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[Sur le Yéti, j’ai lu le billet d’un supporter de Mélenchon qui, déçu, ne veut pas aller voter pour François Hollande]
Le Réel est implacable.
Nos désirs, nos rêves ne s’accordent que très rarement au Réel. Pire même : le Réel parfois les balaye, les gomme cruellement sans le moindre souci, sans la plus petite compassion pour notre «honte», nos larmes, nos élans passionnels, nos espoirs légitimes. Il nous reste – comme toujours après ce genre de distorsion imprévisible – l’indispensable besoin d’analyse, le détour par la pensée de ce qui est.
On croyait toucher au Paradis parce que les blogs, les tweets étaient majoritairement à gauche? On était bien contents que les comptes Jean-Luc Mélenchon et leurs twittos soient les mieux placés sur les réseaux sociaux. C’était oublier que le rapport des forces dans le pays et le rapport des forces sur les réseaux sociaux n’ont (presque) rien à voir.
Cette illusion vient de loin. Elle vient à mon humble avis de cette vision et de cette analyse erronées des Révolutions arabes où beaucoup ont cru y voir une forme inédite de Révolution (oui il y avait de l’inédit, de la spécificité en particulier avec le rôle d’Internet). Ces conclusions hâtives ont été de dire que le High Tech avait été la forme motrice de ces Révolutions oubliant que ce sont «les Masses qui font l’histoire» (1)
Devant votre déception, vous ne voulez pas aller voter au second tour. Votre déception est – me semble t-il – liée à ce constat tardif : vous venez de vous rendre compte que la révolution (citoyenne) n’est pas toute entière contenue dans les propositions de Jean-Luc Mélenchon, qu’elle n’est pas uniquement dans les meetings flamboyants, qu’elle ne sort pas uniquement des « victoires » dans les débats télévisés que vous avez probablement suivis. Bref que la parole n’est pas magique. Il lui faut un espace de réception, d’incorporation, d’acquiescement pour qu’elle ait une traduction dans le Réel.
Votre légitime déception vous retient de voter au second tour pour François Hollande. Réfléchissez encore. Tempérez pourtant votre déception du premier tour : beaucoup de mélenchonnistes ont voté utile. Voilà un point que vous n’entendrez guère dans les Journaux de TF1 ou dans les avis avisés des Journaleux de BFMTV. Pour ma part, je situe ces votes entre 1 à 3%. Il sera intéressant de voir cela plus en détail après les Législatives.
Un dernier mot sur le haut score des Chemises brunes (+2,8 millions de voix par rapport aux voix 2007) : bien entendu, la Réaction a joué sur les thèmes lepénistes et a enfoncé le clou de cette équation Délinquance = Immigration = Causes de la crise.
Mais remarquons que la Gauche (du PS au PCF) ont été bien timides pour dénoncer la gangrène raciste depuis 15 ans (au moins). Ils ont laissé cette équation prendre du volume jusqu’à ce qu’elle devienne force d’évidence. C’est – pour moi – en partie l’explication des 17,9%. Il faudrait par exemple (entre autres mots d’ordre) qu’enfin «Le métissage est la grande chance de la France» devienne sans frilosité un mot d’ordre incontournable.
Alors, réfléchissez encore et rendez-vous pour le Troisième Tour.
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(1) J’écrivais [Mars 2011]: « Le mythe de l’Info libératrice est là et il n’a pas fini de grandir : mythe de l’Information libératrice qui nous ferait croire qu’il suffit d’être «au courant des horreurs du monde pour les combattre et s’en libérer. On oublie que si cette masse d’infos et de connaissances n’entre pas dans «la réalité de nos situations», c’est-à-dire dans un ordre constitué de croyances, de valeurs, de repères et de pratiques, eh bien elle ne produira aucune puissance politique.
Pour que cela génère du mouvement révolutionnaire, «il faut donc que cette masse d’infos s’inscrive dans ce que nous sommes et se confronte à une expérimentation du monde, à notre histoire, à nos croyances, à nos aspirations, à nos conditions d’existence sociale et économique».
[…] http://www.pensezbibi.com – Today, 3:45 PM […]
Excellente analyse..
