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BiBi n’aurait jamais été BiBi sans l’influence majeure du Canard Enchaîné. Il a toujours aimé l’humour potache et incisif du Volatile, bercé dès son plus jeune âge par les rubriques hebdomadaires de ce grand journaliste que fut Morvan Lebesque. C’est qu’avec le Canard, BiBi sut découvrir les arrière-boutiques du Grand Magasin planétaire et ne pas être ébloui par les Vitrines du Luxe, du Cynisme et de l’Arrogance.
Quand Libé cancane sur le Canard.
BiBi ne croyait pas si bien écrire en brocardant Michèle Stouvenot (le JDD de ce dimanche), Laurent Valdiguié (Paris-Match) et Karl Laske (Libé), ces deux derniers étant les auteurs d’un livre sur le Vrai Canard. Voilà donc tout ce beau monde des Journalistes de compagnie qui se donne la main pour tenter de plumer le Canard (Enchaîné). Et c’est une plume de Libé-Rothschild, Frédérique Rousselle, qui fait la sauce, qui remet le couvert et qui passe le même plat (article de Libé du 27 novembre).
L’article est imagé d’un dessin du volatile peu habituel : un caneton grognon, hargneux même, voire méchant. Chic, ces vertueux journaleux vont pouvoir s’en payer une tranche. Thèse de leur Hypothèse : il faut s’attaquer au « tabou de la Presse », à ce « Monstre sacré » sur qui «peu de témoins ont parlé ». Oui, il est grand temps de déboulonner les Idoles et le travail d’investigation des deux journaleux est une «enquête sans vergogne »
Les preuves avancées ? Le Canard est chatouilleux, il est touché par ces attaques. Il aurait donc quelque chose à se reprocher. Le voila bientôt assimilé à Cosa Nostra, tout auréolé d’un lourd silence mafieux. Frédérique Rousselle nous parle de la « Famille », celle du Canard qui répond avec «violence » et qui « sous-entend un complot » (l’argument habituel de l’extrême-droite lepéniste non ?). Avec le tour de passe-passe du conditionnel remplaçant à peine un Présent d’affirmation indiscutable : « L’ambiance ne serait pas si délétère qu’ils le prétendent ».
Enfin, la journaliste s’interroge sur le nerf de la guerre, sur les finances du Canard, sur ce « trésor jalousement gardé » : on se croirait dans les alcôves du Vatican ou les couloirs de fer de Clearstream. Avant cette savoureuse chute finale où Frédérique Rousselle vient cajoler le caneton d’une caresse assassine. Elle y parle de choses impensables pour un journal, énumérant qu’il s’agit d’un journal « indépendant envers les puissants, d’irrévérencieux envers les puissants, d’un instrument nécessaire à la démocratie, journal qui a toujours vécu sans publicité, qui a évité les pressions et la débine économique ». Toutes choses évidemment impensables dans la Mare Médiatique (donc choses suspectes), toutes choses impossibles aussi dans le Grand Bazar qu’est devenu… Libé.
BiBi en oublierait presque de rappeler à ses amis que les deux journalistes Laurent et Karl sont des recalés de l’examen d’entrée… au Canard Enchaîné qui les avait déjà jugés « mauvaises plumes ». Les voilà tous deux revenus à la charge avec ce livre, comme soi-disant témoins de première main. A croire que la Revanche sur le dos du Canard est un plat qui se mange froid.
Le Canard tient encore sur ses cannes.
BiBi a encore relevé deux grands éclats de rire à la lecture du dernier numéro :
1. Sieur Dominique Villepin voulait rencontrer le grand poète-écrivain Julien Gracq avec cette petite idée de récolter un grand profit de notoriété. Ce bénéfice veut qu’à croiser un écrivain d’envergure, on devient soi-même, dans le même temps, un homme de très haute considération.
Seulement les grands esprits ne se rencontrent pas toujours. Via le Canard, c’est Jean de Malestroit, auteur de « Julien Gracq, 40 ans d’amitié 1967-2007 » qui nous confie la succulente anecdote. Il écrit à la date du 21 avril 2005 : « Côté visites, Villepin (alors Commissaire culturel chiraquien) vient d’être éjecté. Il avait manigancé avec un complice un déjeuner avec Julien Gracq qui a évité le piège… » Vil pain à l’estomac par l’auteur de « La Littérature à l’estomac ». Mais ce sont les admirateurs de Gracq qui sont pliés (de rire).
2. Toujours via les coin-coin du volatile, BiBi apprend que la rédaction du JDD s’est réunie en Assemblée générale ce jeudi 20 novembre pour protester – un peu – contre les dithyrambes à la Soviétique au Grand Chef ( Little Nikos) et au Grand Frère (Big Brother Lagardère). Les retombées de la prose à BiBi commencent à avoir des effets, à faire des dégâts (et des émules ?)!
BiBi tient cependant à rassurer ses Amis : ce n’est ni Claude Askolovitch, ni Nicolas Princen le Chef surveillant qui ont écrit les quelques 162 articles recensés ici depuis le premier mouvement du Blog né le 22 mars.
déchaîné, par ce temps de canard, au coin coin du feu, je lirais volontiers mon canard préféré de long en large, toute la saint journée en attendant de mourir de rire de ma belle mort, puisqu’il semble qu’il faille y passer, par là, las, un jour ou l’autre, amen !