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Notre Premier Ministre (5% aux Primaires PS) mène la valse. Il se couche devant l’Entreprise et le MEDEF. Rappel ici : j’écoutais l’émission de France-Inter «La Marche de l’Histoire» ce lundi 6 octobre. Denis Kessler tenait discours dans un symposium le 4 octobre 2007 (l’ère Sarkozy) et déclarait qu’il fallait «sortir de 1945 et défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance». Sept ans plus tard, ce même Denis Kessler, opulent patron de la SCOR et ancien complice de Dominique Strauss-Kahn, tresse des louanges au discours du «socialiste» Valls : «Ce discours est historique parce qu’il neutralise à gauche l’idée selon laquelle les intérêts des entreprises sont un objet de débat politique. Intellectuellement, cela va bien plus loin que le pacte de responsabilité. A la différence de Jospin qui recourait toujours à un vocabulaire défensif, Valls joue sur l’affectivité, l’offensive». Merci Patron.
Mais me direz-vous, il ne faut pas réduire nos socialistes à cette «caricature». Il y a des opposants, des-qui-se-démarquent. BiBi veut bien mais prenons l’exemple Delphine Batho (1), humiliée, virée, comme une malpropre par Hollande-Valls. Que dit-elle du Premier Ministre dans son livre («Insoumise» (2)!!) : «Il est différent. Il a compris que l’on a changé d’époque (…). J’ai toujours dit qu’il était moderne, le meilleur de sa génération, le plus professionnel, celui qui est entré de plain-pied dans la vie politique». Faut-il continuer ?
Retenons quand-même ce qualificatif de «moderne». Voilà un mot qui va nous ramener aux deux photographies de Macron nommé au poste surpuissant de Ministre de l’Economie. Incité par deux adorables abonnées de mon compte Twitter, je pensais écrire en premier un billet sur le seul cliché 1 mais découvrant, cinq minutes plus tard, la Une du JDD (cliché 2), il m’a paru plus intéressant de s’arrêter sur ces deux clichés. Sans la mise en rapport de l’un à l’autre, ces deux images n’auraient pas individuellement le même pouvoir de suggestion et de (possible) imposition.
Macron est assis sans un bureau «moderne». La modernité ici est non seulement dans la présence des deux ordinateurs mais aussi des trois petits écrans sur la droite (Un «fax» ?) Façon «moderne» de dire que l’on est relié au Monde. Manière aussi de relever le sérieux du travail. Macron écoute, voit, examine, dissèque le monde à partir de son bureau et bosse comme un boss. Pas de distractions autour : le rideau blanc empêche qu’on rêvasse sur la rue, qu’on se perde au Ciel (pas un poète aux 35 heures notre travailleur (Em)manuel). Pas non plus de photos de madame et des enfants (cette modernité-là chez les PDG, – douce, rassurante, familiale -est dépassée. On ne pense que boulot boulot). Pas de photos de femmes dénudées (on n’est pas ici dans une cabine-camion de routier). Juste un discret éléphant en porcelaine sur le côté gauche. Euh… peut-être une tirelire pour l’Opération Pièces Jaunes de Mme Chirac ou encore une possible collecte pour chômeurs ?
Deux bureaux encombrés de papiers : on peut estimer que ces dossiers sont hyper-importants puisqu’ils sont bien rangés. D’ailleurs on devine le sceau des trois couleurs de la République sur l’un d’eux. «Bien rangés» : c’est important car Macron passe ainsi pour un Ministre, soigneux, qui connaît ses dossiers, un Ministre précis qui s’applique, aime l’Ordre et les ordres (du Grand Capital). Rajoutons la présence d’un siège en hauteur, fauteuil de bureau tournant en cuir noir : le noir est sobre, fait sérieux, moderne.
Veste bleue nuit, cravate large et légèrement gaufrée, même couleur, qui passe au dessus du veston. La chemise est blanche (marque déposée BHL) mais pas ouverte comme chez l’humoriste-philosophe. Pas de mouchoir coloré dans la poche supérieure (Hé, hé, encore une fois, on est sérieux). Les couleurs de l’ensemble se fondent dans le cuir noir du fauteuil et les couleurs ternes des deux bureaux. Macron se tient droit, doigts déliés, une main tenant l’autre. Une alliance, main gauche (Ô Emmanuel, tu nous la présenteras, hein ?) et une bague argent main droite. Monsieur fait le timide. On ne le sent pas encore vraiment à l’aise. Des progrès à faire, Coco ! Par contre, le visage est impeccable. Cheveux de la trentaine, bien peignés, ni trop courts, ni trop longs. Un regard doux, des yeux qui fixent l’objectif : il nous regarde droit dans les yeux, simplement, placidement, attirant la sympathie. Sans forfanterie, il a un petit air de Bruno Salomone, le héros de «Fais pas ci» sur France 2 ou, mieux encore, il a le sérieux de notre héros médiatique bien-aimé, Bruno Jeudy du JDD… (C’est-dire !)
