« Une nouvelle solitude » : le nouveau roman de M. Alioua. Entretien.

Après son Prix du Bourbonnais 2022 pour sa fiction historique « La Guerre N’Oublie Personne » (avec le Vichy 1940-41 en toile de fond), après son roman social 2023 (« Mi fugue mi Raison ») et sa fiction  2024 à haute teneur politique « So Long Marianne (Les Glières 1944-1968) », Madani ALIOUA nous présente son dernier roman « Une Nouvelle Solitude ». Entretien.

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PENSEZ BIBI : Ton nouvel ouvrage (le dixième !) paraît chez L’Harmattan et il est intitulé « Une nouvelle solitude ». C’est un titre énigmatique parce que la question que je me pose d’emblée, c’est : pourquoi « nouvelle » ?

Madani ALIOUA : C’est un titre qui a résonné lorsque je suis tombé sur le Journal de l’écrivain roumain Mihail Sébastian précisément sur cet extrait.

C’est ce passage qui m’a donné l’envie de construire l’itinéraire de Marraine, mon personnage-femme. Cette femme de 50 ans est à un tournant de sa vie. C’est une « nouvelle » solitude car quoique fasse ou entreprenne mon héroïne, elle est – à l’instar de chaque être humain – condamnée à une solitude essentielle, à une solitude qui s’accompagne toujours d’une illusion increvable, de ce rêve persistant qui est de vouloir vivre des choses nouvelles et inédites, de celles qui changent sa (notre) vie de fond en comble.

PENSEZ BIBI :« Marraine », éducatrice et Marina, sa protégée du Foyer d’Enfance : deux personnages féminins. La première affronte le décès de son compagnon Thomas, avant de constater, au retour de l’enterrement, que sa maison a été intégralement vidée par des cambrioleurs. La seconde, adolescente placée, en marge, bientôt majeure, va suivre ton héroïne.

M.A. : La jeune Marina va se dégager, non sans mal, de la tutelle de « son » éducatrice puisque, dans quelques jours, elle deviendra majeure. Après le décès accidentel de Thomas, Marraine, écrivaine à ses heures perdues, perturbée par ce cambriolage qui a vidé totalement sa maison, veut se rendre dans son village natal, une bourgade des Alpes car elle y a appris – via une émission de France Culture – qu’a eu lieu un phénomène unique de possession collective dans les années 1860-64.

PENSEZ BIBI: Dans ta fiction, le village alpin n’est jamais nommé. Pourtant, le lieu où tes deux héroïnes se rendent, est très connu. Une raison à cela ?

M.A. : J’ai préféré taire les deux noms (dont l’un est une station de ski en haute altitude) tout en utilisant la topographie très originale des lieux. Ce cadre qui joue un rôle extrêmement important est double. Il y a deux niveaux dans une même entité administrative : il y a « le village d’en bas » (1800 habitants en 1860) où ont eu lieu jadis les crises de ces possédées et il y a le « village d’en-Haut » où a débuté une grève très dure de femmes de chambre, salariées des hôtels de luxe qui dominent la vallée.

PENSEZ BIBI: « Village d’en bas », « village d’En-Haut »… cela résonne comme un écho au Château de Kafka qui surplombe les habitations du bas…

M.A. : Peut-être, oui. C’est fait pour introduire un effet d’étrangeté.

PENSEZ BIBI: Village à deux niveaux mais aussi à deux niveaux quant à l’élément féminin omniprésent. Tu as ainsi construit ta fiction autour de deux pôles : celui de ces « filles emphysiquées » de 1860 en crise(s) dans l’espace public (et religieux) et celui des femmes grévistes manifestant dans la rue principale en ce début du XXIème siècle.

M.A. : C’est dans ce rapport constant entre les femmes de ces deux périodes que se déroule une bonne partie de mon roman. Ces possédées de 1860 (au nombre de 80/90 !) connaissent des crises inexpliquées encore aujourd’hui. Elles ont lieu dans les rues, dans les cours des fermes et surtout lors des nombreuses cérémonies religieuses. Les femmes-grévistes d’aujourd’hui, défilent dans les rues, occupent la place au centre du village, crient… des mots d’ordre et des slogans.

PENSEZ BIBI: 1860 marque un tournant dans la vie de ces villageois car la Région va changer de statut et passer Française.

M.A. : Avril 1860 voit l’organisation d’un plébiscite dont le vote censitaire positif va faire passer cette région, jusqu’alors piémontaise-sarde, sous le contrôle du gouvernement de Napoléon III. C’est un changement décisif dans la vie des villageois. L’État français, centralisé, parisien, ne veut pas d’une région nouvellement annexée où seraient tolérés des phénomènes moyenâgeux, des possédées en convulsions, des « criardes » qui parlent du Démon, de toute cette « arriération » qualifiée de « mentale » inadmissible pour cette France des Lumières. Tout ceci est aussi intolérable pour les édiles du village, le préfet, le curé, l’évêque, les militaires. A l’opposé, du côté des convulsionnaires, ces officiels sont vus comme des « donneurs du Mal« .

PENSEZ BIBI: Qu’est-ce que Marraine va découvrir dans cette ambiance de village en grève ?

