-
Bibi sur Facebook
Dernières Découvertes
Les Ami(e)s photographes
Les meilleurs Amis de BiBi
Poètes, Psycho, Socio, Musiko
Je sais, avec obligation d’écrire l’épilogue sur cette fiction qui m’a envahi, submergé, d’offrir l’explication sur cette présence d’ELLE, de dire méthodiquement ce qui a été à la base de tous ces lambeaux de phrases consignés dans mes carnets, de livrer la vérité, toute la vérité sur ces mises en ligne, sur ces aphorismes (peut-on d’ailleurs les qualifier ainsi?). Ce furent lambeaux, éclats sonores dont j’étais toujours le premier surpris. Ce dialogue avec ELLE n’était pas une sorte de fiction de romancier, un travail intéressant d’écrivain embryonnaire, il n’y avait nul talent dans cette entreprise. Juste Ciel, non. Ni talent, ni pulsion incontrôlée, pas de ces petites forfanteries habituelles d’écrivaillons, pas de gloriole recherchée ni de volonté ridicule de grimper au hit-parade des littérateurs.
Rien de tout cela car j’ai l’explication : elle est claire, nette, précise. C’était donc un dialogue ? Oui et non. C’était donc une double présence voulue, un échange bien pensé, une mise en ordre pour les besoins d’un futur ouvrage ? De ça, non. Non plus (…)
Elle me disait : «Pourquoi aime t-on nos lecteurs, nos lectrices ? Des vampires pourtant».
Elle me disait : «Puisse ne plus jamais écouter ça sur moi : «Elle était étrange. Un oiseau du malheur né».
Elle me disait : «Les mots, comme des bourdons tout autour de toi».
Elle me disait : «Ce livre, comme une île lointaine. Pour y accoster, il te faudra d’abord quitter tous tes rivages».
Elle me disait : «Si tu veux écrire, cesse un peu d’apprendre la littérature. Va t-en plutôt ouvrir les Carnets de ton vécu».
Elle me disait : «Dans la vie, il était doux comme un agneau. En écriture, il était le Boucher de Chicago».
Elle me disait : «Il guettait le ciel pour me faire revenir sur terre, oubliant que la taupe sous ses pieds n’a jamais appris à voler».
Elle me disait : «Je me suis demandée ce qu’elle faisait, tranquille en surface, bouleversée à l’intérieur. Elle lisait».
Elle disait : «Le grand et terrible dessein de celui qui écrit commence par cette tâche : effacer».
Elle me disait : «Tu veux écrire ? Prends tout, dévore les tous mais n’en imite aucun».
Elle disait : «Des fois, écrire, c’est attendre que la page redevienne blanche».
Elle me disait : «Dans ton train de vie n’oublie pas d’emporter tes rêves. Tu les trouveras en consigne ou en salle d’attente».
Elle me disait : «Lorsque le temps était à l’incertain, il n’hésitait jamais entre le parapluie et le parasol. Il partait tête nue».
Elle me disait : «Si le poète ramasse du bois mort c’est pour en faire de somptueuses forêts».
Elle disait : «C’est à quarante ans qu’il commença à penser par lui-même».
Elle me disait : «Ecrire c’est un pas en arrière, un pas en avant. Voilà pourquoi en écriture, on n’apprend pas à écrire. On apprend à danser».
Pour les épisodes précédents…
« …Ecrire c’est attendre que la page redevienne blanche ».
Pour recommencer. Bien sûr.
@LeDiazec
Bonjour toi.
Ce qu’il y a de bien dans ce qu’elle disait, c’est qu’après avoir fait 50% du travail d’écriture, elle espérait (et attendait) que le lecteur/lectrice fasse les 50 % autres.
Tu as donc tout compris. 🙂
Dans le même temps, je crois – de mon côté – avoir compris ceci : il n’y a pas de feuille blanche. Au départ, toute page est chargée de la longue histoire humaine, il y a des gribouillis dessus (et beaucoup de Vocables de Mort distillés par les hauts-parleurs et beaux parleurs de la Haute). Il faut donc attendre, regarder sa page et via un travail d’intériorité, se dégager des mots imposés, bref commencer à effacer. Pour ensuite se mettre à écrire avec ses propres mots, ses mots-bibi (singuliers).