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INTERVIEW DE XAVIER NIEL.
Voyant passer un tweet d’Aude Lancelin sur un interview de Xavier Niel dans Le Parisien, je m’en vais à sa lecture. Le Boss de Free y est interrogé par… quatre entrepreneurs et non par quatre journalistes. Remarquez bien que journalistes ou entrepreneurs, cela aurait-il changé quelque chose quand on sait que le proprio du Parisien est Bernard Arnault dont la fifille Delphine s’est acoquinée précisément (Ô surprise) avec… Xavier Niel.
[Extrait] : Benjamin Cohen. La loi Travail va-t-elle dans le bon sens ? Est-ce qu’elle change quelque chose pour votre entreprise ?
Xavier Niel : Oui, ça assouplit… Si elle simplifie, la loi Travail est une bonne loi pour Free.
Drôlatique : beaucoup de journaleux de la Journaille se sont offusqués que Raquel Garrido, révolutionnaire de la Gauche Insoumise, officie dans un Média Bolloré. Tout ce petit monde crie au scandale mais lorsque les patrons de Presse (ici Niel. En d’autres temps Pierre Bergé, autre patron du Monde) se prononcent ouvertement pour la politique de leur pantin macronien, ce même petit monde se tait. Couchés !
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LA QUESTION DE THOMAS GUNENOLE.
Demander aux éditocrates qu’ils se positionnent et disent de quel camp ils parlent, écrivent, pérorent. Bref, les pousser à préciser leur parti pris idéologique, c’est la demande de Thomas Guénolé. Bah ! Pour moi, bien inutile de demander à ces journaleux de quel côté politique ils penchent. Une simple analyse du champ journalistique suffit. Celle-ci est bien connue des abonné(e)s de mon blog.
Questionner cette journaille pour savoir de quel côté ils penchent, c’est perdre son temps. Ils ne répondent pas, ils manipulent, ils s’offusquent, puisque le fondement – croient-ils – de l’éthique du journalisme serait d’être au-dessus des partis, des querelles partisanes, dans ce lieu inouï où doivent se construire les bonnes représentations du Monde dégagées de toutes ces scories gauchisantes. Une seule chose à faire : les combattre partout, plumes à la main, écrans ouverts, rues bondées.
Voilà, par exemple, la réponse de «C’est Politique» à la question posée par Thomas Guénolé : «PRESSE/ Les Insoumis VEULENT ficher les journalistes». Remarquons ici que le «débat» qui va s’ouvrir devant les télespectateurs n’est même plus une question mais, déjà, une affirmation assénée direct par ce nouvel entrant dans le Cercle de la Journaille libérale, jeune loup qui promet, déjà très exercé à l’Anti FI primaire et secondaire : Karim Rassouli, protégé de Pujadas et de Canal Plus.
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SONDAGES A LA CON, INSTITUTS A LA CON.
Joe_le_zef, twitteur de la Nébuleuse Macron, vint me titiller car je me moquais du dernier sondage qui «fait gagner 4 ou 5% à Macron». Il relevait – à tort – que je m’opposais aux sondages uniquement lorsque son Gourou montait au Hit-Parade. Puisqu’il faut faire le perroquet, allons-y : les sondages à la con (ajoutez les pourcentages d’Audimat TV donnés chaque matin par les radios) construits par des Instituts de sondages à la con sont des entreprises d’intimidation quotidienne du Citoyen. Qu’ils soient favorables ou non à Mélenchon ou à d’autres. On a vu où cette magie sondagière a mené le Parti Socialiste (en 2006 avec les Primaires de Ségolène Royal, en 2011 avec les sondages pré-primaires DSK, celles plus récentes de Benoit Hamon). Guère besoin de sondages et de leurs propriétaires pour percevoir le rapport de force dans le pays. Pour exemple, comme le twitte @torr_reor le Monde Diplomatique, Politis (et Fakir) n’ont aucunement besoin de sondages à la con payés grassement aux Instituts de sondages à la con pour nous informer.
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TROIS SILENCES QUI FONT DU BRUIT.
1. Celui des fachos sur l’horrible tuerie de Las Vegas.
2. Celui d’un certain Emmanuel Macron sur les violences policières de la Police de Rajoy bien aidée par la Grande Journaille d’Espagne.
Et 3. celui du chouchou des Médias, Raphaël Glucksmann, bien bavard sur Twitter. Bien entendu, on a attendu qu’il félicite un tant soit peu Elise Lucet pour son double reportage sur Free et LidL. Le voilà, bien mesuré et bien timide, pour souligner, non son bon travail mais sa bonne qualité de journaliste (C’est qu’il ne faut pas se fâcher avec des consoeurs/confrères, hein ?). Lisons donc son tweet : «Ce qui importe, ce n’est pas pour qui vote Elise Lucet, c’est qu’elle fasse son travail de (bonne) journaliste d’investigation. Où va-t-on ?».
