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Trois extraits, trois diamants. L’un de Robert Walser. Les deux autres de la poétesse russe Marina Tsvetaeva.
« Le bonheur n’est pas un bon sujet pour le Poète. Il se suffit trop à lui-même. Il n’a pas besoin de commentaires. Il peut dormir replié sur lui-même, comme un hérisson. En revanche, la souffrance, la tragédie et la comédie sont bourrés de forces explosives. Il n’y a qu’à savoir y mettre le feu au bon moment. Alors, elles montent au ciel comme des fusées pour illuminer tout l’espace ». (Robert Walser)
« [Sur l’écriture]. J’obéis à quelque chose qui, sans cesse, mais de façon discontinue, résonne en moi, qui tantôt me dirige, tantôt me commande. Quand cela dirige – je discute, quand cela commande – je me soumets ». (Marina Tsvetaeva).
« Mon but, lorsque je commence à écrire, n’est de réjouir personne, ni moi-même, ni un autre, c’est de créer l’œuvre la plus parfaite possible. La joie vient plus tard, après l’achèvement. Le chef d’armée qui engage le combat ne songe ni aux lauriers, ni aux roses, ni aux foules, – il ne pense qu’au combat et moins à la victoire qu’à telle ou telle position qu’il faut conquérir. La joie vient plus tard et elle est grande. Vient aussi une grande fatigue. Cette fatigue, après l’achèvement de l’œuvre, je la respecte. Elle signifie qu’il y avait quelque chose à vaincre et que l’œuvre ne s’est pas donnée pour rien. Donc cela valait la peine de livrer le combat. Je respecte aussi la fatigue du lecteur. De lire mon œuvre t’a fatigué – donc tu as bien lu et tu as lu quelque chose de bien. La fatigue du lecteur n’est pas dévastatrice, elle est créatrice, co-créatrice. Elle fait honneur au lecteur et à moi-même ». (Marina Tsvetaeva. Le poète et la critique).
Tout petit commentaire. Trés fort merci.