Avec le second cliché, on plonge – en associant les deux photos – dans le monde moderne qui émerveille tant Delphine Batho. Voilà notre Macron métamorphosé. Emmanuel lutte contre les Méchants, il est prêt au combat, il va au charbon. Il n’est plus l’énarque-derrière-son-bureau, il est le Boxeur qui va défendre le populo avec ses poings. Hue ! Hue ! Han ! Han ! Un combat non en 6 rounds mais en 6 mois. C’est court mais Emmanuel va y mettre tout son poids, son plein d’énergie, la concentrer pour mieux démolir l’autre. L’autre ? On ne sait pas trop qui c’est. Pas la Finance en tous cas. On réfléchit et puis on comprend : l’autre, c’est celui qui doit payer, qui doit «contribuer à l’effort national», l’autre, c’est celui, c’est celle qui empêche la démolition du Programme du CNR, un programme dépassé pour causer comme Denis. L’autre, c’est le chômeur-feignasse, le salarié aux 35 heures, le prof qui a trop de vacances, l’ouvrier qui se syndique etc.
Macron serre les dents, mâchoire carrée. Il ne nous regarde plus, il regarde son adversaire (hors-champ) et il prend à témoin le journaliste qui l’interviewe. «Je suis prêt, je vais me battre pour vous, pour ma Patrie et pour le Bien Commun». Son regard se veut dur, très dur mais Macron a – là-dessus – encore beaucoup beaucoup à apprendre pour jouer au Petit-Gars-qui-en-veut. BiBi lui suggère de prendre exemple sur «Le Loup de Wall Street» et d’imiter le génial Di Caprio. Allez, Manu, remonte sur scène ! Au boulot ! Au boulot !
Bon, sur ces (bons) conseils, je vous laisse méditer.
Et j’envoie de gros bisous à @reineroro @JeanneDau @borneoduweb @Miawallace888 qui m’ont – sur ce coup-là – bien provoqué. 🙂
Tout est en ordre de marche ! Le tableau fini, l’artiste peut entrer en scène et va probablement nous étonner.
Avec lui tout fait « propre »…il est nouveau dans le paysage médiatico/politique mais nous vend la même camelote = La vision ultraliberale de l’économie.
A la place de Valls je reflechirais, ce mec finira par lui poser des problèmes il a la même ambition – premier de la classe.
@jeannedau
Les jeunes loups aux dents longues : ils pullulent dans la classe politique.
Dans le champ politique – comme en tout champ – il y a les nouveaux entrants et les vieux éléphants.
Valls et Macron ont ( sont condamnés à avoir) des relations à la fois de liens et de mises à distance. Valls et Macron ont besoin l’un de l’autre pour conforter les options des Puissants de l’Economie libérale. Pour l’instant, l’antagonisme n’est pas si fort (de toutes façons, à des nuances près, ils défendront toujours les mêmes optiques). L’un va lécher les bottes patronales, se courber humblement devant Madame Merkel et Sir Cameron; l’autre avance des choses, dit qu’il n’a pas vraiment dit ça ( pour ensuite dire qu’il faut le faire) : partage stratégique du travail. Consciemment et inconsciemment. Ils ont en effet le même habitus politique.
Hélas, ce qui rend possible aussi tout ça, c’est la faiblesse de la Gauche, de celle qui ne décolle pas et qui n’a pas analysé ses insuffisances depuis 1981. Je me demande encore pourquoi on rate ce tournant de constituer une Gauche indépendante du PS, pourquoi on lorgne sur les Frondeurs etc…
Pour en revenir à Macron/valls… Macron a un capital-notoriété au point Zéro. Valls en a un peu plus que lui. Pour l’un : la ligne d’horizon est 2017. Pour l’autre ? 2022 ? 2027 ? Je vais te dire : je m’en fous.
Ok.
Tu parles de la faiblesse de la gauche. C’est vrai qu’elle est faible mais comment faire autrement. Je me pose la question. Mais
Il ne suffit d’avoir raison pour gagner
Les gens sont sourds a nos discours a nos solutions. Ils sont empêtrés dans leurs problemes perso. Depuis des decennies ne leur dit-on pas que les solutions sont individuelles… que celui qui veut’ peut… tu as de moins en moins de gens syndiqués (de moins en moins d usines..)
La prise de conscience est difficile pour les non politisés’ face au déferlement mediatique qui nous assassine.
Tu t’appercois quand tu sors de ton « groupe » que les gens sont loin…
Faut pas nous leurrer et continuer a convaincre, bien sûr.
Je ne suis pas pessimiste par nature mais je crois que rien ne sert de se mentir.
Bises Bibi
@jeannedau
Oui on peut considérer qu' »on a raison ».
Je dirais qu’on a plutôt des bonnes raisons mais hélas aussi des moins bonnes.