M.A. : Sur un plan intime et personnel, Marraine voit se raviver des souvenirs jusque-là enfouis et refoulés. Les événements qui se déroulent dans son village natal, quitté à l’âge de 5 ans, la poussent aussi à écrire et à entreprendre une fiction avec une… nouvelle énergie. Une triple esquisse se dessine dans son travail littéraire avec trois personnages dont deux femmes possédées, Josephte de la Beune, Marie du Nants et une femme-gréviste, Jeanne Larouge.

Les grévistes (essentiellement des femmes) et leur lutte qui se déroule sous les yeux de Marraine et Marina vont aussi intéresser les médias, les journalistes de quotidiens nationaux (celui du Figaro). Elles vont voir débarquer une police qui va durement réprimer toute protestation et tout défilé. Cette mobilisation de grévistes est jugée inadmissible car elle s’attaque aux intérêts des grands hôteliers du « village d’en-Haut », donnant une mauvaise image de marque de la station.

PENSEZ BIBI: Tous ces moments rappellent la façon dont avait été vécue la période 1860 : l’État napoléonien envoie des troupes militaires pour imposer le « calme » et, idéologiquement, délègue une sommité médicale : le Docteur Constant.

M.A. : Ce docteur est un aliéniste reconnu, plein de mépris pour les femmes du village. Il est le beau-frère d’un maréchal d’Empire. Il est envoyé par Paris et il est accompagné de sa femme, la fragile Adélaïde. Sa tâche est d’imposer à la population et aux possédées la nosographie officielle via cette notion d’hystérodémonopathie. Nous sommes vingt ans avant l’hystérie de Charcot, avant la découverte de Freud qui « donnera » la parole à ses patientes au lieu de les faire taire et de les renvoyer dans leur espace privé, familial (1). Une très grande majorité de cette population est d’ailleurs en haine des autorités civiles et religieuses qui persistent à refuser tout exorcisme à leurs « filles« .

Si je veux résumer la principale découverte de Marraine, découverte qui va alimenter son écriture, sa fiction, sa vie nouvelle, c’est le croisement entre les luttes des femmes d’hier et les combats des femmes d’aujourd’hui. S’y ajoute un autre double constat : ces femmes sont toujours considérées comme folles, asociales, dangereuses et les Puissants ne font que vouloir briser leur solidarité toute féminine par crainte d’une « contagion ». Ce combat des femmes a lieu au prix de violences, d’affrontements contre les forces de l’Ordre (Voltigeurs propagandistes d’hier, BRAV d’aujourd’hui) et de déportations/bannissements dans des asiles lointains. Forces dominantes contre forces dominées, « village d’en-Haut » contre « village d’en bas », écritures régulières contre écritures débraillées, corps dressés à la norme contre corps inacceptés, sans contrôle : tout est affaire de contradictions et de luttes.

PENSEZ BIBI: Qui sont ces « possédées » et pourquoi sont-elles pourchassées, indésirables ?

M.A. : Leur transgression (contorsions, hurlades en public, fièvres etc) n’emprunte pas aux gestes ou au langage sexuel de la grivoiserie ou de l’obscénité (comme au couvent de Loudun). Lors des crises, elles rabattent leurs robes, elles refusent tout acte génital. Les injures qu’elles profèrent sont d’ordre religieux et social (elles réclament très souvent de la nourriture rare et précieuse commme le café, le sucre, le caramel, le riz, le miel) et sont dirigées contre l’autorité médicale, administrative, religieuse, policière. Quand un homme (c’est très rare) est dans un état de crise similaire, on le dit « ivrogne » ou il est catégorisé comme « pris comme une fille ». Il faut comprendre que c’est le Démon qui parle en elles. Il n’y a pas de dialogue entre elles et le Diable. Il y a seulement un parler alternatif. Après la crise, la possédée ne garde aucun souvenir de ce qui s’est passé.

Rajoutons encore deux choses : 1. le village, quoiqu’éloigné des grands centres de la région alpine, compte des femmes possédées (célibataires et mariées) qui parlent une français correct. Elles ne sont pas dépourvues de culture, elles ont étudié le latin dans les écoles privées du village, elles signent de leurs noms, elles ont des notions du dialecte piémontais. 2. Ces femmes voient leurs hommes partir travailler ailleurs en haute saison pendant plusieurs mois. A elles alors, les charges les plus lourdes : travail des champs, garde et surveillance des troupeaux, éducation des enfants. Pas rien, hein !

PENSEZ BIBI: Un roman politique ?

M.A. : On me pose souvent cette question quand mes écrits sont publiés (2). Et je réponds toujours par cette parole de Bertolt Brecht : « Dire aux politiques de ne pas faire de Littérature est ridicule. Dire à la Littérature de ne pas parler politique est inconcevable ».« Une nouvelle solitude » (3 ) inclut bien entendu cette dimension politique  avec le combat de ces femmes qui s’organisent – consciemment aujourd’hui, inconsciemment en 1860 – pour protester contre leurs insupportables conditions de vie. Mais dans le même temps, j’ai essayé de ne pas noyer la dimension personnelle de mes deux principaux personnages sous cette seule dimension collective. Marraine tente de vivre le mieux qu’elle peut son passage à la cinquantaine, partagée entre la fureur d’écrire et la solitude. Marina, grandissante, est toute en interrogation sur son avenir, entre portes entrouvertes et impasses soci(ét)ales.

