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L’ambiance chez certains blogueurs est morose. Les temps deviennent difficiles. Le désir aigu, né des premières années, s’estompe. Beaucoup de blogueurs voient une désaffection constante de lecteurs. Moins d’enthousiasme, moins d’occasions d’être en lumière. BiBi, blogueur depuis mars 2008, en cause dans ce nouveau billet.
*
– Tu blogues depuis mars 2008. Peux-tu tenter de te situer dans le paysage des Blogs ?
– Pour moi, tenir un blog a toujours été d’essayer de ne verser ni du côté du Pouvoir ni du côté de l’Argent. J’ai refusé la publicité, j’ai refusé d’entrer dans le giron des Blogueurs du Gouvernement, j’ai refusé de parader, refusé de faire intentionnellement du Buzz (parler des Idoles, de Cul par exemple, titrer à la façon Closer), j’ai refusé de m’acoquiner pour monter chez E-Buzzing, de faire du lien avec des crapules influentes etc. Mes 1348 billets en font foi. Mais pas de quoi porter ma fierté légitime en étendard et en exemple. Juste des petites résistances. Des petites digues sans cesse attaquées par les Marées et la Vague dominantes.
– Tu ne te sens pas libre ?
Je te renvoie à mon avatar. Un panneau où est inscrit Chemin de la Liberté mais avec des lettres qui s’écaillent, qui s’effacent. On en est là : prisonniers de cette décomposition et libres… de rêver d’impossibles rêves.
– Rassure-moi, BiBi. Tu écris toujours ce que tu veux…
Le seul moyen de passer à l’acte et à l’action est justement celui que j’ai choisi, l’écriture dans un blog. Francis Ponge écrivait qu’«une société, c’est un ensemble de langages dont le principal est la langue elle-même, j’entends la langue commune, celle qui se parle et qui s’écrit. Il s’agit de savoir si l’on accepte ce langage, si ce langage est de votre goût, au sens le plus absolu du terme, si votre goût ne le refuse pas, si vous pouvez employer ce langage». Le Camarade Ponge disait encore que c’était «par dégoût de ce langage» qu’il en était venu – un peu comme moi – à écrire. Mais pas d’illusion sur le Pouvoir dans cette Société, sur son et ses langages : il a mille moyens de se défendre, de se conserver. A commencer par ignorer (ou attaquer) les écritures qui tentent de sortir des sentiers battus.
– On dirait que tu baisses les bras.
Je dois dire que le combat est difficile. D’abord parce que, de plus en plus, nous avalons des couleuvres malgré notre volonté venimeuse de continuer à jouer les Serpents. Nous sommes assommés par ce flux et ce reflux de Préjugés, abêtis par ces additions meurtrières de modélisations, par ces commandements répétés à la Génuflexion. La tête tourne à vide. Le cœur ne suit plus qu’au ralenti. Les doigts sur le clavier connaissent la tétanie. Les mains se raidissent, les corps crient leur rage et leur désespoir. A Florange, en Bretagne, un peu ici sur ce blog et beaucoup beaucoup ailleurs.
– Revenons à ton blog. Quand tu entreprends un billet, tu es plutôt dans la vitesse ou dans la retenue ?
Je pense très lentement mais j’écris très vite. Je mâche beaucoup, je mastique longtemps avant de très vite avaler. D’un côté, il y a une puissante et impérieuse poussée à l’écriture (écrire coûte que coûte avec adrénaline incontrôlée) et de l’autre, une certaine force de résistance, une volonté de freiner, de ne pas entreprendre trop vite. Apprendre la Patience. Ne pas brusquer la Durée, ne pas se laisser avoir par elle dans ce Champ des Blogs où – ici comme ailleurs – on nous presse, on nous intime de nous soumettre à la Rapidité, au Zapping, au Résumé, au Slogan, au Bon Mot, au Bon Parti. Oui, faire en sorte d’être patient. Mon choix de travail serait de laisser venir ce bon moment où le billet se fait presque de lui-même. Presque, hein ? Mais pas de conseils à donner : à chaque blogueur son drame, ses joies, sa petite tragédie perso. A chacun de bloguer bibi.
– Pour toi, c’est quoi un billet réussi ?
