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Première et dernière page du JDD.
Le Football est, bien entendu, à la Une du numéro dominical du JDD avec cette question «Pourquoi tant de haine ?». Hasard objectif : en dernière page, on a la réponse avec un grand cadre publicitaire plein d’amour. L’encart nous offre Pelé, Zidane et Maradona jouant au baby-foot pour le plus grand Sponsor de luxe de la Planète (et de la Coupe du Monde) : le Louis Vuitton de Bernard Arnault, d’Hubert Védrine et de Bernadette Chirac. Au second plan du cliché, on aperçoit un sac Louis Vuitton rembourré (de billets d’argent sale ?)
Indécence et obscénité des Cols blancs sportifs.
Olivier Jay de son arbre perché est descendu réclamer dans son édito «plus de décence». En contrepoint, BiBi lui conseillerait bien de relire le billet écrit ici-même sur Frédéric Thiriez et l’indécence.
Alain Finkielkraut, lui, s’avance sur le terrain de la culpabilisation et circonscrit le problème autour des seules personnes que sont Domenech l’entraîneur («sans style et sans âme») et les joueurs («sales gosses boudeurs» pleins d’ «arrogance j’men foutiste»). Comme à son habitude droitière, le Monsieur oublie de citer ces absents de marque dans sa démonstration que sont les cadres dirigeants, le Président de la Fédération et les Ministres qui ont donné l’aval à tout ça. Rappelons ici pour les footeux le capital de connaissance sportive de Rama Yade : en interview, elle parlait des phases éliminatoires 1998 pour la France, qui, pays organisateur était qualifié d’office ! Dans son article, ce sont pourtant les seuls joueurs que Finkielkraut qualifie d’ «inintelligents».
La feinte de Finkielkraut ne prend pas.
Ce même Finkielkraut si précis dans la mise au pilori des joueurs (il cite Ribéry, Anelka, Gallas) s’en remet à un vague « on » qui ne fait de mal à aucune mouche dirigeante : «On a voulu confier l’équipe de France à des voyous opulents et pour certains inintelligents » peut-on lire sous la plume du grand Penseur. Sur ce «On», rien ne sera dit, rien ne sera écrit. Là encore, BiBi lui conseillerait la lecture de la Catégorie BiBi-Foot, il y apprendrait que les «voyous opulents» sont à chercher du côté de Sepp Blatter et de Jack Warner, tous deux au sommet de la FIFA.
Stigmatisation et recherche de bouc-émissaire.
Voilà la méthode du philosophe : une méthode au prix du silence sur le Sponsoring éhonté (qui interdit aux petits marchands ambulants africains le bénéfice des ventes aux portes des stades), au prix de la Solidarité obscène des Politiques (on a demandé à la population sud-africaine de s’éclairer à la bougie pour ne pas bouffer trop d’électricité et permettre ainsi la diffusion des matches), au prix d’un déni au sujet de la gravité dans le langage (en écho des propos d’Anelka, le «Casse-toi pauvre con» oublié n’a pas été en Une du JDD).
Un Sport de gentlemen ?
Alors que réclame donc notre Philosophe ? Il souhaite virer ces «voyous opulents et arrogants» et en appelle à «sélectionner des gentlemen» (des Zidane sans coups de tête peut-être ?). Des «gen-tle-men» ! Ah, le beau et grand mot : il veut des êtres dépassionnés, maîtres de leurs corps et de leurs instincts, animés du Fighting-Spirit et au langage « irréprochable ». Vieille lune et vieil idéal du Sportif aristocratique anglais coincé entre Oxford et Cambridge, idéal né sur l’ignorance des conditions de vie de la classe ouvrière d’alors décrites par Engels.
Cruauté du Monde.
Finkielkraut oublie là aussi le Monde contemporain fait de brutalité, de cruauté (voir le marché esclavagiste des jeunes footballeurs africains et sud-américains), de compétitivité féroce. Il croit possible – ce naïf – un Monde débarrassé de divisions et fait d’une «communauté liée» où serait gommée la place de chacun (joueurs, spectateurs) dans l’espace des positions sociales, où seraient abolis les clivages sociaux. Pauvre rêve ? Pas seulement. Ce type d’argumentation vient couvrir et dissimuler à bon escient les «dérives» d’un sport qui a «intégré, depuis longtemps, dans ses structures de gestion et les structures mentales de ses agents, la pensée libérale (1)».
(1). William Gasparini. Article de Libération du 20 juin 2002 : «Le Foot, Cheval de Troie du néolibéralisme».
D’un Magistrat ignorant
C’est la robe qu’on salue.
La Fontaine
L’argent dans le foot a bon dos.
Les bresiliens, les argentins, les espagnols gagnent aussi des fortunes. Ca ne les empeche pas de bien jouer.
Finkie nous fait encore un claquage cérébral. Attendons la riposte pondérée de BHL à cette irruption déloyale.
Fink et ses amis de la droite chauvine et antimoderne, sont incohérents : pourquoi ont-ils tous l’obession du foot, un sport d’aristocrates britiches qui s’est désaristocratisé et démocratisé, et est DONC devenu MODERNE, d’autant PLUS MODERNE que MÉDIATISÉ ET MULTINATIONALISÉ.
ALORS MESSIEURS : faudrait savoir : modernes ou antimodernes?
En outre, Finkie comme Zemmour (et pas mal d’autres grassement payés dans les médias) ont l’art de cibler les acteurs marginaux et d’épargner les décideurs, et toujours, le système.
On appelle ces gens des « bavards systémo-compatibles ».