PENSEZ BIBI: Ton dixième livre n’a pas forcément besoin des instances de consécration dont on sait qui et quoi elles adoubent. Raison de plus pour que continue la solidarité de ton lectorat et que persiste la fidélité grandissante de tes lectrices et lecteurs pour tes très belles fictions irrégulières. Merci à toi.

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(1). Cette possession collective, unique en ce 19ème siècle, a mis en échec le savoir médical d’alors. Restent ce point aveugle et cette fascinante impuissance rapportées par le Docteur Constant lui-même dans un de ses écrits : « Personne, il est vrai, n’a dit et ne dira probablement jamais pourquoi une idée donne des convulsions ».

(2). Le septième ouvrage de Madani ALIOUA avait pour cadre la ville de Vichy en 1940-41 et avait reçu le Prix du Bourbonnais en 2022. Son neuvième ouvrage (« So Long, Marianne. Les Glières 1944-1968 « ) suivait le chemin de Jean de Vaugelas, milicien, chef organisateur de la répression du plateau des Glières en 1944 et réfugié en Argentine.

(3). L’ ouvrage paraît chez L’Harmattan. « Une nouvelle solitude ». 209 pages. 20 euros. En commande dans n’importe quelle librairie, sur Amazon, à la FNAC. Notons qu’en décembre 2025, sera publiée sa pièce de théâtre (« Les Pestiférés. Londres 1660 ») aux mêmes éditions (L’Harmattan/Le Lucernaire. Collection « Tous en scène ») mais Pensez BiBi en reparlera.

Le temps est à l’orage.

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Quand on met le nez dehors, dans ce Réel couleur sombre, couleur brune, il n’y a que deux façons de tenir le coup.

EN PREMIER. Devant l’avalanche de saloperies quotidiennes déversées sur les TV et ondes aussi bien publiques que privées, c’est vrai qu’on n’est pas loin d’être écoeuré, d’être prêt à enfouir nos têtes dans le sac pour vomir. On se vide très souvent mais, pour les moins désespéré(e)s par les Temps présents, on repart.

Avant de poursuivre, voici deux pas-de-côtés, deux hauts-le-cœur dans la seule journée d’aujourd’hui :

Haut-le-coeur 1 :  je lis une tribune dans Le Monde où des « intellectuel(le)s » de tous ordres (surtout de l’Ordre Dominant), baîgnant dans les eaux troubles du Pouvoir et des médias du… même Pouvoir, veulent inscrire dans la Loi l’équation antisionisme = antisémitisme.

Haut-le-coeur 2 : j’entends conjointement Emma Rafowicz, responsable des Jeunesses Socialistes, parler des « relents antisémites qui suintent des Insoumis », et vouloir construire une « Gauche » hollandiste sans cette partie de la Gauche et Florence Portelli (Renaissance) reprendre le même refrain en faisant un lien causal entre l’ignoble agression du rabbin d’Orléans et… Mélenchon.

Elle est pratique cette expression de « relents antisémites ». C’est vague, les relents, ça passe au-dessus de vous, ça va, ça vient, ça existe (ou plutôt, on vous dit avec force : « Si, si, ça existe mais… hélas, ça ne reste pas ». Comme vous êtes circonspect, vous avez beau faire, vous ne sentez rien, rien du tout, on vous répond alors, en insistant : « Non, non, ne partez pas, attendez encore, ces odeurs vont revenir ». Et ainsi de suite.

Pratique, non ? Aller devant les tribunaux et porter plainte, ben non, vous n’y pensez pas.

Bien entendu, tout ça c’est du vent, mais du vent dont les deux figures précitées espèrent qu’il vous rendra fou à force d’en parler et d’en reparler et d’en re-reparler. Pour ces retours venteux, ce ne sont pas, bien entendu, les moyens (médiatiques) et les météorologues du Pire qui manquent.

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 Tenir le coup. Contre-attaquer. Voilà la seconde façon de tenir le coup.

Et pour cela, malgré les vents contraires, malgré les tempêtes qu’ils programment, malgré les fake news qu’ils veulent nous imposer, le seul repli indispensable, la seule arme qui nous permet de prendre distance puis de reprendre l’offensive, c’est le travail de pensée, l’analyse.

L’analyse historique par exemple que les organes de presse dénigrent et détestent au plus haut point. Ainsi la Direction de l’hebdo Marianne se permet de déconsidérer le travail et les analyses de Johann Chapoutot en écrivant :

« Spécialiste du nazisme, l’historien-vedette Johann Chapoutot s’est rapproché ces dernières années de la France insoumise. Une évolution qui a pour conséquence de rendre sa pensée de plus en plus simpliste et manichéenne ».