Bien d’accord avec toi quant aux réseaux sociaux, c’est d’ailleurs pour cette raison que je milite aussi dans la réalité ;-))
Sinon, le résultat du FN est inquiétant, certains partis s’en accommodent, mais gardons notre sang-froid, il y a des raisons d’espérer…
Le score (17.9%) du front est inquiétant certes mais en 2002 son père avait réuni 17.79% contre chirac, c’était déjà énorme et choquant. Alors, pourquoi est-on aussi choqué aujourd’hui… Ils nous font quoi les médias dominants ??
Le score de 17,79% dont vous parlez était au second tour contre Chirac, lorsque un appel républicain à voter contre lui s’est exprimé.
Au premier tour il avait fait 16,86%.. il y a donc en comparant les 1er tours de 2002 et 2012, une différence de 1 point, grosso-modo..
Le Front de Gauche lutte contre le racisme et les politiques haineuses. On ne peut pas l’accuser du score du Front national. Le problème c’est qu’il n’a été aidé par personne.
D’autre part, je pense que les gens qui restent réticents à voter pour hollande (je n’en fais pas partie) le sont pour d’autres raisons que celles que vous mettez en avant. « vous venez de vous rendre compte que la révolution (citoyenne) n’est pas toute entière contenue dans les propositions de Jean-Luc Mélenchon, qu’elle n’est pas uniquement dans les meetings flamboyants, qu’elle ne sort pas uniquement des « victoires » dans les débats télévisés que vous avez probablement suivis », écrivez-vous : quand je lis ça j’ai l’impression d’une forme de condescendance. Je pense que les millions de personne qui ont participé, de près ou de loin, à la campagne du front de gauche ont un niveau de conscience et d’intelligence plus élevé que celui que vous leur prêtez.
Et les espoirs nés de la campagne du front de gauche était bien plus solides que ceux que vous laissez entendre. Là encore, je trouve que réduire les électeurs de mélenchon à una foule d’ingénus qui a cru que parce qu’ils étaient bavards sur twitter , leur candidat serait élu, c’est d’une part les mépriser (un petit peu) et d’autre part, se tromper.
Je relis votre article et en fait je le trouve vraiment déplacé hautain et désagréable.
(les vouvoiements de ce commentaire s’adressent aux militants et sympathisants PS, le tutoiement, à l’auteur)
L’auteur de ce billet semble vouloir partir d’une idée généreuse qui le fait tomber dans une condescendance confondante. Je serais tenté de dire que sa générosité naturelle le fait également tomber dans un cercle politique mièvre, un PS mou, entièrement dévoué aux forces d’argent et aux prébendes de ses élus.
Ne t’en déplaise, la campagne qu’a menée le Front de gauche a permis que ce ne soit pas le FN face à vous au second tour ! Et cependant que NOUS NOUS pétions le cul à casser la fasciste, vous en profitiez pour nous agonir nous ! Mais peut-être le PS aurait-il préféré être opposé au FN ?….
Aussi, ton analysounette sur la réalité des rapports de force me laisse quelque peu.. perplexe dirais-je. D’une part, très peu de militants FdG restent devant leur clavier, nous avons une solide habitude du contact, et c’est un combat de chaque instant qu’il nous a fallu mener contre les adversaires, les ennemis, la presse, et surtout, parfois, ceux dont nous étions les moins éloignés : vous !
Je n’ai pas attendu le résultat du 1er tour pour écrire et clamer haut et fort que je ne voterais pas pour un mec de droite, qu’il soit PS ou UMP. Et si nous avons pendant des semaines revendiqué et appelé de toutes nos forces notre présence au 2nd tour, c’est parce que nous le voulions, nous le méritions (plus que vous et votre absence de campagne, sauf à nous chier dans les bottes!), et que nous ne venions pas pour faire de la figuration. Reste que nous sommes la seule formation en TRÈS NETTE progression !
Enfin, il se trouve que nous ne sommes pas des moutons, et que nos voix nous appartiennent ; et que Mélenchon ou qui que ce soit d’autre nous appelle à faire ceci ou cela n’implique en rien que nous nous y pliions sans réfléchir. J’ai laissé un commentaire sur le blog du Yéti, un long billet déroulant ma réflexion sur le mien (j’attends tjs que quelqu’un me prenne en défaut sur le raisonnement que j’y tiens, d’ailleurs), et malgré tout cela, ma détestation du nain me laisse entrevoir qu’il est probable que je voterai contre Sarko.