« un sport d’aristocrates britiches qui s’est désaristocratisé et démocratisé, et est DONC devenu MODERNE, d’autant PLUS MODERNE que MÉDIATISÉ ET MULTINATIONALISÉ. »
D’une part le foot n’a pas ete invente par les british. Il existait bien avant mais chacun avait ses propres regles.
D’autre part, Finkielkraut est contre les modernes d’aujourd’hui et revendique certaines valeurs d’hier, donc modernes par rapport a avant-hier. Mais votre argumentation est specieuse dans son anachronisme et dans son parfait relativisme (chose qu’insupporte Finkielkraut par ailleurs) : pour vous il n’existe donc ni modernisme ni tradition puisque selon ou on se place sur l’echelle du temps, tout peut etre l’un ou l’autre.
Vous avez tout faut, Bibi, l’idéal aristocratique existe … dans le rugby. Viril, mais correct, quoi.
Les passions humaines sont ritualisées dans le sport. Vous devriez savoir ça en tant qu’éducateur.
Prendre position à partir de ce que dit Finkielkraut? Zéro valeur ajoutée:
C’est fifils qui critique Papa.
@ Inès
Entre Rugby, sport confidentiel au niveau mondial, qu’on peut catégoriser comme » sport de gentlemen joué par des voyous « – c’est un mot juste de Jean Pierre Rives je crois – et le football, y a t-il comparaison si directe à faire ?
Que les passions humaines soient ritualisées dans le sport, oui, bien entendu mais quelle est la place de cette phrase dans votre argumentation ?
Si vous voulez aller sur ce chemin des rites, il faut alors adopter la méthode léniniste : devoir analyser concrètement les situations concrètes (du Sport dans la Société marchande, de chaque sport – en particulier le football dans l’espace spécifique du Sport/des autres sports etc etc).
Vous me faites beaucoup rire en me voyant dans la lignée de la Famille (politique ?) de Papa Finkielkraut. Vous avez oublié de dire que j’embrasse aussi ma maman (qui veut encore faire mon éducation) : elle s’appelle… Inès ( et… je la critique aussi).
PS : J’aime beaucoup les fautes d’orthographe mais là, en aristocrate éclairé, je corrigerai pour une fois (votre « faut » en « faux », non?)
Ce que je dis simplement, c’est que « l’antimodernisme » militant (revirement récent d’une partie de la clique médiatique) est une posture,.
Les intellectuels membres de l’Establishment politique n’auraient eu jamais eu le prestige qu’ils ont dans l’Ancien Régime et encore moins, sans la menace révolutionnaire. Acheter les intellectuels qui se livrent à une critique systémo-compatible a été le moyen pour noyer les voix réellement révolutionnaires.
Il a fallu le développement d’une école (relativement) démocratique (elle a cessé de l’être), des journaux, des moyens de transport etc. pour que des gens issus des milieux modestes connaissent ce genre d’ascension et puissent « rentabiliser leur intellect ».
Dante, Rabelais, Cervantes et bien d’autres ne vivaient pas de leur esprit : ils avaient des charges ou dans le cas de Rabelais, étaient médecins. Sinon, il y avait les prêtres. Mais le petit curé du coin n’avait guère de prestige. Seuls les conseillers du prince …
De ce fait, pour qu’il existe une caste intellectuelle bien rémunérée et permanentisée, il faut attendre la modernité (un nombre suffisant d’étudiants, de lecteurs, de médias de masse etc).
Zemmour, sans la révolution serait resté colporteur, et Finkielkraut aurait pu devenir médecin ou marchand et encore, ce n’est pas sûr.
serait resté : plutôt serait probablement devenu colporteur (métier courant chez les familles pauvres des juifs du Maghreb).
Le football était adulé par chez moi.
les meilleurs matchs peut-être, les ouvriers de l’usine contre les bourgeois de la ville d’à côté.
« On » s’aimait pas trop, rivalités, histoires de filles, bagarres dans les « baloches »
La lutte des classes dans le football.
Mon père fut un bon joueur, jeune, et entraîneur, très fier d’avoir connu Guy Roux, je crois, d’Auxerre.
Les matchs, tout le village y assistait, un évènement
Les matchs à la télé aussi
Maintenant, ça dégoute un peu…
Et ça prend des proportions inquiétantes.
Du bourrage de crâne aussi!
Avec mon père, nous ramonions les cheminées de vrais aristocrates d’ailleurs parfois, c’était « rigolo ». je n’ai pas osé tout raconté dans mes expériences de ramoneuse.
Il y avait les très sympathiques même si excentriques
les surprenants, tel homme connu en politique surpris en vêtements de femme mais pourquoi pas, et les très, pardonnez-moi l’expression(mais vous pouvez bien ne point me la pardonner), cons qui nous prenaient pour de la « racaille » et nous traitaient de haut.
J’aimais bien comme mon père leur rabattait le caquet.
Et s’ils insistaient, nous partions… légers, légers.
Mon père les tutoyait et ils nous vouvoyaient, c’était étrange et quelquefois surréaliste.
Mais bon, je n’aime pas trop les généralisations.
Des bourgeois charmants et des prolos très cons, ça existe aussi.
Dans le champ intellectuel, existe cette lutte féroce, ininterrompue entre les premiers et les derniers de la Classe avec, pour enjeu, les tentatives de légitimer ses postures et ses discours (dominants).
Les positions minoritaires sont comme souvent, (comme presque toujours) les positions les plus justes, les plus riches, les plus joyeuses.
Les plus justes, je ne sais pas
Mais les plus riches et les plus joyeuses, j’en suis sûre
Bibis bis à Bibi