Autre exemple d’attaque ignoble. Celui à l’encontre de l’historien Fabrice Riceputi, reconnu pour ses riches travaux sur la Guerre d’Algérie, (« Le Pen et la torture. Alger 1957. L’Histoire contre l’oubli ») qui est traité ce jour d’« antisémite » par Renaud Dely de France Info. Ce chien de garde de radio publique n’en est pas à son premier crachat. Souvenons-nous de celui-là proféré contre les Gilets Jaunes qu’il traita de… « vermine » !

L’analyse (historique) donc. Pour exemple, parlons de cette arrivée au pouvoir d’Hitler en mars 1933. D’aucuns disent trop facilement que les nazis sont arrivés au pouvoir par les élections (celle du 5 mars).

Examinons ça plus en détail : par leurs résultats, les nazis (43%) ne sont pas parvenus à obtenir la majorité absolue. A gauche, retenons que les militants des partis sont persécutés et sont dans l’impossibilité de mener une campagne électorale normale. Malgré cela, ces mêmes partis vont disposer de plus de 30%.

Le pouvoir absolu des nazis n’allait être obtenu qu’en dehors du processus électoral avec des batailles dans les rues de la part de leurs Sections d’assaut très organisées (SA et SS), via des moyens législatifs qui vont s’appuyer sur les faiblesse des dispositions de la Constitution de Weimar, via des coups montés (incendie du Reichstag attribué aux Communistes) et via un dernier refus du SPD de s’allier au KPD.

Après ces élections qui entraîneront Hitler au poste de Chancelier, toutes les mesures de coercition vont alors entrer en jeu : syndicats dissous, mandats des députés communistes annulés, parti unique.

Ce n’est donc pas par les élections (processus démocratique) qu’Hitler s’installe tranquillement comme Chancelier et supplante gentiment Hiddenburg mais par la force et la VIOLENCE.

Sur ces violences, la classe ouvrière est la première visée. Là aussi, les chiffres donnés sur le pourcentage d’ouvriers à l’intérieur du parti nazi ne sont pas de 28,1% comme on le dit dans de nombreux ouvrages mais de 8,5% (Source allemande de A.Tyrell. 1969).

En rapide conclusion : l’extrême-droite est arrivée au pouvoir par la VIOLENCE et par son insertion dans le processus démocratique bourgeois. Rien d’une percée et d’une arrivée via uniquement le hors Système. Rien non plus dans le respect, rien d’un apaisement et d’une sérénité dans cette « campagne électorale ».

Si l’on veut faire des analogies avec le temps présent, retenons que la Violence est le maître-mot pour expliquer leur arrivée au pouvoir de mars 1933.

Violence quotidienne via les médias détenus par les mêmes financiers haut-placés (Krupp et tutti quanti hier, Bolloré, B.Arnault et tutti quanti aujourd’hui). Imposer les images : Hitler en « Sauveur« . Macron propulsé en « Homme 2017, ni Droite ni Gauche« .

Violence quotidienne des organisations extrême-droitardes qu’on laisse impunément sillonner les rues. ou même qu’on protège par une Police bienveillante.

Violence contre l’Etranger qui minerait l’Allemagne (et la France) de l’intérieur (Juifs/Arabo-musulmans).

Violence dans le processus législatif : se ranger dans les votes du côté du Pouvoir pour s’en faire un allié.

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Rappel 1.  « Pensez BiBi » n’a rien à faire du tout avec «BiBi», le Maître es-Génocide, le sanguinaire Benyamin Netanyahou puisqu’il a usurpé, volé mon pseudonyme pour tenir debout, bombe à la main. Pensez BiBi est à l’opposé des deux guerriers Netanyahou et Trump et ne dit rien d’autre que « Pensez, osez penser par vous-même ».

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Rappel 2 : Pour éclairer les ornières, pour sortir des impasses, le chemin  emprunté par BiBi se situe plutôt du côté de l’Ecriture, versant Fiction. Et plus précisément avec une plongée dans les cases Histoire.

Du coup, je ne peux que conseiller aux lecteurs/trices qui me suivent ici de délaisser un instant leurs habituelles Instances de Consécration, de se pencher sur ces tentatives historico-politico-littéraires (ici en encart) et ainsi d’ouvrir ces cadenas afin de… respirer un peu mieux.

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COMPLEMENTS d’ENQUÊTE sur LES AMIS « LIBYENS » de SARKOZY.

14 ans d’enquête pour arriver en ce 6 janvier 2025 à distribuer un impeccable documentaire (« Personne n’y comprend rien »). Ce documentaire de Yannick Kergoat a été réalisé à partir des enquêtes de Mediapart signées Fabrice Arfi et Karl Laske.

14 ans de travail pour nous éclairer sur le financement libyen de la campagne électorale 2007 de Nicolas Sarkozy. Ce financement lui permit de monter sur la plus haute marche présidentielle pour notre plus grand malheur.

Sans forfanterie, en sortant de la séance de cinéma, je me suis senti plein de fierté d’avoir régulièrement cherché, lu, écrit des articles sur les protagonistes de cette affaire depuis la naissance 2008 de mon blog. Faisons le tour de ses malfaiteurs. Et commençons-le par le premier d’entre eux.

NICOLAS SARKOZY.

Ils furent pléthore les articles de mon blog sur Nicolas Sarkozy bien sûr. Ici avec un article d’octobre… 2011 rappelant l’accueil délirant de Kadhafi sur les pelouses de l’Elysée.