Le billet réussi essaye de tenir en tension deux pôles, d’allier l’acuité de mes sensations à la rigueur de la réflexion. Toute cette opération, quasi-quotidienne (écrire des billets, s’acharner à en écrire, être possédé par des choses, des évènements jusqu’à les mettre personnellement en forme et en ligne) s’accompagne de douleurs sourdes, d’une inquiétude essentielle. Sous mon avatar, j’ai écrit que je suis, que je reste hélas plus que jamais «un Optimiste de plus en plus inquiet». Ajoute z-y légers vertiges, insomnies épisodiques, fréquents hauts-le-coeur.
– Comment choisis-tu tes sujets ?
Si je prenais le temps de m’expliquer sur mon «travail», sur mes choix, je pourrais dire que très souvent mes billets se construisent à partir de deux (ou plus) «idées», de deux relevés pris dans ce Réel qui nous dépasse, de deux constats a priori lointains. Les rapprocher, les croiser, tisser entre eux des correspondances pour faire surgir une perspective neuve, inédite… voilà vers quoi mon écriture tend. Avec des ratés, des impasses, des insatisfactions. Mais une fois le billet écrit, je ne m’enferme pas dans l’attente de la caution du Lecteur. Je passe très vite à autre chose.
– Justement, à propos de tes lecteurs, tu comptes toujours sur eux ?
Hier soir, je me suis arrêté sur mes Statistiques de Google Analytics. Sur un mois (Entre le 13 novembre et le 13 décembre 2009) je pouvais compter sur 9252 lecteurs. Ce chiffre est passé à 15527 en 2010, pour la même période. Puis à 10052 en 2011 . En 2012, il y a eu une baisse à 8260. Cette année, le lectorat se situe encore à la baisse (5517 visites pour ce mois). D’une moyenne de 500 lecteurs/jour en 2010, j’en suis aujourd’hui à environ 190/jour. Apparemment, on fait grise mine, c’est une tristesse quasi-générale… un état de faits que je retrouve chez Guy Birenbaum, Jegoun, SarkoFrance, SebMusset. Chez moi aussi, les commentaires se font de plus en plus rares. C’est vrai que sur cette question des Commentaires, j’ai choisi le filtre et non la spontanéité. Je pourrais laisser libre cours au dépôt des commentaires quels qu’ils soient. Mais c’est un choix : mon blog n’est pas un défouloir. Pour ce qui relève de cette réelle désaffection des lecteurs, je ne vais quand-même pas pleurer devant toi.
– Et la tentation des réseaux sociaux ?
J’expérimente Twitter de façon plus régulière. Ciseler des tweets à grande vitesse, s’apercevoir une fois écrits qu’ils sont percutants : petites satisfactions perso. Autre direction : choisir des photos, les mixer avec une légende-bibi, autre petite joie intérieure lorsque ce couplage crée de la surprise. La surprise, la trouvaille, voilà ce qui fait la beauté d’un possible partage avec le lecteur. Comme des lumières clignotantes et insistantes dans nos Nuits noires.
c’est un billet qui me réjouit par sa clairvoyance. bravo !
« Pour moi, tenir un blog a toujours été d’essayer de ne verser ni du côté du Pouvoir ni du côté de l’Argent. J’ai refusé la publicité, j’ai refusé d’entrer dans le giron des Blogueurs du Gouvernement, j’ai refusé de parader, refusé de faire intentionnellement du Buzz (parler des Idoles, de Cul par exemple, titrer à la façon Closer), j’ai refusé de m’acoquiner pour monter chez E-Buzzing, de faire du lien avec des crapules influentes etc. Mes 1348 billets en font foi. Mais pas de quoi porter ma fierté légitime en étendard et en exemple. Juste des petites résistances. Des petites digues sans cesse attaquées par les Marées et la Vague dominantes. »
Lu et approuvé, ce passage et toutes les « belles bricoles » qui font de ce billet un édifice personnel compact. Pour le reste, audience, copinage, classement… Flagornerie… Si je n’écrivais que pour ça, cela fait longtemps que j’aurais arrêté.
Agonie des blogues ? Je ne suis pas trop sûr. Oui, il y a une baisse du nombre de lecteurs d’un blogue mais il y a eu une telle augmentation du nombre de blogues. Il y a maintenant tant à lire sur la toile que le lectorat se disperse forcément.