Mais votre attitude, et la tienne dans ce billet, cette … oui, condescendance, me fait à nouveau balancer vers l’abstention. Il est fragile notre « soutien à l’éviction du Nabot », et ce n’est pas en caressant les fachos dans le sens du poil, et en nous traitant comme quantité négligeable que vous allez vous attacher notre vote ! je te rappelle que 20 à 30 % de nos voix NE VOUS SONT PAS ACQUISES !
Le malheur pour vous dans ce cas, n’est pas que nous soyons déçus de notre score, c’est que nous somme déçu de votre programme, de votre arrogance, de votre mépris, de vos insinuations, de votre « Votutil », de votre silence face au FN, votre refus du débat, et de voir à quel point l’équipe de Hollande est composée d’hommes de droite !
Je suppose que vous connaissez mon blog (sinon, il est en lien ci-dessus), dans la colonne de droite sur le bloc « Amis bataves… », vous trouverez quelques articles que j’ai rédigés depuis janvier, qui illustrent bien plus clairement ce que je tente de vous expliquer ici.
@mamo
Relisez-moi : je ne généralisais pas et je ne réfléchissais pas dans mon billet sur TOUS ceux qui avaient voté JLM mais sur UN déçu qui disait être déçu du résultat (voir le billet sur le Blog Le Yéti).
Cet électeur avait voté JLM et s’apprêtait à aller à la pêche dimanche 6 mai.
Je lui disais – à chaud – mon désaccord.
Je tentais de le convaincre en supposant que ses raisons de laisser tomber étaient unilatérales (il s’attendait – comme moi et là comme la plupart des gens qui ont voté JLM – à plus que 11,11%). Or 11,11% est un beau score, compte-tenu de l’espoir que soulève ce renouveau d’une Gauche citoyenne et révolutionnaire. Nous sommes d’accord là-dessus, je crois.
Sur l' »intelligence« , sur l’« ingénuité » que je prêterais aux camarades et sur leur faible « niveau de conscience« . Un mot là-dessus.
Ce que vous oubliez c’est que la Passion est aussi une part de nous-mêmes, irrationnelle mais incontournable et que c’est souvent dans l’après-coup que l’on s’en aperçoit. Nous sommes traversés par des désirs, des élans, des rêves et ceux-ci coexistent en nous avec les efforts d’analyse distanciée et plus froide. Lénine : «Il faut rêver ».
Il faut tenir à distance cette vision de l’Homme (de la Femme) désincarné de Gauche qui sait tout, qui prédit tout, qui prévoit tout, qui croit inéluctablement aux lendemains qui chantent. J’ai vécu assez longtemps pour savoir (un peu) les effets dévastateurs de la Prédiction et de l' »Inéluctabilité » de ce qui va arriver (là, je ne suis pas forcément d’accord avec l’emploi de ce mot chez JLM). J’ai le souvenir du Programme Commun, de son « inéluctabilité » qui a habité les gens de la gauche politisée et de celui de la lente descente aux Enfers du PCF.
La déception relative du 22 avril de ce camarade vient de cette illusion que le rapport des forces dans les réseaux sociaux serait équivalent aux rapports de force dans le pays. Retrouvez mes tweets là-dessus. Mes réserves sont claires : ce sont les « masses qui font l’histoire ». Cette question de la Technologie High-Tech est cependant une question à prendre en compte. Pas plus. Pas moins. La preuve de notre débat : vous m’avez lu – et inversement – sur… Twitter.
Vous serez de mauvaise foi si vous refusez de voir que c’est dans les franges de la petite bourgeoisie qui twitte (à laquelle j’appartiens – et vous aussi ?)que les illusions d’être à 17-18% ont été les plus fortes. D’ailleurs, c’est sur les réseaux sociaux que notre candidat a été le plus fort. J’en déduis donc que ce sont les plus exaltés, les plus optimistes (je me réjouis de ce flux !) qui ont été les plus… déçus. Puis-je avoir le droit de faire cette hypothèse ?
Mais je n’ai jamais écrit que les électeurs qui ont voté FdG se résumaient à eux.
MG Buffet faisait 2,5%. Aujourd’hui le Front de Gauche est à 11,11%. Il faut essayer d’analyser qui sont nos soutiens, non ? Vous ne pouvez pas vous contenter de parler – de façon indifférenciée – de « milliers de personnes »
Il me semble (hypothèse bien sur) qu’une petite partie de la classe ouvrière (la plus dotée en capital politique et culturel) s’est retrouvée dans cet élan JLM. Elle est revenue au bercail après abstention ou dégoût du Politique. C’est heureux et cela ouvre de belles perspectives.