Mais ce sont surtout sur ses accolytes dont je veux reparler ici. Des amis sarkozystes sur lesquels le film n’a pas trop le temps de s’appesantir. Alors, voici un petit récapitulatif où vous pourrez trouver tous les compléments d’informations sur ces Malfaiteurs malfaisants qui ont tous occupé des places de choix dans les saloperies sarkozystes.

EDOUARD BALLADUR.

C’est par la filière Pasqua-Achille Peretti-Karachi-Balladur que Sarkozy fit ses premières armes. C’est le Sarkozy, second alors de Balladur, qui envahit les premières images du film. Le documentaire fait démarrer l’enquête sur cette Affaire Karachi dont les pièces maitresses aurontr été Balladur, Sarkozy et François Léotard (non cité). Remarquons que, déjà dans son rôle de défenseur de Sarkozy, le JDD (Journal Du Dégoût) de Bruno Jeudy, d’Olivier Jay et de Claude Askolovitch relégua l’attentat et la mort de 11 français en entrefilet de la page 8. Je précisais alors (2009 !).

Extrait :

« Dimanche dernier, l’Affaire du banquier Stern était évoquée via le sado-masochisme et les partouzes de la Bonne Société. Dans leur article, le JDD avait gommé tout lien entre notre Président et le sulfureux banquier. Aujourd’hui, l’Affaire de Karachi revient à la surface. Devant le tollé, le JDD l’évoque mais la minimise en donnant aux lecteurs une explication «militaire» qui fait tellement plaisir à Balladur et Sarkozy »

CLAUDE GUEANT.

Attardons-nous sur l’omniprésent Claude Guéant dont j’avais retracé après moult recherches le parcours.

Premier billet : 22 v’la Claude Guéant. avec l’aide d’une revue peu connue alors : « Le Sarkophage ». J’y rappelais comment Claude Guéant considérait le rôle de la Justice et de la Police, à l’instar de nos Retailleau-Darmanin d’aujourd’hui.

Second billet : ici encore avec Les Dossiers du Canard. A ma lecture, j’appris l’existence d’Ahmed (Alexandre) Djourih dont il est question dans le film de Yannick Kergoat. Un Djourih qui ne s’occupait pas uniquement des affaires libyennes mais aussi de l’Angolagate (avec toujours Guéant, Pierre Falcone et Attali)

C’est en… avril 2011 que j’avais recherché tout ce qu’on pouvait alors savoir sur Claude Guéant. J’ai ainsi pu retracer le parcours de cet homme, le plus puissant de France qui trônait en Une dans Le Point en deux parties.

« Mais qui est Claude Guéant » : 1ère partie

Un Claude Guéant aux doux surnoms de « Le Cardinal », « La Tour de Contrôle » ou encore « L’Homme du Pouvoir absolu ». Un homme de l’ombre promu grace aux manigances du Parrain Charles Pasqua et qui fit l’admiration de Marine Le Pen («Claude Guéant mériterait d’être membre d’honneur du FN»). Propos d’une Marine Le Pen que personne dans les médias ne rappelle aujourd’hui bien entendu.

La seconde partie du son parcours touchait aux proches de Guéant, aux membres de sa famille (« La Famille et les Familiers de Monsieur Claude »). Il y était question du fiston François, lobbyiste, grand ami de Bernard Laporte et Basile Boli mais aussi… d’Alexandre Djourih. Sur ce dernier, intermédiaire corrupteur, il n’est pas précisé que son fiston, Germain, avait  épousé la fille d’un proche de Poutine, Serguei Chemezov. De même – c’est curieux – il n’est pas dit un seul mot dans le film que ce même Alexandre Djourih connaissait bien Dominique De Villepin et qu’il avait essayé de jouer le réconciliateur entre ce même Dominique de Villepin et… Sarkozy !

Sur Guéant, j’avais noté : « Pour se tenir au courant, il possède cinq téléphones. Toujours sur le qui-vive. On dit qu’il aime beaucoup décrypter les Médias. Les méchantes langues, bouhhh, diront qu’il les « surveille ». Particulièrement, ces supposés électrons libres que sont Mediapart, Rue89 ou  Bakchich par exemple ».

BRICE HORTEFEUX.

Ah sacré Brice Hortefeux ! C’est via son épouse que j’avais déposé sur mon blog mon premier article qui fit ma « petite gloire » ,un article sur la phénoménale Valérie Bling bling Hortefeux ! Ce billet fut remarqué par Jacques Rosselin proprio de l’hebdo « Vendredi » où je devins pour quelques mois à tenir la rubrique « Les Flèches de BiBi ».

Autre billet d’importance sur Brice, celui où je notais toutes ses amitiés pour les milliardaires. Ici pour tout savoir.

THIERRY GAUBERT.