Tristesse ? Peut-être vient-elle plus du sentiment de ne pas être entendu par les « décideurs ». Cette impression tenace que rien ne peut ébranler la moindre certitude des puissants, cette impression que rien ni personne ne peut faire changer le cours des choses.
Le Blues du « changement, c’est maintenant » auquel personne ne croyait mais que tous espéraient un peu au moins à la marge. Comme si le gouvernement, avec le concours du Medef et des divers machins décideurs, avait décidé de la mort de l’espoir. Et « quand on est mort, c’est pour la vie »…
Me voila réduit à l’état de crapule ?
La baisse de ton nombre de visiteurs est étrange. Il n’y a pas ce phénomène chez moi (la stabilité est d’ailleurs tout autant déprimante, malgré des pointes en période électorale).
Je n’ai pas toute votre expérience, c’est vrai, mais il y a dans les blogs, des bonnes et des mauvaises choses, dans ce que j’ai constaté. Un blog est un vrai outil de communication,en premier lieu. Très souvent, les lecteurs apprécient, et il arrive qu’ils ne commentent pas, car ils n’ont rien d’autre à ajouter, en fait. C’est donc parfois difficile de nourrir le blog, d’autant plus qu’on est bénévole, on a donc notre vie et nos activités à concilier. Twitter est un bon outil de communication, c’est important de pouvoir avoir un contact direct avec nos lecteurs par ce biais.
Quand je suis arrivé dans la blogosphère politique, j’ai été néanmoins surprise par le climat particulier qui y règne. J’ai eu d’ autres expériences dans le blogging dans d’ autres domaines ailleurs, les blogueurs et lecteurs s’ y comportent différemment, mais c’est surtout l’attitude des blogueurs qui est franchement différente. Certains t’ accueillent de suite, et te mettent dans leur blogroll avec générosité. Ce qui, pour moi, est de suite réciproque, c’est une des choses qui manquent dans le blogging politique, cette solidarité qui fait que le lien existe. D’ autres, comme toi, ne le font pas, alors qu’ on le demande par pur envie d’ amitié. Ce n’est pas une critique, ne te méprends pas.
Il est évident qu’on peut avoir des choses à faire plus importantes qu’un lien dans une blogroll, même si cela déçoit un peu,enfin, je te redemande si tu peux le faire, car je serais très honorée qu’ on ait ce lien réciproque.
Il y a des blogueurs qui publient les commentaires et y répondent, d’ autres qui mettent tes comm à la trappe, ne te répondent pas, alors qu’ils taillent la bavette avec les autres, et dans ces cas- là, tu te sens franchement méprisé, là, c’est que certains ont pris la grosse tête, et tu abandonnes. Certains sont aussi tellement claniques qu’ils semblent mépriser les autres blogueurs.
Il y a un fond de narcissisme chez d’ autres, même des blogueurs intéressants, or, on ne blogue jamais pour soi réellement. C’est un leurre, même si on ressent le besoin de s’exprimer, on n’est qu’ un anonyme au bout du compte.
Le bloguage évolue, en fait.
En tout cas, j’ apprécie tes écrits, ta sincérité, moi-même ai le défaut d’ être très franche, et de dire ce que je pense. J’apprécie ta petite musique qui manquerait au web. Car pour faire un océan, chaque goutte compte, et c’est ce qui fait sa beauté.
@jegoun
Cool, cool, Kamarad ! On a eu des clashes mais là, je ne te visais pas du tout.
@Un Partageux
Pas nécessaire d’espérer pour entreprendre (et continuer).
Ce Blues, tu fais bien de faire ce lien avec les mesures prises et la litanie (libérale) qui les accompagne.
D’ailleurs, ce Blues ne date pas d’hier… http://bit.ly/1gzRBxl
Pour moi, l’action de bloguer est trés proche de ce qu’a voulu faire Stendhal avec son journal. Ecrire dans l’instant, fixer un moment de sa vie sans revenir dessus et avancer. Sauf que le journal de Stendhal sera lu longtemps aprés sa mort. Internet l’aurait passionné, lui qui écrivit en 1804: « Je pourrai faire un ouvrage qui ne plairait qu’à moi et qui serait reconnu beau en 2000 ».
