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A Cuba, la jeunesse attire les regards. Scolarisée, là voilà en uniforme de couleur. A la ville, à la campagne, les écoliers, les collégiens se reconnaissent facilement. Ils vont à pied, grimpent dans les bus jaunes avec panonceau « Écoliers « sur le côté. Jamais en vélo (trop onéreux). Le samedi soir, sur la Place, dans la cour des Casas Culturales, les plus grand(e)s chantent, dansent sur du rap, s’épuisent sur de la break danse et hip ! hop ! tout en sautillant avec une agilité extraordinaire.
Mais commençons par le commencement : la cubaine enceinte a touché son salaire pendant une année. Ensuite, si la mère renonce à son travail, elle gardera son enfant jusqu’à cinq ans. En revanche, si elle reprend son travail, l’enfant ira dans un Circulo (l’équivalent de la halte-garderie). A Santa Clara, les aides-puéricultrices ont installé une rangée de petits lits dehors sur lesquels les enfants de deux-trois ans dorment. Pas un ne bouge : c’est l’heure de la sieste générale (il est 14h30). Je peux voir et photographier tout ça de la Carretera Central.
A l’école, on y entre donc à cinq/six ans. Tous les scolaires ont des uniformes. On devine leurs niveaux d’études à la couleur de leurs shorts, de leurs jupes, de leurs pantalons. Ocre, violet ou bordeaux. Chemisettes blanches. Baskets et chaussettes à votre choix. Bryan me montre son cahier d’écolier de 5 ans. C’est un peu les mêmes programmes qu’en France : premiers rudiments de lecture et d’écriture (il fait des arrondis sur les lignes). Dans les dessins, une aubergine et Fidel Castro arrivant sur son bateau de guerre (le Granma). Nous avons nos héros de la Résistance ; eux, ils ont les guérilleros les Siempre hasta la Victoria, les hauteurs de la Sierra Maestra, Fidel le «Comandante» et le Che.
Le système de notation se fait par lettre. Le Muy Bien (MB), le Bien (B), le R (Regular), le I d’Insuffisant et le M comme Malo. Bien entendu, l’école est gratuite et celles que je visite ne peuvent vivre au-dessus de leurs moyens. Les institutrices sont demandeuses de crayons, de stylos-bille, de gommes. Les feutres de couleurs sont de vrais cadeaux de Noël.
Bryan a trois maîtres : une maîtresse générale, un maître de Sport (les échecs sont un sport) et un Maître de Musique et Danse. Les écoles ont des parrains et prennent le nom du pays qui les aide. A Trinidad, l’école se nomme : Escuela Republica de Chile.
Lors des dernières élections du 21 octobre (aux Assemblées Municipales), ce sont les petits écoliers qui veillent aux votes et aux dépouillements au même titre que les adultes.
Dès 1961, la campagne d’alphabétisation avait été lancée et aujourd’hui, le taux d’alphabétisation est extrêmement élevé (98% et troisième rang mondial, m’a-t-on dit). Il n’est même pas signalé dans le Guide du Routard 2012 qui passe allègrement sur le système éducatif en 2 lignes. Pas signalé aussi que Cuba a le taux le plus bas de mortalité infantile de l’Amérique Latine (6,5 pour 1.000 enfants nés).
Sur la chaîne de TV éducative, surprise de voir en alternance – à l’heure du prime-time – de vrais cours d’anglais et de français. Un maître (ou maîtresse) fait un cours en direct à des élèves de 13/14/15 ans en donnant des exercices (et leurs corrections) présentés à l’écran.
Surprise aussi de voir des spots «publicitaires» pour arrêter la violence en famille : un spot pour la protection de l’enfance, un autre pour les violences contre les femmes. Voilà qui en dit long sur la difficulté de vivre en famille.
1. Le cubain est un macho. Pas de doute là-dessus. Dans les casas particulares, la femme fait la cuisine. L’homme parle avec moi.
2. Si on a besoin de faire de la protection de l’enfance, c’est que le problème reste grave. Une explication qui m’est donnée relève de cette impossibilité pour les couples mariés d’avoir un logement indépendant. Du coup, on vit en famille très élargie, avec peu d’espace d’intimité et une ambiance souvent explosive. Les divorces sont nombreux et ce sont le plus souvent les maris qui se barrent en s’en lavant les mains.
Même dans les parties de Cuba les moins visitées, je n’ai jamais vu d’enfants faire la quête, dormir dehors la nuit, être en bande de quatre, cinq à vous alpaguer. Les sollicitations constantes sont le fait d’adultes ou de mères de familles demandant des «caramelos» ou des savons… A suivre.
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