Dans le film « Personne n’y comprend rien », on aperçoit toute cette « bande de malfaiteurs ». De François Léotard à François Fillon le condamné (sans sa femme Pénélope qui devait être au travail), de Michel Barnier (Hé oui !), de Bruno Lemaire à Eric Woerth et Thierry Gaubert que j’avais épinglé ici article en octobre… 2011

L’article de Courrier International s’attarde sur le palais colombien hallucinant de ce crapulard de Gaubert qui y recevait la fille Betancourt (Ingrid) et qui y organisait des parties fines à ce qu’on disait. Un Gaubert, marié à Hélène de Yougoslavie (photo ci-dessus) par qui transitait l’argent lybien (440.000 euros).

DOMINIQUE DESSEIGNE.

N’oublions pas non plus de présenter Dominique Desseigne, propriétaire du Fouquet’s, du Martinez (Cannes), milliardaire sur lequel Rachida Dati (présente dans la fin du film pour défendre son Maître Sarkozy) jeta son dévolu. Le patron des Casinos Barrière se fit aider par Eric Woerth pour obtenir l’ouverture aux jeux d’argent dans ses temples. Lire mes 3 articles… 2010 sur ce grand copain de Nicolas !

« Dominique Desseigne, milliardaire de droite »

« Dominique Desseigne, ses actifs, son lobbying ».

« Dominique Desseigne, l’ami sarkozyste »

ERIC WOERTH.

Eric Woerth ne fut pas uniquement impliqué dans cette affaire libyenne mais il fut plus que présent dans cette sulfureuse affaire canadienne avec sa femme Florence et son pote De Sérigny pour plumer Mme Bettencourt.

Un Woerth défendu par Sarkozy ici.

Un Woerth qui récolta de l’argent pour le compte de son ami Nicolas et de l’UMP mais qui déclarait avoir oublié le montant et la destination de ces colossales sommes d’argent. Eric Woerth passa ses années 2006-2007 à voyager dans le monde entier afin de récolter des fonds pour la campagne de Sarkozy. Un indispensable second couteau qui commandait le Premier Cercle de l’UMP.

Voyez son tweet ci-dessus !

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Toute cette flopée d’amis intimes de Sarkozy sont cités dans ce grand film d’information que chaque Citoyen et Citoyenne de France se doit d’aller voir. Après la projection, je suis resté toujours aussi épouvanté et aussi enragé devant ce qu’était devenue la France avec ces racailles, avec cet innomable Président élu, fier comme un paon pendant ses campagnes américaines à vomir, toujours accroché à échapper à toute poursuite… Même en ayant humblement travaillé à faire connaître régulièrement tous leurs méfaits via mes simple billets de blogueur-citoyen, je reste encore aujourd’hui stupéfait par l’énormité du scandale !

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Enfin, voilà mes derniers mots, plus importants que tous : un très grand merci à Yannick Kergoat et à son équipe de Médiapart. Ils honorent le métier de journalistes… surtout en comparant la tenue mediatique de ceux et celles dont on entrevoit dans le film. Je parle de toute cette cohorte honteuse de Courtisans (Olivier Truchot, Ruth Elkrief, Hervé Gattegno etc). Je n’oublie pas le silence quasi-total des médias-mainstream sur cette affaire et je rappelle – comme le fait trop vite le documentaire – le rôle et la présence de Mimi Marchand, grande amie de… Brigitte et Emmanuel Macron ! Un silence médiatique seulement interrompu par des reportages mensongers (la rétractation de Zyad Takieddine à Beyrouth). Enfin, à la fin du film, j’ai noté la parole de Bardella intervenant pour défendre un Sarkozy qu’il qualifie d' »innocent ».

Suivons le procès en cours, allons, allez voir le film de Yannick Kergoat et continuons, continuez d’en parler et d’en parler encore et encore.

Porte de prison pour Sarkozy… Porte de l’Enfer pour JM Le Pen.

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Ce billet tombe au moment même où Jean-Marie Le Pen, bourreau abject, s’en est allé. Un Le Pen que, déjà, d’aucuns qualifient d’« éternel refractaire » (Le Figaro), de « tribun hors-pair » (AFP), de « grand serviteur de la France », de « combattant » (Bayrou). Rappelons l’écho (ici en couverture de Libération) qu’en fit Nicolas Sarkozy, aujourd’hui au tribunal, grand soutien de ce tortionnaire raciste et antisémite, un Nicolas Sarkozy qui qualifia le FN, parti d’extrême-droite, de parti « compatible avec la République »...

A l’heure où le Président de la honte française passe une énième fois au Tribunal, il m’a paru interessant de revenir 17 ans en arrière, sur cette nuit du Fouquet’s du 6 mai 2007 où fut célébrée son arrivée au pouvoir.

Il y eut cette nuit dans l’établissement de Dominique Desseigne (1) qui fit alors la connaissance de Rachida Dati pas encore ministre (2) et aussi cette autre nuit qui précéda cette grandiose réception, celle dont nous parlera peut-être un jour Cécilia Attias ( ex-Sarkozy) peut-être dans un prochain livre en nous offrant sa… part de Vérité ».

Mais revenons à cette soirée du 6 mai 2007 et apprécions déjà l’envolée lyrique d’un Sarkozy très « famille » (3) :

« Ici, vous êtes toute ma famille, celle des bons et des mauvais jours ».

