Pensez BiBi

Le JDD aime les femmes «rebelles».

Faisons d’emblée une petite correction : ces femmes «rebelles» sont celles que le journal de Lagardère décrète être femme rebelle. La question qui suit serait de se demander si c’est la même chose ? (1). Mais laissons cette interrogation de côté.

Dans le Journal du Dimanche, les «femmes» en Une font recette, elles attirent l’œil. «Rebelles» (c’est dit) et «belles» (c’est sous-entendu). Elles se retrouvent donc obligatoirement en Une. Comme lorsque Marine Le Pen fût élevée en icône féminine grâce à des sondages truqués dans cette même couverture. (Voir la Une en fin de billet)

«Rebelles» donc : seules contre tous.

J’avais déjà retenu ce titre quasi-similaire sur le JDD du 27 octobre 2008 à propos d’une autre Dame «rebelle» (Rachida Dati).

J’avais noté à cette période dans mon billet  d’alors ce qui suit :

«SEULE CONTRE TOUS » : ce simple gros titre à la Une avec une pose délicate de Rachida sobrement vêtue, suffit à rendre justice et hommage à notre Ministre. Qui ne viendrait pas la défendre, elle qui est «seule contre tous» ?

Rachida ? Mais c’est une femme (1) !
Rachida ? Mais c’est une femme issue de l’immigration (2) !
Rachida ? Mais c’est une battante (3) !
BiBi, lui, lit entre les lignes, relevant les supposés attributs qui se cacheraient derrière ce  «TOUS » : (1) le Sexisme, (2) le Racisme, (3) le Conservatisme».

On prend presque la même et on recommence. Najat Vallaud Belkacem est elle aussi, «seule contre (presque) tous». Femme de l’immigration elle aussi. Sobrement habillée. Souriante comme si son sourire répondait à toutes les attaques hargneuses de la gente masculine («pseudo-intellectuels» – intellectuels au masculin). Comme si elle était inatteignable. («NVB estime que tant de critiques sont la preuve qu’elle touche juste»).

Rachida Dati, elle aussi, était cette femme aux prises avec ces méchants juges qui traînent dans les Tribunaux. NVB fait de même : elle bouscule tout ça, tout ça. Tout ça pour «permettre aux élèves de mieux apprendre pour mieux réussir». Voilà qui finit son interview. Que la leçon est bien apprise avec cette phrase toute chaude certainement distillée par ses professeur(e)s d’Agences de Com !

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Vivien Vergnaud, rédacteur du JDD, m’avait repris sur Twitter à la suite de mon apostrophe sur le silence de son journal à propos d’une figure de l’extrême-droite à Lille qui aurait approvisionné en armes Amédy Coulibaly. Pas rien n’est-ce pas ? Certes, l’info était arrivée dans la nuit du samedi 2 mai, un peu tard pour être en Une du JDD du lendemain.

J’attendais donc la suite dans l’édition papier de ce dimanche. Pas rien cette affaire pour notre canard-laquais dont les ventes explosèrent après les événements du 11 janvier dernier. On se serait attendu à ce que le JDD dépêche ses fins limiers, propulse ses Enquêteurs à Lille, suive pas à pas les policiers nordistes. Que nenni dans le JDD du jour : pas de traces de tout ça, tout ça. Pas la Une bien sûr. Pas non plus d’entrefilet. Pas une ligne. Pas un seul mot.

Ohé @Vivien_Vergnaud ! Ohé @cyrilpetit99 ! Où donc est passé votre «esprit 11 janvier» ?

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(1). Bruno Jeudy en son temps avait consacré… Carla Bruni comme telle. Une Dame rebelle aux valeurs de gauche s’encanaillant avec Nico, Maître du Monde, grand pote du Boss Lagardère défendant – en son temps de Présidence – des valeurs d’extrême-droite. Euh… vous avez dit «rebelles»?