Prolos, intellos : à propos d’un article de « Fakir ».

Front Pop

Tout part d’une simple lecture d’un article de François Ruffin dans le dernier numéro de Fakir («Prolos, Intellos : qu’est-ce qui coince ?»). Voilà qui me reporta quelques dizaines d’années en arrière où, du haut de mes 20 ans, lisant la Nouvelle Critique, parfois Libération, parfois L’Humanité, suivant les interventions d’Althusser et découvrant Pierre Bourdieu en autodidacte, j’avais inscrit cette question de l’alliance des prolos et des intellos comme première et décisive. Je cherchais comment relier un parcours personnel à une trajectoire collective, je cherchais à faire du lien entre mon côté populo et mon côté d’entrant intello.

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Canal Plus, Bayrou, Valeurs Actuelles : leur foutre la honte.

Bayrou

Abonnés ou non, vous êtes déjà tombés sur les émissions en clair de Canal Plus.

Vous avez  déjà vu par exemple les interviews de Jean-Luc Mélenchon. C’est moins le leader du Front de Gauche qu’il faut alors regarder (et écouter) que ceux qui l’apostrophent. Voyez comment au bout de dix secondes, ces derniers, censés être la crème des journalistes/animateurs se transforment. Prenons le cas Jean-Michel Aphatie : le voilà se métamorphosant aussitôt en teigne, coupant la parole et – détendu, ironique, rictus aux lèvres – savourant son triomphe d’Aristocrate des Médias.
Tout se lit sur ses lèvres : «T’es que de la merde, petit Père du Peuple, tes arguments je les connais, tes trucs ne sont que de l’esbrouffe et du mensonge stalinien. Ouais, on t’a fait venir ici mais je t’avertis,  si tu veux t’expliquer sache qu’avec moi, tu ne réussiras jamais à finir tes phrases».

Mais ce mardi, il n’était pas trop question de Jean-Michel Aphatie étonnamment discret ni de Jean-Luc Mélenchon mais de François Bayrou.

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Quatre caresses musicales.

 Musique

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Comme l’écrivait Vincent Van Gogh à son frère : « Il faut vivre musicalement ». On laissera Mozart, Haydn, Dvorak de côté. On laissera les guitaristes (d’Hendrix à Paco De Lucia) de côté. On ne parlera ni de Janis Joplin, ni de Dylan, ni de Springsteen, ni du Floyd ou des Stones. Ne viendront ici que des instantanés musicaux, des petites pièces qui vous font chavirer, qui vous emportent, qui vous font rêver. Douceurs éphémères d’une nuit tropicale. Echos des silences de montagnes. Tout se mélange pour nous porter à l’étonnement climatique, à la surprise inouïe.

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Quelques longues années après le 8 mai 1945.

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Cliquez sur la photo.

BiBi a bien connu Lucien, son voisin du rez-de-chaussée. Ce Jeudi 8 mai, on commémore la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dans certaines familles, on garde le souvenir terrible et douloureux des restrictions, des arrestations, des secousses et des tremblements de terre occasionnés par le passage de la Peste brune. Ils étaient trois amis déportés au Stalag 16.

Adrien, toujours vivant, parle ici de Lucien, son camarade de déportation décédé l’hiver dernier. Voilà le mail qu’il envoya à Bernard en cette veille de la Commémoration du 8 mai 1945.

A propos de « Médias contre Médias », le livre de Clément Sénéchal.

Clément Sénéchal 3

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Toujours bienvenus sont les livres critiques sur les Médias. Avec celui de Thierry Guilbert (L’«évidence» du Discours néolibéral» – Analyse dans la presse écrite), celui de Jean Stern («Les Patrons de la presse nationale»), celui, plus ancien d’Alain Accardo sur les «Journalistes au quotidien» (Editions Le Mascaret), le livre de Clément Sénéchal vient complèter la vision que chacun peut se faire de l’extraordinaire domination de l’idéologie libérale sur nos consciences, idéologie qui, toujours, «parvient à se présenter comme évidente, comme dépourvue de toute alternative»(Bourdieu). On veut croire quand-même, malgré tout, à une presse-papier alternative qui irait de Fakir à La Décroissance, des sites Web (Acrimed, Arrêt sur Images, Mediapart) aux blogs critiques et polémiques 🙂 mais le chemin est long pour gagner lecteurs et internautes-citoyens.

Le livre de Clément Sénéchal vient opportunément compléter ce trio Guilbert/Stern/Accardo en se focalisant sur le développement d’Internet qui aurait, selon lui, changé la donne. Le champ du Numérique y est donc analysé dans sa mouvance, dans ses contradictions, traversé qu’il est par des luttes sans concession.

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