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Souvenez-vous,
Il y a eu ce siège d’à côté, ce siège situé à l’extrémité de la rangée supérieure, contigu à la place que j’occupe par habitude dans les cinémas. Ce siège d’à côté, vous m’avez demandé s’il était libre. J’avais fait silencieusement oui de la tête, déjà suffoqué par votre beauté et l’échange de notre premier regard. Vous avez déposé votre veste sur ce fauteuil désormais tout empli de vous, tout parfumé de vous, tout envoûté de vous, puis vous êtes descendue jusqu’à la scène en contrebas, juste au-dessous du grand écran blanc.
Je n’ai pas tout de suite écouté votre prénom ne m’attachant qu’à la mélodie de votre voix, à la grâce de votre silhouette, à votre port de tête. Ce n’est que bien après le début de votre intervention micro en main, que, rêveur enfin éveillé, j’ai réalisé que vous étiez l’organisatrice de ces Rencontres Cinématographiques autour des films de François Truffaut. J’ai alors été frappé par cette extraordinaire coïncidence entre «La Femme d’à côté», le film que vous présentiez et la place, toute la place, que vous aviez prise auprès de moi.
Femme d’à côté, siège d’à côté : personne ne pourra croire à la beauté de cette rencontre-là, à cette croisée du Destin. Personne. Hormis vous et moi.
Une fois votre introduction de présentation terminée, gracile mais superbement déterminée, vous êtes remontée, lentement, très lentement vers moi, en démarche chaloupée, sur le feutre rouge des escaliers. J’ai surpris votre regard avant que le noir complet cher aux cinéphiles ne nous enveloppe tous les deux. Vous m’aviez souri.
*
Tout ce qui allait suivre était déjà dans le film de François Truffaut. Je suis revenu le lendemain, et le soir d’après et tous les autres soirs de la semaine. Je me suis installé à cette même place, disant à chaque spectateur envahissant que le siège d’à côté n’était pas libre. Vous êtes venue vous asseoir, vous m’avez souri et j’ai hoché la tête.
Comme pour cette première fois.
Il n’y a eu ni seconde, ni troisième prise de parole publique. Vos mots n’ont été désormais que pour nous, chuchotés hors de tout écran. Nous allions nous aimer plus intensément encore que dans cette fiction jouée par Mathilde et Bernard, les héros de Truffaut. Loin du travelling aérien, sans la voix-off de Madame Jouve et des sirènes hurlantes qui clôturent cette tragédie, nous nous fîmes le serment de garder pieds sur terre et tête éternellement dans nos étoiles. Et chaque soir, nous avons empli le noir de la salle de nos baisers volés.
Toujours, je vous garderai le siège d’à côté. Dans cette imparable histoire qui commence, vous êtes l’actrice de notre Amour, je suis l’acteur de votre cœur. Voisine passionnée, amant fébrilement accoudé : sans générique de fin, inséparables désormais.
L’homme d’à vos côtés, toujours.
Superbe et félicitations ! Quel compétiteur né 🙂
Oups… Le pseudo!
Pas mal votre texte;j’ai moi aussi participé au concours de Télérama,j’avais écrit à madame Jouve,vous rappelez vous vous si Laurent Lafitte a lu ma lettre par hasard?Merci de me répondre…
@Anne
Je n’ai pas souvenir d’avoir écouté Laurent Lafitte à côté de ses pompes avoir lu votre lettre. Une lettre adressée à Madame Jouve la voisine, c’est bien ça ? Ben, désolé, je ne crois pas. J’ajoute que Télérama n’a pas brillé par son accueil. Ni présence, ni paroles d’introduction à la soirée, ni interventions de présentation. Bouh. Quant à Lafitte, quand on a écouté Michaël Lonsdale, Jean Dasté, Jacques Bonnafé, John Berger etc… on se dit que… oui, oui, Lafitte…