Avec ce genre d’intervenant, il faut toujours que la réponse se fixe sur des questions de peu d’importance. C’est de cette façon qu’ il délaisse les plus importantes. Celle-ci par exemple que je lui ai posée en le paraphrasant : «Ce qui importe c’est que vous vous posiez cette question « Où va t-on ?» pour ceci : «9 milliardaires possèdent 90% des Médias». Mais chuuutttt… »Ohé, Raphaël, où va t-on ?
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LES AVENTURES AVEC HUBERT HUERTAS.
Cette dernière semaine, une de mes Aventures Twitter a eu lieu avec Hubert Huertas qui a inscrit sous son avater (attention, c’est du lourd) : «Journaliste, Chroniqueur à Mediapart, ancien chef du service politique de France Culture».
Tout commença par ce tweet posté par HH sur l’importance démesurée qu’il donnait au «débat» entre Jean-Luc Mélenchon et Edouard Philippe ce jeudi sur France 2.
C’est le leitmotiv, la grande idée reçue de la majorité des journalistes de croire qu’un débat peut fortement influencer au prix fort l’«opinion». A chaque élection, on nous ressert le même plat : la Politique se figeant sur le débat présidentiel, s’y réduisant, débat faisant basculer le Pays ! Macron génial surclassant l’insipide Marine Le Pen etc. Pauvreté de l’analyse qui fait fi de l’analyse plus globale des forces dans le pays, des rapports conflictuels qu’elles entretiennent, des tendances du présent qui traversent le corps social français, de ses mouvements de fond, bref d’une analyse digne d’intérêt. Je réponds à HH par ces 2 tweets, moquant ce «gros risque» supposé :
Voilà qui va faire monter Hubert Huertas, journaliste à qui on ne la fait pas, dans les tours.
J’insiste donc puisque Hubert Huertas est étonné qu’une telle analyse contraire à la sienne existe, je lui envoie la mienne sur la surestimation du… FN, extrait qui date de… janvier 2014.
Bien entendu je n’aurais aucun écho à ce dernier envoi et clap de fin.
La twitteuse @Euterpe intervient alors exprimant son accord avec moi. Et je lui donne la réplique avec un tweet qui titille Mr Hubert Huertas à propos de ses signes extérieurs de notoriété (lecteur participant de Mediapart, ex-chef de France Culture).
Mais hop hop ô surprise, revoilà Hubert Huertas, impressionnant lecteur glouton, magnifique lecteur d’élite, tout en modestie (de cette modestie destinée, elle aussi, à impressionner).
Son boulot, donc : «Dix heures de lecture. Deux heures d’écriture». Douze heures de travail par jour. Ce n’est pas lui qui sera traité de «fainéant» par le Grand Méchant Loup. On remarquera que ni Politis, ni Fakir, ni Le Décroissance sont au menu – à moins qu’ils ne soient inclus dans le «etc»! ( Une fleur croit-il me faire en n’oubliant pas le blog de Jean-Luc Mélenchon !). Sa réponse est significative, magnifique même car elle m’a renvoyé à ce livre de François Ruffin écrit en 2003, Ruffin qui racontait son passage à l’Ecole de Journalisme.
L’occupation essentielle de l’apprenti-journaliste qu’il fut était de lire…. les articles de ses confrères des autres journaux pour se tenir au courant – concurrence oblige – de l’«actualité» !! Ruffin appelait ça très très justement «la circulation circulaire de l’information».
Bon, lire la presse, bah, pourquoi pas ? Mais… et les livres ? Pas un de cité dans les tweets de Hubert Huertas. Sa lecture réduite à la lecture de la Presse ? Là encore un souvenir de Ruffin en école de journalisme écoutant la sentence d’un ponte de l’Ecole : «Avec toi, on a tout de suite vu que quelque chose n’allait pas. Tu apportais toujours un bouquin aux réunions».
Pour la réaction des fachos à la tuerie de Las Vegas, ceux des USA se sont empressés de réagir, en faisant tout pour mettre le massacre sur le dos des « liberals », des antifas. Ils auraient découvert, avant la police ou le FBI, l’auteur du massacre, ont publié sa photo et précisé qu’il détestait Trump. Ils ont même pris la peine de créer une page Web pour le type en question, pour appuyer leurs dires, totalement faux, évidemment.
Zap Pow
Merci pour tes précisions.
Comme je lis tes aventures je te suggère cette lecture sur nos « amis » les journalistes et les réseaux sociaux : http://www.eclaireursdelacom.fr/journalistes-et-reseaux-sociaux-avancee-ou-mal-necessaire/
Bises chez toi
Jeff
Merci Bibi pr ce billet twittophilesque
Super idée de commenter, analyser ses échanges.
