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François Truffaut.
J’ai trouvé cette phrase de François Truffaut dans un gros titre d’un hebdomadaire (ou dans les pages d’un quotidien) : «Le cinéma est plus important que la vie». Je me demande dans un premier temps si elle a vraiment été dite par Truffaut dont les acteurs disaient toute l’humanité, toute l’attention qu’il portait au monde qui l’entourait. Mais admettons. Je me demande alors si doit être tenue pour vérité toute parole d’un personnage reconnu qu’on aime ou apprécie (comme ici, Truffaut). Car enfin on pourrait rétorquer que le Cinéma est dans la vie et que, du coup, cette phrase en devient idiote. Et est encore plus idiot cet hebdomadaire (ou article) qui l’a mise en titre. On pourrait enfin rajouter que faire du Cinéma nous apprend de la vie et qu’en effet de miroir, la vie nous apprend à faire du cinéma. Car qu’est-ce qui nourrit le cinéma si ce n’est la vie, si ce n’est notre regard sur la vie, sur cette vie chargée de tant de regards (amoureux, haineux, médiatiques, guerriers), si ce n’est de constater qu’un regard de Puissant pèse plus qu’un autre, que certains n’ont pas droit de regard etc. etc ?
Les rapports problématiques de l’Art avec la vie.
Là-dessus, il y aurait encore à rappeler la confession que fit Claude Monet, le peintre, à Clemenceau. Le peintre parlait de sa propre femme Camille allongée sur son lit de mort : « … à ce point qu’un jour, me trouvant au chevet d’une morte qui m’avait été très chère, je me suis surpris, les yeux fixés sur la tempe tragique, dans l’acte de chercher la succession, l’appropriation des dégradations de coloris que la mort venait d’imposer à l’immobile visage». C’est Rober Bober qui écrit plus loin à ce propos : «Devant sa femme morte, Monet n’a pu s’empêcher de prendre ses pinceaux. Non pas pour mieux se souvenir d’elle, mais parce que l’analyse des couleurs était pour lui une préoccupation de tous les instants. Elle était plus forte que son chagrin». A votre tour de méditer.
Une autre pièce au dossier.
Dans cette suite d’idées en vrac, me revient cette phrase si profondément inscrite en moi, d’un grand retentissement intérieur, phrase tirée d’un Carnet de Georges Haldas : «Ce n’est pas ce qu’on écrit qui compte. Nos livres, en effet, avec le Temps – et même bien avant – deviennent poussière. Ce qui compte en revanche c’est tout ce qu’en les écrivant on découvre : de nous-mêmes, des autres, du Monde et surtout de la Vie».
Raconter des histoires.
Hier un enfant m’a dit qu’il n’avait pas très bien compris la fin de l’histoire que je lui racontais. Un peu pressé par le temps, je lui ai répondu que ce n’était pas grave. L’important dans les histoires, ce qui comptait, c’était de les écouter. Les comprendre ? Ce sera surement plus tard… Car il faut respecter le temps. Parfois, il faut mettre vingt années et plus pour comprendre. J’ai répondu ainsi à cet enfant. Et je n’aurais pas été si pressé que je lui aurais répondu… la même chose.
Se raconter son histoire.
Achevant ce petit livre d’Antonio Tabucchi («Le Fil de l’Horizon»), je retiens ce passage où le héros, Spino, dialogue avec lui-même : «Et toi-même ?» lui a répondu Spino, «qui es-tu pour toi ? Tu sais très bien que si un jour tu cherchais à le savoir tu devrais te poser des questions, reconstruire ton identité, fouiller dans de vieux tiroirs, recueillir le témoignage des autres, rassembler des signes disséminés par-ci par-là, égarés. Tout n’est que ténèbres, il faut avancer à tâtons». Oui, dans tout ce qu’on entreprend, travail d’artiste ou non, avançons à tâtons. Cela reste le plus sur chemin pour y arriver.
Lecture alternative sur France-Inter.
Je lis «Fakir» et cette quadruple page sur France Inter (que j’écoute assez régulièrement). L’article de François Ruffin (co-signé par Sylvain Laporte) donne des indications sur «qui cause dans ce poste». Sur une journée d’écoute, les auteurs ont relevé plusieurs choses :
Les conclusions sont logiques pour qui souhaite une alliance classes populaires – petite bourgeoisie intellectuelle : «cette station fabrique du cloisonnement. Elle offre un ghetto culturel, confortable pour la petite bourgeoisie intellectuelle, à l’abri du bruit et de la fureur du monde social».
Allez, cher lectorat, on aide la presse alternative. Trois euros le N° de Fakir (Octobre-Novembre).
Quoi de surprenant cher Bibi : devant la mort, Monet s’accroche à sa raison de vivre ?
Il y a quelques semaines, j’ai découvert votre blog. J’aime bien son éclectisme et depuis je passe régulièrement.
@Lucm.reze
Touché par vos marques de sympathie bloguesques. 🙂
Je ne m’offusque pas devant la position de Manet. Je relevais juste la puissance de son Imaginaire pictural, me disant que les pulsions du « ça » nous mènent parfois loin, très loin.
Comme je rends la pareille à ceux qui suivent mon blog, je ne peux que recommander le votre ici : http://lucmreze.blogspot.fr/ et encore ici http://lucmrezegalerie.blogspot.fr/2014/10/meridienne.html avec un très beau tableau dans le billet « Méridienne ».