Quand je promène ma curiosité sur le net, je me dis que je vis dans ce monde formidable où des milliers de « Stendhal » (parce qu’ils sont lus, même par quelque milliers de personnes, c’est énorme!) peuvent lutter, chacun à leur manière, contre cette inéluctable extinction de la lumière qu’est la mort…Et que rien n’est perdu malgré le poids de la médiocrité ambiante.
Allez les blogueurs! Bloguer, bloguer, il en restera quelque chose!
@Robert Spire
Tu as raison : c’est comme un journal. On écrit sans (trop) se retourner. Mais que ce blog reste ou pas, qu’il ait une lecture posthume, je dois avouer que je n’y ai jamais pensé. 🙂
@RosaElle
Mon blog n’est pas ce que tu qualifies de « blog politique ». Pas par dédain du Politique mais plutôt parce que ma vision-bibi du Politique va au-delà de l’évènement politique, de l’immédiateté politique. C’est qu’il est vain de soustraire à tout champ (artistique, économique, médiatique…) la dimension politique.
Qu’il y ait un fond de narcissisme chez les blogueurs, bien entendu. Le tout, c’est que ce narcissisme ne tourne pas en rond et ne soit pas une addiction. « On ne blogue jamais pour soi réellement » : je ferais une légère correction. Je crois pourtant que, oui, on blogue pour soi, d’un « soi » qu’on ne connaît pas encore et que l’écriture permet (un peu plus) de découvrir. Et cette partie de soi que l’on découvre a souvent une dimension universelle, une dimension où l’on rencontre alors l’autre. Voilà ce qui fait chaud au coeur.
Pour ce qui est d’aménager et de renouveler ma BlogRoll, j’y travaille ( ce que je n’ai pas entrepris depuis très très longtemps). Pour ça, je dois là aussi prendre mon temps, lire à fond les blogs… c’est ce que je fais en ce moment (dans mes temps libres).
Merci pour cette lecture de billet et ta réponse.
Arrrrgggghhhhhhhh ! J’agonise, mon Bibi !
J’ai perdu mon envie. Si quelqu’un la retrouve qu’il me l’apporte morte ou vive. Forte récompense.
Autrement, c’est chouette ce que tu écris, Bibi. Je conseille d’enfermer ton envie dans une cage car, parole d’expert, elle est sacrément volage, la coquine !
Lu et approuvé.
Je suis souvent dans la réaction quand j’écris, sauf quand je fais une note de lecture ou publie mes images d’amateur . Je viens juste d’installer google analytics par curiosité, en fait le nombre de lecteurs m’importe peu. De plus, des applis comme Pulse échappent au comptage des visites.
Je blogue pour m’aider à penser en espèrant juste qu’un internaute aura appris quelque chose, réfléchi, vu une question sous un autre angle, envie de lire un bouquin ou passé un bon moment… Au moins un-e..
@Despasperdus
Précieux LE lecteur. Précieuse LA lectrice.
Pour ce qui est du comptage, j’y suis allé récemment m’y plonger sérieusement. J’ai été étonné de ce constat sur quatre années ( à la même période nov/déc). Est-ce que ça m’importe ? Oui et non.
Bloguer (écrire) m’aide à penser : jolie formule. Et très très juste. Et aussi bloguer fait penser (moi, autrui).
@cui cui
Salut. Ben oui l’envie se perd.
Elle peut aussi se retrouver mais elle est plutôt liée à la Vraie Vie.
Et la Vraie Vie, hein, c’est pas du gateau.
Salut Bibi, salut tous.
Oui, bloguer correspond à un besoin. Besoin de partager des infos originales, des idées qu’on pense originales. Ce besoin est nécessairement changeant, et dépend des circonstances. Pendant plusieurs jours il ne se produira rien, et puis une seule journée va voir poindre deux, trois sujets nouveaux à partager. S’il s’agit d’idées, le texte peut être en souffrance quelques jours, afin de s’étoffer éventuellement. S’il s’agit d’actualité, le délai est plus bref pour s’insérer dans une continuité chronologique.
Se rattache à ces aspects, celui d’un certain côté provoc’. Provocation dans la forme, dans les mots choisis.Mais surtout provocation sur le fond, avec des idées différentes du ronron quotidien. Des idées que l’on sait peu partagées, voire vraiment à contre-courant. C’est là qu’intervient le lecteur. Soit il se prend au jeu, et des discussions passionnées et passionnantes naissent. Soit au contraire il boude, et rien ne se produit. Il est frustrant, parfois, de se poser la question : est-ce manque d’intérêt, ou au contraire le quidam choqué « change-t-il de trottoir » ?