Hypothèse: l’adhésion à JLM vient peut-être aussi d’une partie de la classe moyenne, surtout des jeunes en précarisation, en révolte… (1700 euros pour un salaire minimum)
Il reste que par ailleurs les obstacles demeurent dans les couches les plus touchées du monde ouvrier, chez les employés et aussi les ruraux à la dérive. Tous ceux-là sont encore sensibles aux explications « simplistes » du FN où le Slogan (ressassé X fois) a plus force d’évidence que des explications complexes (mais nécessairement complexes) sur leur situation.
Voilà mon analyse.
Sur ceux qui ont voté FdG et qui ne voteront pas pour Hollande : si vous avez des témoignages (vous écrivez : « Ils ont d’autres raisons ») je les lirais. Heureusement, ils ne sont pas nombreux.
Sur les faiblesses de la Gauche au sujet de l’Immigration : oui, ils ont une responsabilité. Je l’ai située comme non première mais ils ont laissé faire au niveau des appareils politiques, n’ont pas été assez intransigeants. Là, je parlais du PS et du PCF (et non du FdG tout jeune et qui ne fait pas heureusement les mêmes erreurs, ne serait-ce que dans le mot d’ordre de JLM : « Le métissage est la grande chance de la France »). Ô combien j’aurais aimé que cette position ait été le centre des thèses de la Gauche depuis 1980 !
Bon, maintenant, le travail à venir est un travail de longue haleine.
Et comme le dit la chanson : Ce n’est qu’un début, continuons etc etc.
Merci pour votre longue réponse, qui me semble beaucoup plus claire et convaincante que le billet initial.
Sur le fait que le score du front de gauche soit un beau score, nous sommes parfaitement d’accord effectivement.
Sur la part passionnée des êtres humains, aussi, bien sûr. Je ne l’oublie pas. Comment pourrais-je ? L’argument dans l’absolu tient debout mais appliqué aux militants sympathisants électeurs du front de gauche et à la situation que vous évoquez, il me semble un peu facile.
Avec cette phrase : « Il faut tenir à distance cette vision de l’Homme (de la Femme) désincarné de Gauche qui sait tout, qui prédit tout, qui prévoit tout, qui croit inéluctablement aux lendemains qui chantent. « , que voulez-vous dire ?
Je suis entourée par pas mal de personnes qui ont voté Mélenchon, qui le referont dès qu’ils le pourront, qui croyaient réellement à un score supérieur voire à un deuxième tour, et qui n’ont aucun compte twitter ni facebook ni quoique ce soit de « high tech ». Le fait que nous nous soyons lu sur twitter ne prouve absolument rien dans cette histoire.
L’hypothèse bien sûr vous pouvez la faire 🙂 mais je la trouve toujours réductrice et légère. D’ailleurs si moi même, assez active sur twitter en ce moment, j’ai cru à un score plus élevé, ce n’est pas à cause de ce que j’ai vu lu sur twitter. Je vous l’assure.
Quoiqu’il en soit, que nous nous soyons trompés est malheureusement indéniable…
Je suis en retard, je n’ai pas le temps de vous répondre mieux pour l’instant.
Mais oui, CE N’EST QU’UN DÉBUT.
Et tant que j’y suis Merci au front de gauche! RÉSISTANCE ET PLACE AU PEUPLE! 🙂
@Pourrito
« Mon analysounette sur la réalité des rapports de force me laisse quelque peu.. perplexe dirais-je. D’une part, très peu de militants FdG restent devant leur clavier« .
Etant moi-même autodidacte, je trouve qu’être devant son clavier, (ou – pour moi plus souvent – le nez dans les lectures), échanger est un travail politique, un temps de réflexion indispensables. Bizarre pour moi : tu vois cela comme contraire à l’action de militant, tu as l’air de voir ces 2 attitudes comme incompatibles.
« je ne voterais pas pour un mec de droite, qu’il soit PS ou UMP« . Soit tu ne voteras pas. Mais je dis mon désaccord sur cette prise de position qui met à hauteur politique égale un mec PS et un mec de l’UMP. ( Marrant : pourquoi pas une « meuf » ? 🙂 Plus sérieusement : rappelons-nous que pendant la République de Weimar, pour les Cocos, un facho du NPD était égal à un socialiste. On sait ce qu’il est advenu.
