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Sans eux, vous n’auriez aucune chance de lire les Revues de Presse de BiBi… de cette presse que BiBi consulte régulièrement. Sans eux, BiBi n’aurait jamais pu rire des élucubrations dominicales de Claude Askolovitch du Journal du Dimanche, prendre dassault le Figaro, lire l’hebdo Fakir ou les infos de chez Bakchich.
Depuis ce jeudi minuit, ils sont 15 salariés en grève reconductible, 15 salariés unanimement en grève au dépôt-Presse de Thonon-les-Bains. Solidaires des autres dépôts de Haute-Savoie (Annemasse et Bellegarde), ils se relaient, ils dorment, ils se réveillent, attentifs à la solidarité avec les autres salariés en lutte eux aussi (42 salariés au total).
Habituellement – à l’heure où les habitants du Chablais dorment – ils reçoivent la presse locale, régionale, nationale et internationale pour la distribuer dans les 130 points de vente de cette partie du département de Haute-Savoie et ils donnent satisfaction aux clients-lecteurs du petit matin. Ils vont jusqu’aux villages en altitude, s’arrêtent à Avoriaz, repartent à Saint-Gingolph-France, ravitaillent les campings estivaux et saluent les buralistes d’Evian, de Thonon, de Perrignier.
Depuis la création du dépôt en 1992, c’est leur première grève. Nationalement, le nombre de plate-forme est passé de 800 à 300. La politique prévue est de faire passer l’armature de cette distribution à 90-95 points-distribution (soit un par département). Les 42 salariés en grève se sont mobilisés pour protester contre ces suppressions déguisées en «rattachements».
En effet, dans un premier temps, on leur promet un simple déménagement sur Annemasse mais le flou et les incertitudes demeurent. On a à peine esquissé le programme de départs anticipés à la retraite ou les recasements. On se dirige vers des licenciements déguisés, vers une pénibilité accrue du travail avec des distances points-distribution/ points de vente beaucoup plus longues. Au bout du compte, c’est le lecteur qui sera pénalisé. Le danger reste évidemment de voir leur entreprise en dernière page à la rubrique nécrologique.
La date-butoir est celle du 6 juin. Les salariés du dépôt attendront les résultats des négociations menées par le Syndicat du Livre CGT. A la radio, à la télé, on servira les habituels commérages sur les atteintes à la liberté de la Presse et sur ces grèves «intolérables».
Et c’est parce que ces grévistes ont mauvaise presse chez les Amis de Nicolas que BiBi, solidaire, a décidé, lui, de les mettre en Une.
bravo ! Vive la solidarité !
Et bien entendu les journaux concernés se gardent de parler de cette grève… Les mystères de l’information objective…
Les grévistes ont obtenu que pas un poste ne soit supprimé. Mais le dépôt fermera. Et les conditions de travail – avec les distances qui rallongeront – seront moins aisées.