Le blogueur a ses idées. En revanche, les interventions peuvent lui apporter des prolongements, des pistes qu’il n’avait pas envisagées. C’est pourquoi un blog qui a peu d’interactivité peut finir par devenir frustrant. Un peu comme se battre dans un brouillard insaisissable avec le néant. C’est là que l’envie peut se perdre, au moins provisoirement.
En tout cas, à suivre de nombreux blogs, chacun peut discerner chez les autres d’autres motivations difficiles à cerner, comme des certitudes assénées assez violemment, sur lesquelles butent toutes les objections même étayées : elles sont qualifiées « de mensonges », et on n’en parle plus. Alors, de guerre lasse, effectivement, « on n’en parle plus », mais alors aussi le blog où l’on est intervenu perd tout son intérêt. Dommage.
En tout cas, pour toi Bibi, j’espère que tu seras encore longtemps à ton poste, comme une vigie qui domine le brouillard. Et je te hèle, comme dans cette émission pour enfants des années 50 sur radio-Luxembourg, le jeudi matin à 11 heures. « Ohé, Pilote ! ! ! »
+10000
Qu’ajouter à celà, Bibi a tout dit, comme très souvent ;-;
@BabelOuest
Merci pour ta longue intervention.
Oui, le lecteur ( la lectrice) est le pivot du blog. Mais autant il (elle) est important(e) autant faut-il attendre sa caution pour continuer? Oui et non. Oui parce qu’intelligent(e) il apporte, corrige, étoffe nos idées (les infirme ou les confirme). Non parce qu’il ne faudrait pas que son Nom, son Nombre nous intimide au point que, séduit, on perde quelque peu le fil de nos idées.
Tout cela n’est pas bien entendu aussi clair car les commentaires, on en voudrait plus pour entrer et étoffer l’échange. Et des fois on est déçu par le peu d’échos.
je suis ok avec le lecteur de ton blog qui dit : il y a tant de blog à lire que nous sommes dispersés ………
moi par exemple à l heure où je t’écris toc Guy Bedos sur Inter
tu comprendras que je sois partagé …..alors je vais revenir lire tes écrits plus tard promis je reviendrai……..
Nous sommes nombreux à te lire , mais il y a parmi tes lecteurs une girouette à qui tu devras pardonner le manque de constance…..
bisous cheri-bibi
michelle
@Michellebrun
Il ne s’agit en aucun cas de se lamenter.
Ce billet, c’était juste pour dire (c’est ma petite croyance) que le climat des blogs a changé, que les habitudes des lecteurs ont changé, que les réseaux sociaux qui ne demandent que des slogans à 140 caractères ont pris le dessus, que les sites d’informations ont grignoté le temps et l’intérêt des lecteurs, que les Blogueurs se sont organisés en « Pool » et que chacun veut grossir son importance en jouant au petit malin.
Qu’il y ait pléthore de blogs, qu’il y ait à lire, que les blogs prolifèrent, certainement. Que les lecteurs soient partagés entre vie quotidienne, délassement, heurts au Réel, insatisfactions du Virtuel, il faut malgré tout, apprécier. Beauté du Monde lorsqu’on intégre le fait qu’il ne nous correspond pas. Se confronter aux différences, rager, être en colère, c’est plutôt bien (l’existence des blogs est donc réjouissante).
C’est bien mais d’un bien qui, dans ses volutes, a aussi (souvent) la couleur du Blues en arrière-fonds.
Twitter passera de mode, les blogs vivront toujours.
C’est toujours triste de lire cette pointe de désillusion sous ta plume mais ce ne serait plus toi si tel n’était pas le cas.
S’il fallait mesurer la nécessité de tenir mon blog à sa fréquentation, j’arrêterai dans l’instant, je n’ai pas les chiffres, ça ne m’intéresse pas, mais je ne peux qu’imaginer les centaines qui passent chez toi chaque jour (si t’en veux plus je les prends :p).
Si cela peut apaiser ton chagrin, je t’invite à te souvenir que les blogs sont les héritiers directs de feu les pages perso, c’est le Web 2.0 qui donne les outils pour en faire ce que nous nommons blogs, mais ce ne sont que des pages personnelles étendues en fait, l’interaction avec le lecteur n’est pas une caractéristique inhérente.