Sur les autres choses : je n’ai pas tjrs compris ce « vous » aux socialistes et ce « tutoiement » à l’auteur. Donc je ne peux en dire plus. Désolé. A peine reprendrai-je cette condescendance que vous me prêtez…Qu’y faire ? Si vous m’avez lu comme ça, c’est dommage car cela n’explique rien. Je ne peux que vous inviter à lire ma réponse à Mamo et à mes billets sur ce blog.
1- Mieux vaut que nous n’entrions pas dans des considérations historiques qui nous emmèneraient trop loin, et dans mon cas à dire des choses… désagréables. J’ai beaucoup de respect pour les « cocos » de Weimar !
Pourquoi pas une meuf !? clap clap clap ! t’en a vu une où , là toi ?
Les 2 démarches (clavier, militantisme) ne sont pas incompatibles : je m’adonne aux 2, je me permettais justement de te faire remarquer L’INVERSE, à savoir que nous prendre pour des benêts ayant crû que Twitter était le monde était un brin… puéril, comme analysounette.
Et enfin, voici un lien qui prouve le match-nul PS-UMP en ce qui concerne l’appartenance à la droite : http://el-pourrito.blogspot.com/2012/02/et-mon-cul-cest-du-ps.html
@mamo
« Avec cette phrase : «Il faut tenir à distance cette vision de l’Homme (de la Femme) désincarné de Gauche qui sait tout, qui prédit tout, qui prévoit tout, qui croit inéluctablement aux lendemains qui chantent » , que voulez-vous dire ? »
C’est en référence à des gens que j’ai connus du PCF, des gens très estimables humainement mais rigides, s’en tenant aux slogans, aux lignes politiques indiscutables, post-staliniens, ouvriéristes, personnes que la contestation interne et les contradictions horripilaient. Et ô surprise, ces mêmes personnes qui se présentaient comme les plus durs (politiquement) se révélèrent au final les plus mous : ils abandonnèrent la Gauche pour gagner la Gauche tiède et finir dans les bras du Centre ou de la Droite. Effectivement, ces gens-là ont existé : ils savaient tout, dirigeaient tout, croyaient fermement à l’avenir radieux du Socialisme etc. Ils ont été nombreux à déserter ainsi. La preuve : de 15 à 20 % le PCF est descendu à 2,5%. Heureusement, cette descente – via le retour sur la scène du FdG – n’est pas…. inéluctable.
Je n’ai pas du tout dit que les SEULS déçus étaient des twittos. J’ai aussi des amis qui sont hors-Internet l’ont été. Mais il n’empêche : lisez bien, j’ai écrit : « c’est sur les réseaux sociaux que notre candidat a été le plus fort. J’en déduis donc que ce sont les plus exaltés, les plus optimistes (je me réjouis de ce flux !) qui ont été les plus… déçus » (pas les seuls : les plus déçus) ».
Enfin, pourquoi la Passion ne serait pas une belle alliée de nos Pensées et de nos actes ? Une belle alliée… OUI, mille fois oui, à la condition minimale que la Passion ne vienne dévorer nos efforts de penser et d’agir.
@pourrito
Le problème n’est pas d’avoir du respect (ou non) pour les Cocos de Weimar. C’est de tirer les leçons de l’Histoire après analyse pour ne pas commettre les mêmes erreurs. Je pense à K. Tucholski qui est revenu sur sa position pendant Weimar et qui lucidement a écrit que ça avait été une faute politique d’avoir tapé aussi fort sur les socialos et de n’avoir pas fait ainsi barrage au Parti Nazi – Il écrivait que finalement, ils avaient été « les Chauffeurs pour l’Enfer ».
« nous prendre pour des benêts ayant crû que Twitter était le monde était un brin… puéril, comme analysounette ».
Je me demande toujours ce que recouvre ce « NOUS » dont tu parles.
Ce qui m’intéresse c’est de savoir par exemple si tu t’es retrouvé dans ces « benêts » ( moi je ne les ai pas traités de « benêts », terme qui n’est pas dans mon vocabulaire politique). J’ai juste émis l’hypothèse – pas dénuée d’intérêt – qu’une partie de la Twittosphère de Gauche a rêvé d’un plus gros (trop gros) succès et j’ai relié cette part de rêve à un rappel des évènements dans les pays arabes et à la nouveauté non déterminante de la puissance des Réseaux sociaux.