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On croit souvent que le dialogue se fait à deux mais c’est oublier l’Instance qui fait trois, cette circulation entre l’Un et l’Autre. Les mots sont cet entre-deux, mots qui disent la nostalgie de l’homme regardant le soleil couchant, le rire aux éclats féminins, la rage de l’enfant au seuil de son état d’adulte.
Ici, dans ce troisième épisode de l’Incipit-Twitter, (« Elle me disait… »), viennent à nouveau s’inscrire (au choix) l’éclair, le grondement des Dieux derrière les montagnes, la pluie qui fouette nos visages, le soleil qui tanne nos peaux. Tweets en méli-mélodrames qui – je l’espère – chasseront les nuages pour faire éclaircie.
*
EPISODE 3.
Elle me disait : «Couvrir les mots aux violences de l’orage, les découvrir aux éclaircies. Parfois aussi, faire l’inverse».
Elle disait : «Le plus terrible est de perdre le contact avec soi».
Elle disait : «Les mots ne viennent ni de la tête ni du cœur. Ils ne viennent pas. Il faut aller les chercher».
Elle me répétait souvent le mot d’Alejandra Pizarnik : «Sers-toi de ta colère».
Elle me disait : «D’où vient que même me nourrissant de grands projets, je reste sur ma faim ?»
Elle disait : «Mes mots ne veulent pas plus des enfants qui trépignent que des valets qui acquiescent».
Elle disait : «Nos soleils intérieurs ne nous font jamais de l’ombre».
Elle me disait : «Si belles sont les Noces du Quotidien et de l’Éternité».
Elle me disait : «Quand la Mélancolie entre dans mon train de vie, je ne descends pas toujours à l’arrêt qui suit».
Elle me disait : «Je n’ai commencé à avoir des idées personnelles qu’après avoir passé les 40 ans».
Elle ne cessait de répéter le mot d’André Lhote : «On ne voit bien que lorsqu’on est ébloui».
Elle disait : «Les bavards n’ont aucun talent pour la conversation. Guère plus satisfaisants sont les silencieux».
Elle disait : «Je voudrais tant connaître les éboulis de l’Amour, les coups de grisou du Sentiment».
Elle me disait : «Éclairer, ne pas éblouir».
Elle disait : «Mon rêve enfin possible : dire l’essentiel en un seul mot, ton prénom».
Elle me disait : «La mort : dernier acte, un seul personnage sur scène».
Elle me disait : «Sur la vie d’un concierge, j’ai la curiosité du savant. Devant la vie d’un savant, j’ai la curiosité du concierge».
Elle me disait : «Sage ? Jamais».
Elle me disait : «En appeler autant au «Gai Savoir» qu’à la «Docte Ignorance».
Elle me disait (plus rarement) : «L’ombre de tes mots m’ensoleille».
Elle disait : «J’écarte de ma route les pessimistes et leurs goûts de cendres. Ils ont oublié les volcans en éruption».
Elle me disait : «Tu me dis aller chaque jour au fonds du puits mais d’où vient que tes textes soient le plus souvent à sec ?»
Elle me disait: «D’accord, tu t’enorgueillis de ta terre et de tes semences mais tu n’imagines pas à quel point la jachère sera ta douleur».
Elle me disait : «Réjouis-toi… les mots ne mentent pas. Afflige-toi… les tiens, si».
Elle me disait : «Tu t’égares ? Tu es perdu ? Prends le premier train qui passe pour savoir où tu vas».
Elle me disait : «Ah bon, tu veux écrire ? Desserre les mâchoires de ton Surmoi avant de commencer».
Elle me disait : «Tu te plains que les mots veulent fuir sur ta page ? Mais bon sang, laisse-les courir… avant d’aller les rattraper».
Elle me disait : « Seras-tu capable un jour d’entendre tes points de surdité ?»
Elle me disait : «Avec les mots, tu fais le fier bûcheron en taillant vaillamment leurs troncs mais ils finissent tous en amers cure-dents».
Elle me disait : «Il n’est pas encore temps de remercier ton destin».
Elle me disait : «L’idée du suicide me console de tout».
Après la soirée des résultats fastidieux des Municipales 2014 donnés par les Médias, ses seuls mots furent : «Assez de parlottes. Baise-moi».
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Si vous désirez savoir ce qu’elle disait au tout début de notre Rencontre, il suffit de vous reporter aux deux premiers épisodes :
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