Pour la fréquentation, il faut considérer que nous sommes un certain nombre à utiliser des agrégateur RSS, est-ce que cela est pris en compte ? Comme le dit Partageux, il y a une telle quantité d’information, impossible de tout lire, souvent on ne fait que survoler les contenus (je ne dis pas que c’est bien mais d’où l’importance de l’aspect « marketing » des billets ; à quand un titre BiBi à la libé ? lol). Mais dés que le sujet interpelle, tu peux constater que le lectorat est bel et bien présent, preuve en est s’il en fallait.
semi-hs : j’ai toujours détesté la modération a priori, rien que le nom déjà…
@Arthurin
C’est bizarre de l’avoir perçu ainsi mais mon billet n’est pas celui de la désillusion.
Bien entendu, je ne mesure pas la nécessité de mon blog à sa fréquentation mais c’est comme un livre publié : la publication est une petite fierté mais lorsque tu apprends le peu de lecteurs ayant acheté ton bouquin te voilà mortifié (ce qui ne veut pas dire que tu abandonnes dès lors l’écriture).
La superbe indifférence à la fréquentation du blog, non, pas pour moi.
J’écris ici aussi pour être lu. Ce constat de perte de lecteurs, je le relativise en… continuant d’écrire des billets !
Oui, il m’est arrivé de vouloir clôturer ce blog mais jamais l’écriture. Je continue toujours d’écrire par ailleurs.
Aujourd’hui, la pléthore d’informations et la censure sont une même chose dans une Société démocratique comme la nôtre. Double mouvement : tu peux tout recevoir, tout savoir mais en croulant sous ce bombardement d’infos, tu te sens assommé, presque réduit à un rôle de Zombie.
Prendre du temps (c’est-à-dire penser) te devient dès lors de plus en plus interdit. Du coup, le niveau personnel d’exigence et de vigilance se doit d’être encore plus fort. Au prix de rages plus fréquentes, de temps de désespoir et de fatigues plus prononcés etc.
@BiBi
« C’est bizarre de l’avoir perçu ainsi mais mon billet n’est pas celui de la désillusion. »
agonie, morose, s’estompe, désaffection, s’écaillent, s’effacent, décomposition, impossibles…
C’est pas exactement le champ lexical de l’allégresse :p
Mais j’ai juste parlé d’une pointe de désillusion, qu’on retrouve régulièrement dans tes écrits ; ou bien je prends pour de la désillusion quelque chose de différent, peut-être une forme de mélancolie ? Je ne sais pas.
Je n’ai pas dis que j’étais indifférent à la fréquentation et aux interactions avec le lectorat, j’apprécie quand un billet est partagé, commenté, liké bien sûr mais ça ne m’intéresse pas plus que ça, si ce que je fais plait c’est bien, si ça ne plait pas c’est bien aussi, je n’ai aucune intention de plaire, je n’irai pas jusqu’à dire que je n’ai aucun désir d’être lu mais c’est avant tout le vecteur d’autre chose et c’est cet autre chose qui me pousse.
Oui très difficile de prendre le temps, tes paroles sont sages, merci.
@Arthurin
Oui persiste chez moi ce que le Brésilien appelle la « saudade » ( Définition de cet état : plus fort que la Mélancolie, moins fort que le désespoir). Mais surtout je ne veux pas séduire à coups et opérations de « Désespoir ». Beurk.
Aux désespérés (qui se révèlent souvent des Manipulateurs)j’oppose mon optimisme basique, de cet optimisme (qui n’est rien moins finalement que l’intensité bienveillante et inexplicable d’être vivant).
Quand je croise au contraire des optimistes, je leur oppose mon inquiétude de plus en plus prononcée.
Les hausses et baisses de tension n’ont rien à voir avec continuer ou arrêter d’écrire. Dans ses lettres à Milena (ou Felice), Kafka écrivait : « Chérie, qu’adviendra t-il lorsque je ne pourrais plus écrire? ». Ben j’ai une réponse : « Hé bien, tu mourras, Franz, tu mourras ».
Va pour la saudade alors 🙂
Très bon article. Et pour le café, no problem, suis dans l’annuaire du village où se situe ma bicoque.
Cordialement.