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1. TF 1 sous l’orage.Les coupures du son et de l’Image de la TV renvoient le téléspectateur à l’intensité des terreurs enfantines. Avec les réseaux de télé si performants pour alpaguer et remplir le cerveau des populations, TF1 fut dans l’incapacité de résoudre le problème d’un orage sur Vienne pendant le match Allemagne-Turquie. Les télévisions espagnole et suisse n’ont eu qu’une coupure de son mais ont gardé l’image. BiBi a zappé derechef sur la TSR (Télé Suisse Romande). Délice de voir et de suivre, sans le vouloir, un match à haut enjeu avec pour seuls sons les bruits amplifiés et différenciés de la foule bâloise. Plaisir godardien par trop inédit pour BiBi.
2. Ah la belle colère rentrée des commentateurs de TF1 qui minimisèrent les incidents et la saute d’image de la retransmission d’Allemane-Turquie pour remplir grossièrement l’écran d’images réchauffées et désuètes de matches déjà joués. Les téléspectateurs de France ratèrent ainsi le succulent moment où l’insolent Sabri se joua superbement de Lahm, à la façon d’un Maradona d’Anatolie et où il distilla au millimètre un ballon gagnant à l’avant-centre de son équipe pour égaliser.
3. Le match des Turcs de mercredi renvoya BiBi à la soirée crève-coeur de Séville 82 où toute la France y a cru avant que Horst Hrubech n’envoie l’Allemagne en finale à Madrid.
4. Un peu sceptique, BiBi soupire devant les explications de Guus Hiddink et de son préparateur Raymond Verheyen : « Je n’ai pas de secrets. Mes joueurs sont simplement doués et attentifs à mes consignes ». Ce « simplement » ne serait-il justement pas si simple. Surtout lorsqu’on se souvient des matches à haute adrénaline que la Corée du Sud, alors entraînée par ce même duo, livra en Coupe du Monde devant des (télé)spectateurs effarés devant une telle dépense d’énergie à répétition.
5. On aura Allemagne-Espagne pour cette Finale de l’Euro. La Suisse réussit bien aux Allemands puisqu’en 54, elle était venue gagner contre la Grande Hongrie de Puskas. Dans le film « Le mariage de Maria Braun », le cinéaste Rainer Fassbinder fit valoir dans les dernières images du film les commentaires radio de la Victoire footballistique d’un pays qui se relevait de ses blessures. Ce fut sur le suicide au gaz de son héroïne qu’il plaqua cette bande-son live 1954, marquant par là une croisée des destins : celle de son héroïne broyée avec celle d’un pays régénéré et redevenant fier.
6. Ignorés : Iniesta et sa subtilité. Ses passes précises qui accélèrent le jeu. Cette aisance et cette précision jamais remarquées par ces « ânes » de Roland/Leboeuf. Pour BiBi, la présence de l’Allemagne ne change rien. Pas un Allemand qui, balle au pied, le fait lever de son siège et pousser des cris admiratifs. Curieux comme ce pays n’a pas donné un footballeur auquel on aurait aimé ressembler. L’Espagne, elle, a un football plus en rapport avec l’Intelligence et la joie de jouer. BiBi espère qu’elle fera mentir Gary Lineker, le footballeur anglais qui disait que c’était toujours les adversaires des allemands qui jouaient le mieux mais qu’à la fin, « c’était toujours l’Allemagne qui gagnait« .
7. Dans la Tribune de Genève de ce jeudi matin, Martin Kallen, directeur général du Tournoi de l’Euro 2008, fait un premier bilan : « un peu plus de deux milliards de francs suisses de chiffres d’affaire, soit une hausse de 42% par rapport à l’édition portugaise de 2004 ». Faudrait pas perdre de vue que le Foot, ce n’est pas que du foot, hein ?
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