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Lisant distraitement les tweets de ce mardi, j’en ai retenu un qui rappelait que le 31 juillet 1944, l’écrivain aviateur Saint-Exupéry avait disparu dans un combat aérien. Luis Sagasti, lui, avait bâti une extraordinaire nouvelle sur ce décès en s’arrêtant sur cet aviateur allemand apprenant quelques décennies plus tard que, pas de doute, c’était bien lui qui avait tué l’auteur du Petit Prince.
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C’est grace à Agathe que j’ai vraiment découvert les écrits de Michel Clouscard, météorite de la Sociologie, jamais imité. J’aime ce genre de franc-tireur qui – malgré toute l’ombre et le silence que les Puissants ont laissée planer sur lui – continue de travailler les Sociétés présentes. Oui, toujours présent.
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Cesare Pavese. Le Métier de Vivre. Car il s’agit bien d’un métier mais d’un métier bien particulier. D’un métier dont tout le monde parle (il suffit de lire la floraison d’autobiographies qui envahissent les éventaires des Marchands de Livres), un métier sur lequel chacun a son mot à dire. Heureusement, Dieu merci, je n’ai pas loupé ce grand livre.
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Un fin trait de crayon qui soulignait les deux lignes attira mon attention. Et les souvenirs d’affluer à vitesse grand V. Les nombreux accompagnements de Sylvia au parloir pour son père emprisonné. Et ce constat terrible de Charles Juliet si attentif à l’humain. Qui dira ce manque, cette vérité : oui, bien peu d’hommes dans les parloirs pour rendre visite à leur compagne.
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Swift. Jonathan Swift. Il y a bien longtemps, je fis le Voyage avec Gulliver puis découvris la grande solution de l’écrivain pour éradiquer le chômage et la mendicité dans l’Angleterre de son siècle : que les parents mangent leurs propres enfants. Plus tard, cette lecture me força à rester en terre britannique avec la lecture d’Engels écrivant sur les Classes laborieuses anglaises au XIXème siècle.
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Je ne me souviens plus comment j’ai découvert Arlette Farge au siècle dernier. Ses émissions à France Culture ? Son livre sur Le Goût de l’Archive ? Ou plutôt son petit livre sur le peintre Watteau. Un éblouissement. Et ainsi de suite à chaque parution de ses travaux.
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Un jour, je me suis décidé à foncer dans la littérature américaine. Bukowski. Truman Capote. Steinbeck et Faulkner. Puis pendant ces dernières années, Tom Wolfe et Joyce Carol Oates. En lisant la somme des livres de cette grande dame, on reste sidéré. Cette sidération dure et perdure à chacune de ses nouvelles et de ses romans. A chaque fois, une traversée ( littéraires) des milieux sociaux intermédiaires US à nulle autre pareille.
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Jean-Bertrand Pontalis et ses petits ouvrages qui n’ont l’air de rien. Pas complexé du tout le bonhomme pour s’aventurer dans ses souvenirs, lui dont le travail sur Freud fut unanimement respecté et encensé. S’il avait été footballeur, j’aurais écrit : « un si subtil toucher de balle. Joueur inoubliable. »
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Georges Perec. Je connais mal son oeuvre. Pas forcément enthousiaste de l’Oulipo ou de sa course de fond (La Disparition) ou des Choses (en Première ou Terminale, un vrai calvaire). Mais, en tombant dessus récemment sur un vide-grenier, je me suis dit pourquoi pas ? Et puis, oui, il aima – comme moi – le grand Burt Lancaster.
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Montaigne. Plusieurs mois sur ses Oeuvres Complètes. Et du stabilo jaune fluo pour mettre au chaud ses incroyables passages. Et c’est vrai ce qu’il écrit Antoine Compagnon à son propos. Montaigne a tout écrit de lui. Mais parfois, on peut y lire aussi ses intentions cachées.
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Cet extrait est tiré du dernier livre d’Elias Canetti (posthume) que Bernard Kreiss, mon ami traducteur, m’a offert. Un Canetti obsédé tout au long de sa vie par l’éxécration de la Grande Faucheuse mais ici, rien à rajouter. Pas de surplus, pas de commentaires. En ébriété d’écrire.
Merci pour ces belles lignes, pour le rappel de ces livres dont certains sont à découvrir (Charles Juliet), j’hésitais, tu m’as convaincue.
J’ai suivi ton conseil et j’ai lu Arlette Page. Les autres pas. Mis à part Montaigne bien entendu. Tout les livres et leurs auteurs nous laisse des messages même le tiens « elle me disait ». Nous n’avons pas tous les mêmes références. Pour moi. Ce sera Christiane Rochefort qui n’est jamais cité nulle part. Mais ce n’est pas un reproche hein!. Comme toi je parcours les vides greniers à la recherche d’un auteur qui pourrait me plaire. J’ai découvert Franck Mc Court et son Irlande des années 50/60/70. voilà c’était mon petit grain de sel. Bonjour à tout et toutes qui feront un tour sur ton plaisant pensezbibi.com. Michelle
@AgatheNRV
Voilà mes deux anciennes vidéos que j’avais confectionnées au passage de Charles Juliet dans ma ville en décembre 2014. ça peut aider. Biz.
« Le métier de vivre » de Cesare Pavese me renvoie à cette question fondamentale du poète surréaliste Radovan Ivsic: « Quelle boussole secrète détermine le parcours? »
Fuyant le régime totalitaire de Tito, Radovan intégra le mouvement surréaliste jusqu’à sa fin en 1969. Il deviendra un intime d’André Breton, ce dernier lui confia: « La langue française est un formidable instrument, que des générations de poètes n’ont cessé d’amener à la perfection. Cet instrument, il faut à tout prix le préserver et surtout veiller à ce qu’on ne le détériore d’aucune façon. »
Radovan Ivsic a retracé son parcours dans un joli livre qui raconte aussi la fin d’André Breton: « Rappelez-vous cela, rappelez-vous bien tout. »
(http://www.lacauselitteraire.fr/rappelez-vous-cela-rappelez-vous-bien-tout-radovan-ivsic)
Il fut aussi le mari de l’auteure Annie Lebrun qui vient de publier un livre intéressant: « Ce qui n’a pas de prix. Beauté, laideur et politique ». (voir le site « Nos consolations »: http://nosconsolations.blogspot.com/2018/08/play-it-again-annie.html)
une lecture qui irrigue une journée du coup moins désolée, merci
Merci Robert Spire de citer Annie Le Brun, son dernier livre est en effet indispensable ainsi que le premier volet « Du trop de réalité » et l’essentiel « Vagit Prop ». J’ai eu la chance de la rencontrer. Une femme exceptionnelle.
@AgatheNRV
Quand deux ami(e)s des livres tombent d’accord sur un Nom (des travaux), me voilà me joignant à vous pour constituer une Troïka (ou une Cellule politico-littéraire :-).
C’est que moi je ne l’ai jamais croisée. Honte à moi. Donc je lirai. On verra.