Twitter étant 1 sorte d’Agora ds laquelle se croisent en effet éditorialistes & simple citoyen
😉
@Melclalex
Merci. Interessant de lire que ce qui est ds mon bibillet rejoint les résultats de cette enquête.
Hélas le champ journalistique est fabriqué de telle façon qu’on est dans la circulation enfermante et circulaire de l’info.
Je lis :
« l’importance d’être le 1er à délivrer une information ou encore à trouver des sujets « tendance » peuvent expliquer que leur 2ème objectif soit la surveillance des autres médias et de leurs domaines de prédilection : 75% (contre 70% en 2016) ».
Voilà à quoi sont réduits nos pauvres journalistes (en majorité hein ? Pas tous mais les rares n’atteignent pas hélas le top des rédactions et sont cloisonnés à la marge). Et le pire c’est qu’ils font la pose avec leurs diplômes d’école de journalisme (j’ai relu les passages, soulignés en leur temps, du bouquin de François Ruffin qui date de … 2003 !
Hubert Huertas, pas le pire d’entre eux, est l’exemple exemplaire de tout ceci : il veut impressionner en disant ce qu’il lit ( il lit les articles de ses confrères – 10 heures de lectures dit-il en fanfaronnant). Ils veulent être les premiers à « délivrer l’info » dans leur Monde concurrentiel. Des fois que ce qu’ils disent être l' »actualité » leur échappe. Ah ah ah misère !
Quand on voit le modelage, la soumission tranquille de la majorité des apprentis dans leurs Ecoles, on n’est pas prêt de sortir de l’Auberge libérale ! Heureusement, petits moustiques sur la grande Toile, il y a quelques blogueurs dont je m’honore de faire parti qui viennent leur chatouiller la plante des pieds et qui visiblement les agacent fortement sur les réseaux sociaux.
Bibien à toi.
Tweet à St Trompez
Ça fait partie de l’ambiance
De tromper
C’est là qu’on make
Tous les fakes
Qu’on lance en France
Pour la manigance
Tweet à St Trompez
On est toujours en avance
Pour tromper
Emmanuel et Brigitte
Édouard par ordonnance
En profitent.
Rien à voir avec le billet du jour mais tout à voir avec le joli petit livre rouge d’Adrien Walpole « Elle me disait »…
MERCI Bibi de l’envoi et dédicace en prime…
Je me régale à redécouvrir (ou découvrir pour ceux de tes billets que j’ai dû rater)ce qu’Elle disait… à toi et ainsi à nous tous…
J’en suis page 79 et elle te disait : « Quand il y a volonté de poème, adieu veau, vache, cochons et poésie. » – OUAIS!!
AVIS aux BIBI-AMIS : dépêchez-vous de vous procurer ce petit bijou, tiré à moins d’exemplaires que le petit Mao-livre rouge… illisible!
@RemiBegouen
Je rosis, je rougis sous le compliment d’un poète.:-)
Le «Dix heures de lecture. Deux heures d’écriture» est normal, il faut se forger un avis avant de prendre la parole, je trouve cela plutôt bien au contraire.
@Arthur
Il ne s’agit pas de contester qu’il faille lire et écrire.Bien évidemment.
Vous m’avez mal lu. Alors je recommence :
Ce sur quoi j’ironisais c’était sur « quelles étaient ses lectures » ? Or ce dont Huertas se glorifie c’est de lire… ses confrères et consoeurs des autres journaux/hebdos pour, comme vous dites, « se faire un avis » ! Douze heures à passer sur ça ? C’est donc ça le travail du journaliste ? ! (En aparté je remarque qu’il pourrait dire par exemple ses dernières lectures de livres or il ne cite AUCUN livre. Relis la sentence très très significative d’un ponte de l’Ecole où est passé Ruffin : «Avec toi, on a tout de suite vu que quelque chose n’allait pas. Tu apportais toujours un bouquin aux réunions»).
Hubert Huertas est plongé à fond dans ce que j’appelle ( et F.Ruffin avec moi) la « circulation circulaire de l’info ». Cette lecture – hélas principe et habitude de base de quasiment toute la gente médiatique dans les rédactions – est en réalité une chasse à ce qu’on dit être d’actualité, une chasse au scoop dans la lutte concurrentielle que se livre les Medias entre eux. Ce n’est pas à mon humble avis un travail de reflexion où l’on doit/devrait à chaque minute penser/trancher/ trier/choisir/ sélectionner (bref informer) et ce, sans tenir compte de l’air du temps défini par les autres rédactions.
Aussi c’est pour ça que c’est avec joie que j’ai noté la volonté de construire un nouveau média (LeMedia). Voilà qui retiendra plus mon attention que les 90 euros donnés à l’année au Mediapart de Hubert Huertas.