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Marion Cotillard est en passe de devenir une actrice à l’identité internationale bien française. Dans une interview donnée à la Tribune de Genève, elle doit répondre à la question suivante : «Que faites-vous pour préserver l’environnement ?» Les Gens du spectacle se croient toujours autorisés à donner leur avis sur tout. Ils pourraient retourner la question, demander au journaliste quel type de PQ il utilise ou si le poissonnier enveloppe les sardines avec leur papier journal. Ils pourraient protester et dire qu’ils ne sont pas qualifiés pour répondre ou faire en sorte qu’on leur pose des questions sur ce qu’ils savent le mieux faire. Mais non.
Marion Cotillard – comme beaucoup d’autres hélas – répond très sérieusement.
Et ça donne : «Je ne mange pas de mangue. J’évite les fraises en hiver et les haricots du Kenya». Dans une autre page, le même journaliste exécutera le dernier film de l’actrice («On s’ennuie beaucoup dans ce Dernier Vol qui ne décolle pas») mettant le film, lui aussi, à la diète.
Michel Bouquet était Argan dans Le Malade Imaginaire au Théâtre du Léman le 15 et 16 décembre à Genève. Les questions à l’interview sont, là, d’un autre niveau. Mais il est possible que pour tenir le coup, Michel Bouquet (qui a 84 ans), ne mange point lui aussi de mangue, qu’il évite les fraises d’hiver et les haricots du Kilimandjaro.
Cependant, au menu, on lui passera d’autres plats. Il y aura donc deux questions intelligentes et surtout ces deux réponses : «Le théâtre est une chose magnifique. C’est la dernière fois que l’homme parle à l’homme. Et dit toutes les vérités : les défauts, les méchancetés, les haines. Mais aussi les bontés, la qualité de l’individu. Toutes les pièces montrent cette totalité de l’homme, en chair et en os, à d’autres hommes qui sont là pour se confronter à l’auteur ».
A la Question 2 : Vous avez déclaré un jour que ce n’est pas le comédien qui joue mais le public, la réponse de MB sera brillantissime : « Oui, le comédien n’est qu’un passeur. Il y a la présence de l’auteur et le public. Et comment vont-ils se rencontrer et se serrer la main. Je ne trouve ça que dans le théâtre. Dieu sait que j’ai aimé le cinéma aussi, mais moins quand même. (…) Le réalisateur au cinéma, il a tout dans la main, même votre conscience. Il m’arrive de voir un film dans lequel je joue et je constate à quel point l’idée que j’avais du rôle est déformée par la mise en scène. C’est une chose qui n’arrive jamais au théâtre ».
BiBi n’aura rien d’autre à rajouter.
Rideau.
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