Remarquons que lors des bons jours, cette faune fut très présente mais qu’elle est beaucoup plus discrète aujourd’hui, au moment où leur cher Nicolas arpente les couloirs des tribunaux.

Je parle en premier de la faune grand-patronale bien entendu au Top de cette nuit.

Refaisons donc l’inventaire des invités aux premières loges et aux tables de premier ordre (une quasi-totalité d’hommes avec des épouses faisant les potiches à leurs côtés) :

Bernard Arnault (alors 1ère fortune de France) et son secrétaire LVMH Nicolas Bazire.

Vincent Bolloré (alors PDG d’Havas et 6ème groupe de com mondial). Un Bolloré qui invita son ami Nicolas fatigué à se reposer sur son yacht le «Paloma» dès le surlendemain.

Martin Bouygues de TF1. Une télévision que le fils bien placé de Patrick Buisson avoua avoir été entièrement dévouée à Sarkozy pendant tout son quinquennat. Déclaration faite au Quotidien de Yann Barthès.

Serge Dassault (proprio du Figaro et du groupe Dassault) et son premier gratte-papier d’alors Nicolas Beytout. Le Figaro d’aujourd’hui caractérise Jean-Marie Le Pen comme étant une « figure majeure et controversée » et ne fait aucune allusion à ses actes de torture en Algérie. Le quotidien qualifie le FN de « parti nationaliste » et non d’ « extrême-droite ».

Jean-Claude Decaux (PDG de JC Decaux), Albert Frère (1ère fortune belge et 1er actionnaire de Suez), Patrick Kron (PDG d’Alstom), Henri Proglio (PDG de Veolia),

Antoine Berheim (PDG de Generali). Lire le billet-BiBi ici, un billet très fouillé sur son importance… hélas cachée au grand public.

Paul Desmarais, milliardaire canadien et PDG de Power Corporation. Le billet ici de BiBi détailla là aussi l’importance de ce parrain qui – plus que tout autre – aida à l’ascension de Sarkozy.

Le joaillier Bruno Cromback (PDG d’Augis 1880). Sans oublier Pierre Giacometti (PDG de l’Institut de sondage Ipsos). Remarquons que les sondages étaient déjà au centre des intérêts du Pouvoir et des médias. On connaîtra toute leur importance par la suite via les sommes ahurissantes dépensées par l’Elysée pour savoir où en était l’opinion.

Stéphane Courbit (PDG d’Endemol la boite de production n°1 d’alors). Aujourd’hui, ce chien de garde est souvent invité à la table d’Arthur Sadoun, PDG de Publicis, mari d’Anne-Sophie Lapix.

Mais toute réception mondaine de ce type-là ne peut atteindre le firmament et un éclat céleste incomparable sans la présence d’Etoiles annexes qui font briller les premières.

Des artistes (acteurs, chanteurs, sportifs) bien sûr : Johnny Hallyday (venu demander un retour de Suisse en France à la condition de ne plus devoir payer d’impôts), Christian Clavier et Marie-Anne Chazel, Jean Reno (4) et son top model Zofia Borucka, Richard Virenque, Basile Boli, Pascal Gentil,  Bernard Laporte, Denis Charvet, Eric Vuan (Maître de ballet).

On ne peut pas non plus faire la fête sans les amis politiques et médiatiques – dont certains connurent plus tard – le même chemin dans les arcanes judiciaires : les condamnés avec en vedettes, le couple Balkany, Claude Guéant, François Fillon, Alain Minc mais aussi Jean-Pierre Raffarin, Henri Guaino, Roger Karoutchi, Nicolas Baverez (Chroniqueur du Point) et ce cher présentateur Arthur dont les (mé)faits télévisualisés passent en boucle en ce moment sur les réseaux sociaux.

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(1) Pour connaître le milliardaire, PDG du groupe Barrière, il suffit de relire les deux billets que je lui avais consacrés ici :

(2) Mon pote toujours espiègle me chuchote que pour arriver à bon port à Paris ce soir-là, Rachida Dati avait dû quitter sa résidence principale de la ville de Saint-Claude.

(3) On sait ce que recouvre ce mot de « famille » quand on parle l’italien ou quand on comprend le dialecte sicilien.

(4) Billet-bibi ici sur Jean Reno.

Dernier arrêt avant 2025.

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Bien entendu, il s’agit d’un ressenti-BiBi mais je trouve les gens de gauche (écartons la « gauche » promulguée par nos socialistes tous aussi lamentables les uns que les autres) exagérément optimistes avec leurs mots d’ordre et leurs certitudes.

Voir « la fin du macronisme », voir « une nouvelle censure qui pousserait Macron à la démission », penser qu’un homme ou femme de gauche pourrait assurer les affaires du pays, se glorifier des articles du Monde (dont le fait que le gamin Attal en ait été le « dealer ») sont autant de leurres car l’analyse de l’Adversaire et celle du jeu politique (bref le regard sur le rapport des forces) restent incomplètes voire contre-productives.

Le vote d’une nouvelle censure ? Il est bien aléatoire et loin d’être réalisé quand on considère que le RN a obtenu ce qu’il voulait (en attendant plus). Que gagnerait le RN à censurer une nouvelle fois ce gouvernement ?

