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«Écrire (de la poésie, toujours – j’emploie le mot faute de mieux, car je n’ai jamais bien su ce qu’il recouvre), ce n’est, à mon idée, ni «accélérer quand il faut ralentir», ni «s’arrêter quand il ne faut pas», car l’écriture n’est surtout pas accident dans et/ou par le langage, mais trouble et tremblement sans freins, mais dûment domptés pour que la transhumance ne se mue pas en exode…»
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Son dernier livre (pas encore lu) : On ne meurt pas de chagrin chez Flammarion.
«Outre le suspense dans lequel le documentaire tient le téléspectateur, tout l’intérêt de «Faites entrer l’accusé» est de rappeler les réflexions de Freud sur l’inquiétante étrangeté, réflexions qu’on pourrait résumer ainsi: il n’est pire source d’angoisse que de découvrir soudain, ou peu à peu, que c’est du familier, de l’habituel, de la plus calme proximité que surgit la mort violente — ou du moins sa menace. Un mari se fait occire et tronçonner par sa frêle et timide épouse. Un bon père de famille extermine tous les siens. Un enfant de dix ans poignarde à mort ses parents pendant leur sommeil».
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Journal du Métèque de Jean Malaquais (16 sept 1940) : «Pour paraphraser Fielding (Essays on Nothing), il y a ceux qui prétendent écrire ce qu’ils pensent, et d’autres qui se flattent de penser ce qu’ils écrivent. Or, commente cet auteur, il en est d’une troisième sorte, bien plus nombreux, qui ne pensent guère avant de prendre la plume, et qui, couchant sur le papier ce qu’ils croient avoir dans la tête, ne produisent jamais que du vent. Eh bien moi, depuis que je gribouille ces notes, je me sens appartenir d’office à cette dernière fraternité».
Visite du plombier. Il n’écoute rien de ce que je dis des lavabos et tuyauteries qui déconnent car il est halluciné par le nombre de livres, il n’en croit pas ses yeux, il n’en a jamais vu autant et se demande quel siphonné peut bien vivre dans un tel antre. Il n’a qu’une hâte : faire machine-arrière. Oublier ce qu’il a vu. Mais il reste planté-là, fasciné.
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L’amie qui m’accueillit un jour à Limoges et qui parle travail et sa dure loi.
«Ne nous parlez-pas de fragilité / Quand nous en subissons plus que vous / Quand nous sommes envoyés/ Là ou vous n’auriez pas supporté / Ne nous parlez-pas de fragilité/ Quand nous vous aidons parfois à mourir/ Et ce, sans y être préparés/ Ne nous parlez-pas de faiblesse/ Quand c’est vous qui exercez vos sadismes/ Ne nous parlez-pas de courage/ Quand nous survivons avec pas grand-chose/ Ne nous parlez-pas de somatisation/ Quand nos corps sont épuisés/ Ne nous parlez-pas de sacrifice/ Quand vous ne savez pas de quoi vous parlez/ Ne nous demandez-pas/ De faire semblant d’aller bien/ Quand nous allons mal».
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Mouais, les mollets.
«Ce qui m’avait d’abord impressionné, c’était ses mollets».
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«et, pendant que j’avançais entre rempart et une des voies, pendant que je saluais avec ferveur les platanes survivants, je sentais le sourire qui s’était instinctivement installé sur mes lèvres faire son chemin en moi, repousser en douceur mes pensées mauvaises et stupides qui me font honte, en arriver à tous ceux qui survivent dans l’horreur quotidienne, dans des camps, en chemin, travaillant, vaquant à leurs affaires minimales, s’aimant ou non, sous la domination de Daech, face aux préposés des diverses administrations, qu’ils soient bienveillants ou non, dans les favelas et les bidonvilles épars dans le monde, sous un pont de Manille, dans une fabrique croulante, et j’espérais qu’un rayon de soleil, une fleur dans des pierres, un sourire leur donne une bouffée de plaisir fugace».
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«Nous arrachons au monde des éclats de bonheur, tous nos muscles se contractent et se déforment, nous arrachons avec les dents avec les ongles, des morceaux de bonheurs, des bonheurs en lambeaux, nous déchiquetons le monde, gestes crispés, visages déformés, pour tenter d’emporter dans nos replis de nuit des lambeaux indécis et pantelants de bonheur».
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CHEZ LUCIEN SUEL pour terminer le repas.
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Me voilà attelé à un autre travail : mettre en récit et en forme les aphorismes qu’Elle chuchotait à mes oreilles. Un récit que je déposerais prochainement dans les boites aux lettres des maisons d’éditions parisiennes et provinciales. En attendant, une phrase, une seconde ou une minute.
«Ne crois pas une seule seconde au Paradis sur Terre. Mais une minute, tu peux».
Je découvre.
Enchantement.
Merci.
La Main de Singe est idéale pour nôtre évolution artistique. Sinon pour Rougi(e)r de plaisir lisez Frédéric Schiffter jusqu’Aux Confins de Nos Consolations.
@RobertSpire
Je te suis sur toute ta ligne.
merci Bibi et je note toutes ces lectures à venir
j’ai pris les gros mollets aussi
Un ex m’a dit ça, tu avais des gros mollets déjà petite
je lui ai dit tes oeufs mollets à toi sont si déroutants que je vais forger les miens ailleurs et, bref! Résistances sans contre-façons…
gros bisous et je reviendrai et vais m’attarder un peu. des gens qui lisent, réfléchissent, luttent, ça manque… je lutte à ma façon certes et plus souvent avec des mots qu’un bâton mais au moins je n’assomme pas la jeunesse ni ne l’appauvrit…
« On ne meurt pas de chagrin »
mais on peut en mourir un peu pour mieux renaître
Bon, je note…
Ah, Jean Malaquais, un auteur injustement méconnu.