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Je traîne, je bosse, j’attends le soleil, j’ai enfin chaud, je veille tard, je m’occupe de Tosca (ma chatte), je lis, je relis aussi des petits textes épars, textes autrefois recopiés à la main. Parmi les relevés, celui-ci de Tolstoï dans sa seconde préface à Enfances. Et à l’opposé, sans le vouloir, je suis tombé sur ce petit livre émouvant de Jean Guéhenno (Carnets du Vieil écrivain), livre qu’il écrivit à l’âge de 76 ans. Inutile de préciser qu’on est à des années-lumière de la prose des Editocrates d’aujourd’hui…
Du Tolstoï pour commencer :
«En littérature, on peut écrire de tête ou du fond du coeur. Lorsqu’on écrit de tête, les mots se couchent sur le papier en toute obéissance et en bon ordre. Lorsqu’on écrit de coeur, les pensées affluent si nombreuses, l’imagination abonde en tant d’images, le coeur se charge de tant de souvenirs que les expressions s’avèrent incomplètes, insuffisantes et crues. Je me trompais peut-être mais je m’arrêtais toujours quand je commençais à écrire de tête et je m’efforçais à n’écrire que de coeur. ( Préface à Enfance)».
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André Markowicz, traducteur dans un entretien de 1993. «À la question de savoir ce que Markowicz cherche en traduisant des auteurs aussi différents que Dostoïevski, Tchekhov, Gogol ou Mandelstam, il répond simplement : «une chaise pour s’asseoir». En lisant cette remarque, on s’est souvenu d’un passage d’Une Apologie des oisifs de Stevenson (…). Un Monsieur Sagesse-Infuse y aborde un garçon et s’étonne qu’à cette heure, il ne soit pas à l’école. Le garçon rétorque qu’il poursuit ses études à sa façon. L’homme s’enquiert alors de sa discipline : les mathématiques ? la métaphysique ? une langue ? un métier ? Et le garçon : «En vérité, monsieur, comme le moment approche pour moi de partir en pèlerinage, je me préoccupe de noter tout ce que font d’ordinaire les personnes placées dans mon cas, de localiser les vilaines fondrières et les fourrés tout le long de la route, et puis aussi de savoir quelle sorte de bâton sera le plus utile». Ce numéro [de la Revue Vacarme] est un carnet de bord, une chaise ou un bâton, comme on voudra. Bonnes vacances et bonne route». Remplacez le mot «numéro» de la Revue par «Le Blog de BiBi» et vous aurez à peu de choses près la définition de mon blog : carnet de bord, chaise ou bâton.
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Dimanche dernier, tombant par hasard sur la Revue de Presse de BFM TV, je suis surpris – une fois encore – par les incroyables connivences dans les Medias. Le journaliste-maison passe très rapidement en revue les Unes du Parisien, de la Voix du Nord, d’Ouest France. Fort bien, jusque-là, il n’y a rien à redire mais arrivant à celle du Journal du Dimanche (sur les JO) voilà le même journaliste – jusqu’ici sur la réserve – prendre à coeur tout à coup son intervention. Et Ô surprise, le voilà qui en appelle à Bruno Jeudy himself, rédacteur du JDD, (dont BiBi n’a pas fini de dire qu’il sera un des fers de lance de la Pensée Unique au cours du Quinquennat Hollande). Ce journaleux, digne héritier des Charles Villeneuve et d’Olivier Jay, remplace déjà les BHL, Ferry, Finkie et consorts, il envahit les ondes, il truste les écrans à l’instar de ses Compagnons de Lutte, Editocrates New Look (mettons ici dans le même panier les Dominique Reynié, les Jean Quatremer et autres Pascal Perrineau, ardents défenseurs de leurs places nouvellement conquises au Box-Office des Médias. Une intervention donc avec portrait-photo de Jeudy. Toutes les rubriques y passent : le canard-laquais de Frère Lagardère aura ainsi droit à deux bonnes minutes de présentation sans que cela pose problème à quiconque (sauf aux BiBis).
Et pendant que je regarde l’écran, je pense à tous ces militants de l’Ombre qui distribuent dans l’anonymat les tracts sur les pertes d’emploi à PSA ou qui vendent par exemple l’Humanité-Dimanche dont je me demande si ces Grands Journaleux de BFM TV l’ont seulement feuilleté un dimanche.
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Et justement dans l’Humanité (quotidienne), une analyse d’une grande historienne, Annette Wieworka dont je recommande vivement la lecture. Son livre (Déportation et Génocide chez Plon) est un des livres les plus décisifs et les plus complets pour expliquer les atrocités nazies, les camps et la collaboration française.
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Un autre jour, une autre nuit, je ferai un long aparté sur la trajectoire de Jean Guéhenno, cet écrivain méconnu, redécouvert via ses «Carnets de vieil écrivain». Rien que pour ces trois lignes, ses Carnets en valent la peine : «Si tu ne sens plus le mal des autres, si tu en as pris l’habitude, si tu ne souffres plus de l’injustice, tais-toi, tais-toi. Tu ne saurais plus rien dire qui vaille».
T’as une chatte toi…incroyable ?
@de la mata
Oui j’ai une chatte et elle me demande en miaulant ce que tu viens faire sur le Blog du félin et félon BiBi.
Moi les miennes n’osent pas l’ouvrir…y’a des hommes et des efféminés…hélas !
@de la mata
J’ai pas compris ce que tu veux dire. Pas grave. Tu reviendras.