Le Temps : quotidien des grands patrons (De Wendel).
Le Monde : quotidien des grds patrons 2024 (X.Niel)

Il y a des gens de gauche qui se félicitent des parutions anti-Macron dans le quotidien Le Monde sans s’interroger sur le pourquoi et sur le moment de cette livraison. Comment peut-on être si aveugles devant ce « lâchage » de Macron par les médias ? Les médias mainstream savent très bien que Macron ne se représentera pas et qu’il faut miser désormais sur Edouard Philippe et sur le gamin Attal et (pour l’instant en sourdine) le RN de Marine Le Pen. (Prenez 30 secondes et demandez-vous pour qui ces médias comme Le Monde pencheraient en cas de second tour MLP-Mélenchon ?)

Toute analyse (celle d’hier, d’aujourd’hui) a pour base déterminante l’Economie (la dernière instance), ce que beaucoup d’observateurs de tous poils évitent dans les fondements de leurs démonstrations. Or que voyons-nous ? Une partie du petit et moyen patronat (le grand patronat, on sait) se dit que face à cette gabegie, un régime qui mettrait de l’ordre, qui prendrait des mesures anti-européennes (illusoires bien sûr tant est que le Grand Capital s’en nourrirait – voyez Meloni en Italie à plat ventre devant Bruxelles), qui interdirait toute hausse de salaires, qui interdirait toute influence syndicale, qui continuerait l’assignement de tout musulman à un terroriste, de tout débatteur sur Israël et de Netanyahou à un antisémite et qui poursuivrait plus que jamais la traque innommable des étrangers et des migrants, ce serait pas si mal. Soyons réalistes et ne tergiversons pas : ces « mesures » contenteraient la base de masse (une partie importante, oui. Suffisante ? Je ne sais) du RN à 11 millions de votants quand-même.

Résumons : avec Attal, Borne and Co, ce n’était pas très brillant avant la dissolution mais qu’a obtenu la Gauche après le 7 juillet. Au bilan de ce jour de Noël : un gouvernement Bayrou aux commandes, si bien piloté par le… RN. Si bien que nous avons désormais le plus inquiétant et le plus dangereux duo de fachos (Retailleau – Darmanin), un duo qui nie l’indépendance de la Justice et qui se félicite de « travailler main dans la main ».

Enfin, je sais que les Damnés de la Terre sont enclins à participer hélas à leur propre damnation sociale. Mais attention, n’allons pas nous réfugier dans le dénigrement de ces couches sociales. Elles sont constamment sous influence alors qu’elles subissent – elles aussi – une crise économique terrible. Ce sont évidemment les appareils idéologiques qui assurent leur domination. Ils sont connus. Renommons-les : ils sont à 99% aux mains des Bolloré-Saadé-Kretinski-Drahi-Bouygues (lisez L’Humanité) qui ont placé les meilleurs propagandistes dans leurs rédactions… à charge pour ces rédactions (qui donnent la nausée) de mettre à l’écran des animateurs-touche-à-tout (j’ai découvert ce petit facho moustachu de Gauthier Bret qui égale le crétin de Pascal Praud, tous deux à CNEWS), des experts sortis des think-tanks d’extrême droite pour des « débats » où sont visés exclusivement les Insoumis(es), l’extrême-gauche et les syndicats de lutte.

Mais j’aurais tort de ne m’en tenir qu’à eux. Il y a tout l’appareillage médiatique public. Lui aussi assure la Vente des idées nauséabondes. Il suffit de voir l’importance du réseau Glucksmann-Léa Salamé à France Inter, le tri des questions dans les émissions dites ouvertes aux Citoyen(ne)s (avec un interstice rare d’un auditeur hier retraçant l’itinéraire et les contorsions de Valls), les invitations de France Culture (de Brice Teinturier à Jérôme Fourquet en passant l’Odoxa de Bernard Sananes), le silence de Sibyle Veil sur les violences sexistes dans sa radio, la présence de Sophia Aram etc etc.

Non, la route qui mène à un changement sera rude. Encore plus rude quand on connaît la brutalité des classes dominantes et leur perte d’influence internationale. Affaiblissement en notre chère Afrique par exemple : en Algérie, en Tunisie, au Burkina Faso, au Tchad, au Niger, au Mali et bientôt au Sénégal. Le pillage colonial par la France est fini mais cette déroute a de quoi rendre les grands patrons d’ici encore plus méchants

. Oui le Monde change mais l’impérialisme trumpiste aidé par la soumission des Pays bruxellois a encore de «beaux» atouts (Entre autres atouts : le pouvoir d’aider Macron à finir tranquilou son quinquennat, le pouvoir de financer les gens genre Glucksmann-Cazeneuve-Delga and Co pour diviser la Gauche).

La guerre et sa poursuite sont les seules armes trumpistes (Ukraine, Gaza et maintenant velléités au Panama, au Groenland avec déjà une victoire : le soutien de l’Argentine de Milei). Aussi gens de gauche ayant cru que Trump allait jouer la Paix, faites-vite demi-tour.

Enfin un dernier mot pour finir et un premier voeu pour repartir : que l’Année 2025 contredise tout mon baratin.