du Monde. Dans le calme de Bruxelles, voilà l’ interview n°5 du Candidat-Président.
[BiBi] On dit que vos crises d’agoraphobie reviennent, qu’elles deviennent de plus en plus intenses.
Sarkozy : Oui il y a eu une accélération depuis ce jeudi noir bayonnais. Et il faut ajouter ce même cauchemar.
– Racontez-nous…
– C’est bizarre, ça se passe toujours le 14 juillet, je descends les Champs-Elysées dans un char Dassault et je vois une foule immense sur les allées qui m’acclame. Le téléphone sonne et Carla – qui me suit en carrosse – me dit au portable : «J’ai peur pour Toi ! Ils crient tous: A Mort le Roi !»
– Vous pouvez dater vos premiers symptômes ?
– Très précisément du Guilvinec et du Salon de l’Agriculture.
– Et cet attentat de Bayonne ? Vous avez échappé de peu au lynchage, non ?
– … pourtant j’avais remué Louvrier et Guéant. Mais ce foutu Claude est à temps plein sur la promotion de son fiston à pistons [François] au Morbihan et Frankie [Louvrier] ne pense qu’à ses prochaines vacances avec cette pouffe de Laurence de TF1.
– J’ai appris ça, oui. Les couples Louvrier et Ferrari partent régulièrement ensemble en vacances estivales….
– Ils me foutent le bordel pendant que je repousse à moi tout seul, hein, les terroristes de l’ETA armés jusqu’aux dents. C’est pourtant simple de me protéger : ils bouclent la ville la veille, ils amènent des cars de CRS avec des adhérents UMP dedans pour faire la claque, ils disent au propriétaire du Bar du Palais : pas de pinard mais des petits chocolats. Et hop, le tour est joué. Président, protecteur de moi-même. Ils devraient comprendre ça, non ?
– Mais quand-même, vous ne la sentez pas cette fissure entre vous et les…
– Ecoutez, vous connaissez le grand Jacques-Alain Miller ?
– Oui. Un psychanalyste réputé avec des ouailles en pagaille.
– C’est Carla qui m’a refilé son billet. Voilà ce qu’il écrivit sur mon compte ! [Le Point 19 novembre 2009]. Il me voyait en un «énorme génie» et rajoutait «Nicolas Sarkozy a un sens aigu du possible, c’est un inventeur de formes nouvelles, un iconoclaste en politique, un briseur de codes et de tabous… Je parie qu’il s’en sortira». Tu vois, il n’a pas tort ce Grand de la psychanalyse : je m’en sortirai.
-La psychanalyse, oui ! Mais moi, les psychanalystes… beaucoup sont un peu comme vous : agoraphobes. Ils ne reçoivent leurs clients que un par un dans leur cabinet. Alors les mouvements de masse, ils ne connaissent pas. Et, dites-moi, à Bruxelles, ça se passe bien ?
– Les Belges sont sympas, charmants. Pas de bagarres, de violences avec moi : ils respectent leur Président !
– Mais vous n’êtes pas Président des Belges !
– [Il rit]. Hé, quoi, BiBi ? On peut pas s’inventer des histoires belges ? [Il prend l’accent de son ami Johnny]. Que moi je les aime les blagues sur les Belges !
– [Changeant de sujet] Vous avez eu vent du soutien de vos amis les Klarsfeld, les anciens chasseurs de Nazis dans le Monde ?
– Oui, ce furent de super-limiers dans le temps. D’ailleurs,quand j’avais décidé de chasser les Roms, hé bien, je leur avais demandé beaucoup de conseils.
– [Regardant la salle de presse]. Oh, il y a une grosse foule de journalistes qui vous attend.
– Je sens que je vais avoir une crise. Je vais passer par la porte dérobée.
– Non, non, je vois Jean Quatremer, le correspondant de Libération.
– Ah, oui, lui ? Lui ? Alors, va pour cette fois ! [Sarkozy boutonne son veston et remue les épaules]. Ce Jean, ça va ! Il est si gentil avec moi.
Les dernières lignes sont particulièrement vaches… pour quatrétang ! (faut pas exagérer non plus : il n’a rien d’un seul océan)
Té à Bayonne y’avait des gens avec des vêtements « BIZI ». Pensez bizi…
Comme chien de garde, sa longe ne l’autorise qu’à déposer quatre merdes ici ou là dans sa petite cour.