Mais il ne s’agit pas uniquement de reconnaitre qu’on sous-estime la puissance des Puissants, sa violence symbolique.
De croire encore qu’en passant à la Télé, on va convaincre les gens etc.
On entend dire encore qu’on est impuissants à raisonner les gens, que les gens sont « sourds » à nos solutions etc.
On n’a peut-être pas les outils théoriques qu’il faut.
Déficit théorique: par exemple, croire qu’il suffit d’énoncer une vérité pour que nos interlocuteurs perçoivent ce qu’on vient de leur dire, qu’ils sont interessés par nos propos ( voir cette campagne pour la 6ième République, la Mystique du « Peuple », le mot d’ordre autour de l' »Humain ») et on croit – bien entendu – que leur entendement illuminé par nous vont leur faire emboiter notre pas !
Derrière ce type d’analyse, qu’est-ce qui cloche ? Hé bien, humblement pour moi, c’est cette conviction non-interrogée que la vie sociale, pol, culturelle se réduit à des faits individuels.
Alors ça se traduit par de prétendus charismes (même négatifs ds le cas de Mélenchon). Bové est sympa. Besancenot est jeune facteur estimable, Montebourg est un coureur, Juppé est froid etc.
Si l’on adhère à ça, c’est effectivement qu’il n’y a pas/plus le potentiel militant mais c’est aussi/surtout qu’on se trompe d’outils dans l’analyse théorique.
Il serait trop long de te répondre plus avant.
Je n’ai que des conseils de lectures à te donner. Lire expréssément les livres d’Alain Accardo (Introduction à une sociologie critique. Le Mascaret editeur et Ses chroniques : « Engagements » chez Agone) Avec ça déjà…
Et puis en introduction, tapez Alain Accardo dans mon blog 🙂 ou surtout aller le lire ici : http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?cat=4
Je suis entièrement d’accord avec toi lorsque tu parles d’outils théoriques qui manqueraient.
Il ne suffit pas de changer de mot d’ordre pour que tout se mette en branle. Et lorsqu’on parle de 6ème nécessaire, globalement les gens ne voient pas la nécessité de changement de république pour mieux vivre.
le coche a été loupé, en partie, après les présidentielles, certains se sont crus arrivés avec un homme providentiel. On a vu les dégâts sur tweeter même.
Il nous faut une démarche commune, une direction assumée pour tous ceux qui croient à d’autres possibles.
Ne tuons rien, prenons des appuis sur ce qui a permis d’avancer et continuons en mieux.
Je ne suis pas d’accord quand aujourd’hui j’entends dire la gauche et la droite c’est pareil. Non le PS et la droite c’est pareil.
La gauche qui se cherche – peut-être – en partie c’est nous et nous devons avec les différences qui existent bouger la donne.
0jeannedau
J’aime être d’accord.
Et là, je le suis 🙂
Alors espérons ✊✊✊
Il sert les dents pour optimiser fiscalement les deux patates prises en spéculant. Du grand art, ou mieux, un art noble…
Mince, j’ai oublié de valider mon commentaire d’hier. Je disais que Macron compte parmi les optimiseurs fiscaux, réussissant à ne pas payer l’ISF après avoir empoché 2 millions d’euros en spéculant chez Rothschild…
Hi hi… une belle tête qui me rappelle celui qui battait avec méthode les plus jeunes, dans le controversé film « If… ». Éducation à l’anglaise manifeste. Celle qui peuple « The City » aujourd’hui, avec le succès que l’on sait. City dont je rappelle qu’à superficie égale, elle comporte presque autant de banques, que l’île de Bréhat compte d’habitants.
@babelouest
La « City » oui.
L’île de Jersey n’est pas mal non plus.
Quant à Macron, qu’il fasse gaffe, on pourrait lui faucher son fouet et le faire entrer dans un roman du Marquis de Sade.
Oui, ces photos sont « posées » au plus près et destinées à faire passer un message de sérieux, de jeunesse et de compétence.
J’écoutais ce matin le ministre de l’Economie – « Merci, Macron ! » – sur France Inter dans l’émission de Patrick Cohen, toujours aussi peu rentre-dedans.
Il en ressortait que M. Macron veut non pas une loi qui porte son nom (« je ne crois pas à l’aventure individuelle »…), mais des mesures concrètes (les « cars » démultipliés, les médicaments dans les « officines » même si M. Leclerc en veut dans ses magasins, etc.), qu’il n’entre pas dans le jeu des « petites phrases » politiques et qu’il n’est pas « libéral ».
On est définitivement convaincus.
@Dominique Hasselmann
Oui « sérieux, jeunesse, compétence » et… combativité.
Comme faisait semblant de se pâmer une twitteuse sur mon compte (à propos de Macron et de sa position de boxeur) :
« Ah, ses deux petits poings tsoin tsoin ! »