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Voila l’épisode extraordinaire que j’ai tiré du formidable livre de Marthe ROBERT (« La Vérité Littéraire » chez Grasset). Une réflexion sur une soit-disant erreur de traduction pas banale du tout. Je résume donc ici l’intervention de la Critique (traductrice de son vivant). Nous sommes à l’orée de la Déclaration de guerre de l’Amérique au Japon et « tout » va se jouer sur un mot, un seul verbe : MOKUSATSU.
RÉSUMÉ DE L’HISTOIRE (Via Marthe Robert) :
« Le verbe Mokusatsu a paraît-il quatre sens différents en japonais :
1. Prendre note de quelque chose
2. Traiter quelque chose par un silence méprisant
3. Passer quelque chose sous silence
4. Rester sagement dans l’expectative.
Un verbe subtil donc dont la polysémie très riche serait à l’origine du bombardement d’Hiroshima. ( Bulletin d’information de l’Association des traducteurs littéraires de France sous le titre : « L’erreur de traduction la plus tragique de l’Histoire. »)
En juillet 1945, les chefs alliés réunis à Postdam en Allemagne adressent un ultimatum au Japon, en stipulant que « toute réponse négative entraînera une destruction immédiate et massive ». Le Premier Ministre japonais répond alors aux journalistes qui l’assaillent de tous côtés : Mokusatsu. C’est-à-dire peut-être qu’il « prend note ». ( Sens 1.)
Aussitôt les Agences de presse internationales publient des dépêches d’où il ressort que le gouvernement japonais traite l’ultimatum par le mépris ( Sens 2.) et ne juge même pas bon d’y répondre. Furieux, les Américains décident alors le châtiment suprême et dix jours plus tard, ils larguent sur Hiroshima la première bombe atomique de l’Histoire. Bien sûr, on pourrait croire que les interprètes sont les premiers fautifs mais Suzuki, le premier Ministre japonais, aurait pu choisir dans ces circonstances aussi graves un autre mot, moins ambigu dont il connaissait toute la subtilité. Car pour lui, Mokusatsu, dit, à la fois, son désir de temporiser (Sens 4.) et son ressentiment à l’égard des Américains (Sens 2.) Mais, c’est vrai, on peut penser aussi que l’erreur des interprètes a révélé une partie de la Vérité puisqu’ils ont parfaitement démêlé l’arrière-pensée de Suzuki, on peut penser que ces interprètes ont tranché selon leurs propres désirs ».
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Même en camp de concentration, où les chances de survie étaient minimes, on se rend compte de l’importance de la langue dans la survie.
« Peu d’entre nous, Juifs italiens comprenaient l’allemand ou le polonais, très peu. Moi, je savais quelques mots d’allemand. L’isolement par la langue, dans de telles conditions, était mortel. Presque tous les Italiens sont morts pour cette raison. »
Primo LEVI.
« Le Mot est un choix entre la mort et la vie. »
Franz KAFKA.
« A propos d’un mot ou d’une idée, je fais des recherches, je me perds dans des lectures et dans des rêveries sans fin. »
Gustave FLAUBERT.
« Le mot est avant toute chose un acte humain et toute lecture est la réponse d’un homme. »
Georges STEINER.
Alors, vous voyez, chers Amis de BiBi combien un seul mot de vous… et tout est transformé.
Très bon article, félicitations. L’erreur de traduction doit être une toute toute toute petite partie de la motivation pour bombarder Hiroshima, je crois surtout qu’il s’agissait d’arrêter la guerre tout en démontrant sa puissance. Mais là n’est pas la question 😉 Félicitations ! comprendre
vous ète nuuuuuuuuuuuuuuuuuul et bèèèèèèèèèèèèèètttttteeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee
(yo)âne ?
Donc, j’en conclue que vous êtes d’accord qu’il faille d’abord parler un minimum le français avant de s’établir en France, sinon c’est la mort.
#CQFD
La conclusion que vous me prêtez, pardonnez moi Wam, mais c’est du chinois pour moi 🙂
Quelle conclusion ? Soyons clairs, j’en ai emis deux :
1. Il faut parler un minimum francais pour s’etablir en France, sinon c’est la mort.
(cette conclusion je ne vous la prete pas, elle decoule simplement de vos 4 citations. D’ailleurs j’ajouterai que le Canada, pays tres pro-immigrationiste s’il en est, impose ce genre de tests).
2. Sachant que vous etes d’accord avec les 4 citations, vous etes d’accord avec le corrolaire 1.
(Bon ok, celle-ci je vous la prete. La relation causale me semble tres solide).
Vous décabanez au Canada ?
J’y ai vecu un certain temps…